Haute Route Dolomites 2021 : les deux dernières étapes

Après les trois premières étapes de la Haute Route Dolomites 2021, notre ambassadeur David Polveroni revient sur les deux dernières journée, avec une double ascension du Stelvio et un contre-la-montre final.

Par David Polveroni – Photos : DR

Après la journée sans de la veille, je ne savais pas trop si c’était un mauvais moment qui allait se poursuivre ou juste un épisode passager. Car il ne faut pas se leurrer, après quelques jours de montagne, la fatigue s’installe, le cÅ“ur ne monte plus trop, les efforts au dessus de la FTP sont vite pénibles, on a franchement qu’une zone d’allure ou l’on se sent bien. Ce sont des choses qu’il faut vivre pour les comprendre. J’ai déjà plusieurs expériences, puisque c’est ma neuvième Haute Route, avec une expérience sur trois semaines en 2015, en enchainant Pyrénées/Alpes/Dolomites, donc j’arrive à bien appréhender ce genre de choses, même si ce n’est jamais tout à fait une science exacte…

Cette étape – une nouvelle fois – est assez « courte » et intense avec une double ascension du Stelvio, de plus avec un stop chrono dans la descente par l’Umbrail.

Après quelques kilomètres d’échauffement dans les rues de Bormio, on aborde le Stelvio, ou plutôt l’Umbrail, puisque nous bifurquons à 2500 m d’altitude vers la Suisse. Au bout de quelques kilomètres, j’imprime un petit train en tête de peloton. Loïc vient me dire de continuer la montée sur ce tempo (on s’entend plutôt bien). Pas de soucis pour moi, je reste calé à 280/300 watts, et je sens que les jambes tournent bien. Mais très vite, je m’aperçois que je suis seul…

Je connais bien ce col, et j’adopte donc une cadence au feeling en jetant un oeil de temps en temps pour confirmer que tout va bien. Je sais qu’il faut tenir jusque 2200/2300 m d’altitude. Ensuite c’est plus facile. Surtout dans la tête c’est plus facile d’être devant, imprimer son rythme et d’en avoir sous la pédale…

Au sommet je dois basculer avec une petite d’avance sur le groupe derrière de 5/6 coureurs, mais je ne vois que Loïc et le jeune Jordan Schleck à la bascule. On descend sans se préoccuper du groupe derrière. Pause photo et pipi en bas. On se ravitaille et le chrono redémarre au passage de la Suisse vers l’Italie.

Objectif pour moi en cette fin d’étape : permettre à Loïc de perdre le moins de temps possible sur son poursuivant Marco au général. On se relaie bien jusqu’à Prato Dello Stelvio, qui marque le pied de l’ascension.

C’est une des montées mythiques de part son dénivelé, avec quasiment 1800 m en 24 km, et ses atypiques lacets à près de 2800 m, 2757 exactement. Je lâche mes dernières forces au seuil les 7 premiers km, avant de le laisser filer avec Jordan Schleck, un jeune Ougandais très prometteur. Je termine comme je peux, sans trop d’objectifs, si ce n’est que de prendre du plaisir Et apprécier la beauté des lieux.

La beauté des lieux, c’est aussi comme ça qu’on pourra caractériser la cinquième et dernière étape, un chrono qui nous mène au lac de Cancano. Cette montée empruntée lors du Giro 2020, avec la victoire de Hindley, vient clore cette Haute Route de la plus belle des manières. C’est une montée plutôt régulière, à 6,5/8 % qui se décompose en trois parties. Une première portion rectiligne avec juste 2/3 épingles au pied puis une section tout en épingles vraiment sensationnelle ! Enfin, un replat de 2 km avant l’arrivée, après un petit repetcho et le franchissement de la ligne un peu en Gravel. Le cadre est splendide, avec des lacs qui font penser au Covadonga en Espagne.

D’un point de vue sportif, même si je suis plutôt motivé en début de chrono, rapidement je dois baisser pavillon. Fatigue de ces deux semaines à batailler tous les jours. Je termine huitième de cette Haute Route Dolomites et second du classement Alpes et Dolomites.

Le général sur les deux épreuves est remporté par Loïc Ruffaut, grand animateur et second des Alpes, il a dû faire face au vainqueur de la HR Pyrénées Marco Prada, mais surtout à la fatigue accumulée dans les Alpes pour venir à bout de cette Haute Route Dolomites.

Mais les épreuves Haute Route vont bien au-delà d’un classement, car chacun veut gagner une place, que ce soit le second ou le 187eme. Mais c’est une épreuve qui pour beaucoup permet d’approfondir dans la connaissance de son corps, et jusqu’où il peut aller et enchaîner les efforts.

Il en va aussi du côté humain, avec la diversité des nations –  je suis personnellement très heureux pour le jeune Schleck, qui finira troisième et qui remporte un cadre Colnago – et les rencontres avec des personnes qui partagent la même passion.

C’est aussi pour l’une d’entre elles une occasion de se découvrir sur ce type de course, nous y reviendrons dans la semaine avec une interview de Mathilde Terrasson, qui gagne chez les femmes.

Les classements : ICI

Lien sortie Strava : https://www.strava.com/activities/5897680166

À noter le jeudi 9 septembre, la présentation du calendrier 2022 : https://youtu.be/UEcb84U42Ho

David POLVERONI

  - 34 ans - Ambassadeur Factor et Castelli. Arpenteur de cols - Passionné de cyclisme - Plus de 30 victoires en Cyclosportives - Pigiste depuis 2018 - Pratique sportives actuelles : pur routier, gravel et dans le futur du VTTAE Strava : David Polveroni

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