Événement incontournable : pourquoi participer au moins une fois dans sa vie au marathon de New York ?

Tout juste revenu de la 51ème édition du marathon de New-York que j’ai bouclé dans un chrono qui représente quasiment une heure de plus que celui qui constitue mon record, je vous livre ici les raisons qui font tout le succès d’un des rendez-vous sportifs les plus populaires au monde… Cycliste, triathlète, coureur à pied, ou simplement sportif de défi, voici pourquoi ce marathon unique pourrait vous intéresser.

Par Jean-François Tatard – Photos : DR

Le marathon de New York est un événement incontournable.

Le marathon de New York en chiffres

415 millions de dollars : l’impact économique du marathon de New York

82 millions de dollars : les revenus annuels pour l’association New York Road Runners, qui organise plus de 50 courses par an en plus du marathon.

40 millions de dollars : le coût de l’événement.

2,75 millions de dollars : la facture adressée par la police new yorkaise (NYPD) aux organisateurs. 35 000 policiers sont déployés le dimanche. C’est plus que l’ensemble du FBI…

5 millions : le nombre de spectateurs supportant les coureurs tout au long du parcours, dans une ambiance unique qui participe à l’aura planétaire du marathon new yorkais.

1,3 million : le nombre de participants qui auront passé la ligne d’arrivée depuis sa création en 1970, après l’édition 2022

825 000 dollars : la cagnotte totale pour les meilleurs, sans compter des bonus en cas de record

500 000  : le nombre de bouteilles d’eau distribuées le long du parcours + une autre boisson énergétique connue, ainsi que des bananes, sont également prodiguées gratuitement.

105 184 : inscrits à la loterie pour obtenir un dossard. Avec une augmentation de 7 % par rapport à l’avant Covid – la barre des 100.000 est donc franchie.

100 000 dollars : les gains pour les vainqueurs hommes et femmes, la parité étant de mise dans toutes les catégories. Les seconds toucheront 60.000 chacun, 40.000 pour les troisièmes… jusqu’à la 10e place, qui garantira 2,000 dollars de prime.

47 745 : le nombre de coureurs ayant franchi la ligne d’arrivée cette année. Soit un record d’abandons (7.255 abandons en 2022) depuis l’existence de cet événement exceptionnel – sans aucun doute lié à des conditions climatiques exceptionnelles et donc très difficiles

80% : le taux d’humidité record et complètement exceptionnel qui n’a épargné aucun participant en 2022 (23 degrés à 9h10 – heure du départ)

26 538 : le nombre de coureurs hommes ayant terminés (et donc 21.207 femmes) – on n’est pas loin de la parité

12 000 : bénévoles sur la semaine.

1976 : l’année où le marathon est sorti du seul cadre de Central Park pour traverser les 5 grands quartiers (Boroughs) de New York : Staten Island, Brooklyn, Queens, Bronx et Manhattan, formule qui contribue largement à son immense succès.

1500 : le nombre de toilettes mobiles, dont 400 le long du tracé…

500 : le nombre d’écoles new yorkaises impliquées avec NYRR, dont la mission est d’encourager les gens à courir ou marcher. Plus de 800 à travers les États-Unis.

400 dollars : le coût d’inscription pour les participants français en 2022 (+ 75 dollars supplémentaires pour prolonger la validité du sésame pour ceux qui se sont inscrits avant le Covid et qui ont dû annuler leur voyage en 2020 et 2021).

255 dollars : pour les coureurs américains membres de NYRR

200 : le nombre d’employés à NYRR, tous mobilisés sur l’événement, mais s’occupant aussi d’autres courses au long de l’année.

68 : rues bloquées pour la course, principalement par mesure de sécurité.

40 : l’âge moyen des participants se situe dans la quarantaine en règle générale

41 % de participants étrangers en 2022

23 : stations médicales d’urgence déployées le long du parcours.

5 : le nombre de ponts à traverser – et ça monte !

88 : l’âge de la doyenne de l’édition. L’Américaine Rosalie Ames qui a terminé les 42,195 km en 4 h10’03’’ – soit un peu moins de 6 minutes au kilomètre.

4 h 40 : le temps mis en moyenne par les coureurs pour boucler les 42,192 km. Elle se situait autour de 4 h dans les années 80 (quand sa popularité a explosé) et vers 3h30 lors de la première édition (ne comptant que 55 participants, tous hommes).

2h08’41’’ : le temp du vainqueur de l’édition 2022, le kényan Evans Chebet. Âgé de 33 ans, le kényan qui avait déjà gagné le marathon de Boston en avril .

2h23’23’’ : le temps de la kényane Sharon Lokedi qui a gagné chez les femmes.

2h05’06’’ : le record de l’épreuve, détenu depuis 2011 par Geoffrey Mutai, les trois meilleurs temps de l’histoire ayant été établis cette année-là.

1 dollar : le coût d’entrée pour le premier marathon, qui se déroula seulement autour de Central Park, en 1970.

Pourquoi le marathon de New York ?

J’ai pourtant déjà participé à plusieurs championnats de France et même des championnats d’Europe et d’autres belles courses que ce soit à pied ou en vélo. J’ai aussi gagné plus d’une centaine d’épreuves tout sport confondu mais le marathon de New York, c’était un rêve de petit garçon et je reviens de Big Apple avec cette phrase qui tient en 4 mots : cette course est (définitivement) incroyable, et décidément bien à part en tout point de vue. C’était le plus dur de mes 15 marathons mais ces trois heures et demi passent trop vite…

« Nothing is impossible ! »

Plus de 55 000 coureurs, venus de 120 pays différents, ont foulé pendant 42,195 km le pavé new-yorkais, ce premier dimanche de novembre, sous les yeux – rendez-vous compte – de plus de 5 millions de personnes étalées tout au long du parcours qui vous portent littéralement jusqu’à la ligne d’arrivée. Le genre d’énergie d’une puissance indescriptible qui vous transperce le corps par un courant galvanique. Quelque chose qui vous met le smile quel que soit le niveau de la difficulté et de la douleur. Mais au-delà de cette force décuplée, New York ce sont aussi plein d’autres chiffres qui donnent le tournis. Ce que je retiens de cette course, c’est l’esprit new-yorkais. Les gens encouragent vraiment tous les coureurs pendant l’ensemble de la course. Vous passez le premier pont qui vous fait passer de Staten Island à Brooklyn, juste après le départ, et vous vous croyez déjà dans un stade olympique un soir d’été d’une année bissextile alors que se court la finale du 100 mètre avec Usain Bolt qui met le feu – sauf que cela dure 40 kilomètres. J’ai eu la chance de voyager et de courir des marathons dans différents pays mais ici c’est vraiment incroyable, je n’avais encore jamais vu ça nul part ailleurs. Il n’y a pas un endroit où on n’est pas encouragé. Pour 99,99 % des participants, nous ne sommes pas des champions, mais le public nous a offert cette illusion. Ici on est tous des super héros…

Ce que je retiens de cette course, c’est l’esprit new-yorkais. Les gens encouragent vraiment tous les coureurs pendant l’ensemble de la course.

Il y avait mon nom et les couleurs de mon pays sur mon costume. Habillé en Aerth – la nouvelle marque hexagonale de Patrick Daniels qui représente le chic style à la française. Et sans oublier le béret de la marine nationale et le fameux pompon rouge pour orné le précieux couvre chef. Une (très bonne) idée de ma fille qui avait choisi le bachi pour terminer l’ouvrage. Cet accoutrement était en outre suffisamment visible au cas où le marin venait à tomber à la mer.

Sans arrêt, j’ai eu le droit à des « vive la France ! », « Go Marin’s ! », « Strengh to you Sailor ! ». Imaginez avec l’accent. On se sent vraiment soutenus, ça galvanise. Cette énergie qui nous contamine est unique. Finalement même dans la souffrance ces trois heures et demi passent vraiment trop vite. Vraiment j’aurais aimé que cela dure. J’ai tellement savouré mes deux derniers kilomètres. J’ai probablement dû taper dans au moins 1000 mains tendus de l’autre côté des barrières.

Le marathon de New York avec le sourire.

Un parcours difficile

3h29’19’’ après avoir pris le départ, je franchis l’arche d’arrivée… Je crois que j’aurais eu le droit d’être déçu de mon résultat, moi qui ai déjà couru 7 marathons entre 2h34 et 2h39, et qui espérais « juste » un sub3 ici à New York, mais j’ai vite relativisé ma performance. D’ailleurs cette réflexion, alors que nous évoluions en convoi avec trois de mes amis français qui partageaient les mêmes ambitions chronométriques, je l’ai eue seul sans rien leur dire et en pleine course. En effet, je me souviens avoir eu une discussion entre moi et moi-même très précisément au passage au 10ème kilomètre. Quel souvenir voulais-je garder de cette journée ?

Finalement même dans la souffrance ces trois heures et demi passent vraiment trop vite.

Avec Elisabeth, Guillaume et Julien, nous étions pourtant en avance sur nos prévisions, mais je souffrais et mon corps esquinté par les années à le malmener m’appelait à la prudence. À ce moment précis c’est la phrase de Churchill qui m’a le mieux inspiré : « le succès (le seul vrai succès) n’est-il pas d’aller d’échec en échec sans jamais rien perdre de son enthousiasme ? » Et d’ailleurs, au-delà de la performance, si chacun des 55 000 autres participants avaient une bonne raison personnelle de se lancer dans cette aventure complètement exceptionnelle, bienvenue à l’école de l’humilité – car la dureté de l’événement est suffisamment inégalable pour que nous ayons tous trouvé un accomplissement absolument formidable rien qu’à le terminer. Le parcours s’avère plus sélectif qu’il n’y paraît. Le tracé est particulièrement difficile, avec beaucoup de dénivelé. Notamment sur la fin où il y a une grosse montée qui fait plus de 3 kilomètres. Là, on puise au plus profond de nos réserves, et les copains qui l’ont déjà couru m’avaient prévenu mais je crois que je n’y étais pas prêt à ce point, beaucoup de gens s’arrêtent ou marchent pour encaisser. Et là encore, je retiens le soutien indéfectible des New-Yorkais.

Tout au long du parcours, les encouragements sont nombreux.

Je m’étais déjà aligné sur des marathons comme Chicago, Paris, Florence, Lausanne, Berlin, le Beaujolais, le Mont Saint Michel, Barcelone, mais là ça n’a rien à voir. En général, sur le bord de la route, les gens sont plus là par curiosité. Ils regardent juste les coureurs passés mais là, ici : ILS HUUUUUUUUURLENT !!! et ils encouragent sans arrêt. Lorsqu’on passe dans les quartiers un petit peu plus pauvres, on vit aussi des choses très touchantes. Les gens vous tendent des éponges, des sacs de glace ou des bouteilles d’eau. Dans le cartier juif, les mères de famille ont même préparé des petits gâteaux que les enfants nous tendent en échange d’un sourire ou d’une frappe dans la main. Ils font tout pour vous aider, c’est vraiment magnifique. Cette solidarité est formidable. Pour nous aider à nettoyer nos fronts couverts de sueur, j’ai même vu un homeless nous tendre des feuilles de Sopalin qu’il avait dû « emprunter » dans le Mac Donald’s juste à côté…

Les heureux élus

Une expérience incroyable que j’ai pu vivre aux côtés d’autres Français. Mais si vous n’avez pas obtenu votre dossard par les critères de qualification chronométrique stricte et ambitieux imposés par l’organisation, c’est tout un périple pour obtenir le précieux sésame. Au total, chaque année, la France dispose de 2500 dossards, ce qui en fait l’une des nations les plus représentées sur la ligne de départ. Pour autant, les places sont chères. Et dans tous les sens du termes. Il y a plusieurs façons d’obtenir un dossard : soit en passant par la ville de New-York, mais là ça peut prendre jusqu’à plus de 5 ans d’attente sachant qu’il faut déjà avoir couru un marathon, soit, ce que la plupart des français font, en passant par France Marathon, ou un autre Tour opérateur qui propose des packages et encore ce n’est pas tout le monde qui peut y avoir droit, on est tellement nombreux que c’est sur tirage au sort et en échange de 2500 euros. Mais le prix est vite oublié. C’est l’expérience d’une vie…

Le parcours du marathon de New York est difficile, et cette année la chaleur et l’humidité étaient inhabituelles pour un début novembre.

Pour conclure

Parce que je me dis de plus en plus souvent qu’il est absolument impératif de prendre soin de chaque souvenir et qu’on ne les revivra de toute façon jamais deux fois de la même façon, j’ai investi toute mon émotion dans l’accomplissement de cet événement assez unique. Et c’est comme ça que je me suis levé ce premier dimanche matin de novembre 2022 – avec une envie folle de me construire un souvenir si précieux qu’il resterait à jamais gravé dans ma mémoire. Être heureux, c’est bien ; le rester c’est mieux. Et quand on rencontre d’autres gens qui ont couru New York, c’est toujours la même chose. Ce sentiment d’allégresse perdure aussi longtemps que durera leur vie. Alors oui tout le monde rêve de courir New York ! Et effectivement, oui, le marathon le plus prestigieux et le plus fantasmé de la planète est réellement à la hauteur de sa réputation !

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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2 commentaires sur “Événement incontournable : pourquoi participer au moins une fois dans sa vie au marathon de New York ?

  1. J’ai eu la chance de réaliser ce rêve en 2015 et 7 ans plus tard j’en garde un merveilleux souvenir, quel plaisir de le revivre au travers de cet article.

  2. je part mardi pour courir mon premier Marathon à 50 ans …… et probablement le dernier .
    merci pour les mots .

    Stéphane Barret

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