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Quand nous poussons la porte de sa salle, ce qui frappe d’abord, ce n’est ni le décor, ni le matériel. C’est le mouvement. Rien de spectaculaire, pas de démonstration de force gratuite. Juste des gestes précis, contrôlés, presque sobres. Un athlète termine une série de tirages, un autre enchaîne des mouvements d’haltérophilie, un troisième s’applique sur un exercice de mobilité qui, avouons-le, ferait soupirer plus d’un cycliste amateur habitué aux lignes droites et au home trainer. Au centre de cet écosystème, il y a lui : Aurélien Broussal-Derval. Nous sommes venus le rencontrer pour parler cyclisme, préparation physique, performance. Nous repartons avec une impression tenace : on n’a pas simplement discuté de séances, de séries et de planification. On a parlé de ce que signifie vraiment faire progresser un corps. Chez 3bikes, on avait déjà lu ses livres, vu passer ses vidéos, entendu son nom associé à des champions olympiques. Mais il y a une différence entre connaître un palmarès… et passer deux heures dans son univers.
Par Jeff Tatard – Photos : DR
« Toujours revenir au mouvement »
Quand on lui demande comment il se présenterait aujourd’hui à quelqu’un qui ne le connaît pas, il ne parle ni d’ego, ni de statut : « Je suis préparateur physique et formateur, passionné par tout ce qui permet d’aider un sportif, amateur ou professionnel, à mieux bouger, mieux s’entraîner et mieux performer. J’enseigne depuis plus de vingt ans, j’ai écrit 11 livres sur les sciences du sport (dont 3 best-sellers internationaux), et j’ai coaché 10 champions olympiques. Aujourd’hui, je me consacre à ma propre école de coaches pour former ou upgrader les collègues et futurs collègues. »
Le décor est posé. Mais ce qui donne sa cohérence à ce parcours, c’est un fil rouge qu’il répète comme un mantra : « Toujours revenir au mouvement. Que ce soit en force, en prévention ou en performance, tout part de la qualité du geste. »
Ce n’est pas seulement une phrase efficace. Dans sa bouche, c’est une méthode, presque une éthique.
Nous sentons que pour lui, le mouvement n’est pas la “suite logique” de l’entraînement. C’est le point de départ. Tout le reste, la planification, les cycles, la charge, la récupération, vient se greffer sur cette idée simple : un corps qui bouge bien est un corps qui progresse mieux, plus longtemps, avec moins de casse.
Et derrière le coach, on devine l’enseignant. « On n’est une référence que si on arrive à rendre les choses utiles pour les autres. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Donc 1. Pratiquer vers l’expertise. 2. Justifier et structurer cette pratique par de la science. 3. Compulser le tout en restitution que tous pourront comprendre. »
Chez 3bikes, on sait à quel point le discours sur la “science de l’entraînement” est parfois brandi comme un étendard pour justifier tout et n’importe quoi. Là, on a l’impression inverse : la science comme colonne vertébrale, mais jamais comme argument d’autorité.
Un mécanicien du corps, mais sans chapelle
Lorsque la conversation dérive vers ce qui le distingue dans sa vision de la préparation physique, la réponse est nette : « J’ai une vision très mécaniste, au sens noble : comprendre comment le corps produit, absorbe ou transmet une force. Pas de dogme, pas de mode. Je ne suis pas là pour représenter une franchise, une école ou un courant, mais pour faire de la perf. Juste du mouvement bien exécuté, de l’individualisation, et une obsession pour la progression durable ET OBJECTIVE. Ce que tu peux mesurer, tu peux l’améliorer. »
Ce qui nous marque, chez 3bikes, c’est ce mélange rare…
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Beaucoup de discours “modernes” sur l’entraînement se perdent dans le concept, l’anglicisme et les buzzwords. Aurélien, lui, ramène tout à une mécanique du réel : comment un corps encaisse, produit et restitue de la force. Comment un geste se construit, se corrige, se répète sans se dégrader.
Il ne cherche pas à être le porte-drapeau d’une méthode. Il cherche à produire des résultats, mesurables, reproductibles et à les rendre transmissibles.
Et surtout, il assume une chose que beaucoup de coaches n’osent pas dire tout haut : « Personne ne veut donner de recette. Officiellement ? “Apprends à chasser, tu n’auras plus jamais faim.” Mais c’est parce qu’ils ont peur de donner des recettes, de s’exposer à la critique. Rien n’empêche d’être chasseur, cuisto et d’aller quand même au resto. Moi je donne tout : la recette mais aussi les secrets de fabrication. Je pense que c’est ça qui fait la différence. »
De notre côté, on y voit une forme de courage : accepter de donner des choses utilisables demain par n’importe quel coach ou sportif, donc critiquables, probablement copiables… mais assumées.
Un parcours fait de strates : tatamis, barres, glisse et laboratoire
Pour comprendre d’où vient cette philosophie, il faut remonter à son propre parcours sportif. Il ne s’en cache pas : son approche ne s’est pas construite uniquement dans les livres.
« J’ai grandi dans une pratique très variée : les sports de combat, qui m’ont appris la coordination et le sens du timing ; l’haltérophilie et la musculation, qui ont structuré ma compréhension de la force et du mouvement ; les sports de glisse, qui développent l’équilibre et la lecture du corps dans l’espace ; la natation, qui impose une technique irréprochable ; et la course à pied, qui enseigne l’endurance et la gestion de l’effort. »
Ce mélange donne un coach qui ne pense pas en “discipline”, mais en principes. Un mouvement de pédalage, un tirage en aviron, une projection en judo ou une poussée en sprint ne sont pas, pour lui, des univers séparés. Ce sont des configurations de forces, de leviers, de contraintes.
Ses influences, il ne les cache pas non plus. Elles sont multiples, assumées, parfois très techniques, parfois culturelles :
- des mentors comme Christian Thibaudeau ou Olivier Bolliet,
- des chercheurs comme Jean-Benoît Morin ou Christophe Hausswirth,
- des structures comme la NSCA, Exos, FMS,
- et, plus surprenant pour beaucoup de cyclistes, l’influence brésilienne du jiu-jitsu et de sa ginastica natural, ancêtre de nombreux courants actuels (Animal Flow, GFM, etc.), héritiers lointains de l’hébertisme.
On sent que sa philosophie ne s’est pas construite sur une rupture, mais sur des strates successives. Chaque rencontre, chaque institution, chaque courant a ajouté une pièce au puzzle. Ce n’est pas un système fermé ; c’est une architecture en extension permanente.
Le “coach des coachs” : quand la pédagogie devient un sport de haut niveau
Dans le milieu, on le présente souvent comme un “coach des coachs”. On pourrait croire à un slogan. Il s’agit en réalité d’un constat.
« On me décrit souvent comme un “coach des coachs” parce que j’ai passé une grande partie de ma carrière non seulement à entraîner des athlètes, mais surtout à former ceux qui les entraînent. »
Il a dirigé des formations structurantes à la Fédération d’haltérophilie-musculation, contribué à poser des standards pédagogiques, participé à professionnaliser le métier de préparateur physique. Aujourd’hui, il dirige son propre organisme de formation, avec 14 écoles en France et des parcours certifiants pour les coaches.
Quand il en parle, ce n’est pas pour cocher une case sur un CV. C’est parce que cela influence profondément sa manière de concevoir le coaching : chaque séance, chaque méthode, chaque protocole doit être transmissible.
Dans cette logique, sa plus grande fierté n’est pas là où on l’attendrait…
Oui, il a accompagné des athlètes marquants : Gemma Gibbons, Kilian Le Blouch, Ben Quilter, Norman Nato… derrière ces noms, on retrouve des histoires de résilience, de dépassement, de limites repoussées malgré les blessures, les doutes, les structures parfois peu favorables.
Mais quand on l’interroge sur ce dont il est le plus fier, la réponse déborde largement le cadre des podiums : « Je suis sans doute le plus fier des histoires de reconversion : ces athlètes, Russes, Français, Britanniques, que j’ai accompagnés pendant leur carrière et à qui j’ai, d’une certaine manière, transmis le feu sacré. Aujourd’hui, ils sont à leur tour entraîneurs, préparateurs physiques, formateurs. Voir qu’ils prolongent cette passion, qu’ils perpétuent une culture du mouvement et de l’exigence, c’est pour moi la plus belle réussite. »
Chez 3bikes, cette phrase nous reste longtemps en tête. Elle dit quelque chose d’essentiel : pour lui, la performance n’est pas un point final. C’est une culture qui se transmet, qui se prolonge d’un athlète à l’autre, d’un coach à l’autre.
C’est aussi ce qui explique pourquoi les coaches, et les cyclistes qui arrivent jusqu’à lui, parlent souvent de ce fameux “feu sacré”.
« Ce que les athlètes et les coachs ressentent surtout, c’est le feu sacré. […] La performance est un acte de foi. Mon rôle, c’est d’allumer cette flamme, de la nourrir, et de rappeler que derrière chaque protocole, chaque séance, chaque test, il y a une intention : avancer, construire, se dépasser. »
Le cyclisme : un sport avancé… mais à moitié seulement
Nous n’étions pas venus uniquement pour parler principes. Chez 3bikes, une question nous obsède : pourquoi le cyclisme amateur reste-t-il, dans sa grande majorité, à côté de la plaque en matière de préparation physique ?
Sur ce point, Aurélien ne tourne pas autour du pot…
D’abord, il connaît le cyclisme. Il en parle avec respect, mais aussi avec lucidité : « Ce qui frappe immédiatement dans le cyclisme, c’est que tout tourne autour d’un empire du métabolisme. La performance est d’abord physiologique : VO2max, FTP, économie de pédalage, capacité à soutenir des intensités élevées longtemps… Le moteur prime sur tout le reste. »
Il le reconnaît : sur l’aspect métabolique, le vélo est un laboratoire d’excellence. Peu de sports ont poussé aussi loin la quantification de l’effort, la compréhension des filières, la modélisation des charges.
Mais ce “moteur omniprésent” a un prix.
« Le cyclisme est extraordinairement avancé sur le plan métabolique, mais il a encore beaucoup à gagner sur tout ce qui touche au mouvement, à la force et à la gestion intelligente du stress mécanique. Il n’existe quasiment pas de culture de la musculation, alors qu’elle pourrait changer la donne en termes de puissance, de posture et de longévité articulaire. »
Dans son regard, on sent qu’il ne s’agit pas d’un jugement extérieur. Il voit le cycliste comme un athlète partiellement développé : très affûté sur certains paramètres, très vulnérable sur d’autres.
Les angles morts sont clairs…
- une quasi-absence de culture de la force,
- peu de travail sur les relances de puissance,
- des méthodes de récupération et de gestion de charge “datées”,
- une tradition qui valorise le volume au détriment de la qualité.
Et ce qui vaut pour les pros vaut, amplifié, pour les amateurs.
Pourquoi les amateurs ignorent encore la préparation physique
Sa réponse à cette question est sans complaisance, mais elle a le mérite de la clarté. D’abord, il y a un facteur simple : si les pros eux-mêmes ne sont pas encore alignés, difficile d’attendre des amateurs qu’ils le soient.
« Le peloton mondial commence à peine à intégrer sérieusement la force, la mobilité et le travail postural, alors que dans d’autres sports, ce sont des standards depuis vingt ans. »
Ensuite, il y a la contrainte de temps… ou plutôt la perception de cette contrainte. Un cycliste qui roule déjà 10 à 15 heures par semaine a souvent l’impression que toute minute consacrée à autre chose qu’au vélo est une perte potentielle.
Aurélien résume cela d’une phrase : « On fait plus de volume au lieu de mieux préparer le corps. »
Enfin, il y a le poids de la tradition. On reproduit ce que faisaient les anciens, on perpétue des habitudes, parfois des croyances… même quand la science a depuis longtemps démonté ces certitudes.
Parmi les mythes qu’il pointe du doigt, on trouve des classiques…
- « La muscu rend lourd. »
- « La mobilité, c’est pour les yogis. »
- « La force ne sert à rien en côte. »
- « Le gainage, c’est 3 x 30 secondes de planche. »
Sa conclusion est sans appel : « La science a démontré l’inverse pour chacun de ces points. »
Chez 3bikes, on pourrait ajouter : la pratique de terrain aussi. On le voit bien dans les pelotons de haut niveau, sur les grands tours, chez les meilleures équipes : la force et la préparation physique ne sont plus des options. Elles deviennent un standard.
Reste à faire passer ce message dans les clubs, chez les pratiquants passionnés, chez ceux qui jonglent avec une vie pro, une vie perso et des parcours de plus en plus exigeants.
Ce que la PPG pourrait changer dans le cyclisme amateur
Quand on lui demande ce qui se passerait si la préparation physique, force, mobilité, travail postural, devenait enfin un pilier dans le cyclisme amateur, sa réponse tient en trois “révolutions”…
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Sa formule résume tout : « Rouler mieux, plus fort et plus longtemps. »
Et nous, chez 3bikes, on ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec ce que nous observons sur le terrain : des cyclistes cramés par le volume, mais encore “verts” musculairement ; des lombalgies récurrentes ; des douleurs de genou qui reviennent à chaque reprise de la saison ; des cervicales en feu après chaque sortie de plus de quatre heures.
À force de chercher la progression dans la seule dimension du temps passé en selle, le cyclisme amateur s’est construit un plafond de verre. Aurélien propose d’attaquer ce plafond… par le dessous, en reconstruisant le corps.
Reconstruire l’athlète avant le cycliste
Lorsqu’on lui demande comment il reconstruirait la préparation physique du cyclisme à partir de zéro, sa réponse est limpide : « Je commencerais par reconstruire l’athlète avant le cycliste. »
Le vélo, explique-t-il, est un sport magnifique… mais aussi un sport qui enferme le corps : posture fermée, fessiers qui s’endorment, manque de rotation, mobilité limitée de la hanche, de la cheville, de la cage thoracique.
Son plan tient en quatre étapes
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On pourrait résumer ainsi sa vision : d’abord, un corps qui sait bouger ; ensuite, un corps qui sait pousser ; enfin, un corps qui sait encaisser.
Ce n’est qu’à ce moment-là que les heures passées sur le vélo donnent leur plein rendement.
Diplômes, terrain, think tank : une expertise à trois étages
Aurélien ne cache pas son parcours académique : deux masters en sciences du sport, des diplômes d’État, des certifications internationales comme la NSCA, des années passées en staff d’équipes pros, en laboratoire, sur le terrain.
Mais ce qui retient notre attention, chez 3bikes, c’est la manière dont il évalue ces éléments.
« Le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’y ai pas appris grand-chose. J’ai clairement plus appris dans les bouquins. Les diplômes d’État m’ont structuré, les certifications internationales comme la NSCA, et surtout mes années en staff d’équipes pro, en laboratoire et sur le terrain. »
Surtout, il insiste sur un dispositif méconnu : un think tank de préparateurs physiques avec qui il passe, chaque année, une semaine entière à se former, puis des rencontres bimensuelles pour échanger, pratiquer, confronter les idées.
Là encore, on retrouve le même triptyque : « La vraie expertise, elle vient du mélange des trois : théorie, pratique et pédagogie. »
Ce mélange, nous le sentons dans chaque réponse : une idée n’est jamais validée uniquement parce qu’elle est “dans la littérature”. Elle doit passer au filtre du terrain, puis être traduisible en outils concrets, transmissibles.
Science, terrain, intuition : un triangle pour guider l’entraînement
À la question de l’équilibre entre science et terrain, la réponse aurait pu être convenue. Elle ne l’est pas.
« Pour moi, la science donne le cadre, mais elle ne donne pas toujours la réponse. Je m’appuie énormément sur les données, les études, les modèles… mais je garde en tête que le terrain et l’intuition ont exactement le même poids. Parce qu’un athlète, ce n’est pas un tableau Excel. C’est un corps, une histoire, une fatigue, une psychologie. »
Ce qu’il décrit, c’est une cohabitation exigeante :
- la science structure et évite les dérives ;
- le terrain valide ou invalide les modèles ;
- l’intuition affine en temps réel ce que les deux autres ne peuvent pas capter.
Nous avons l’impression d’entendre l’inverse de ce que l’on voit parfois circuler dans le cyclisme amateur :
d’un côté les “tout données”, de l’autre les “tout sensations”.
Aurélien refuse ce faux choix. Pour lui, la vraie préparation physique, c’est un triangle où chacun des trois sommets, science, terrain, intuition, joue son rôle. Lorsque les trois sont alignés, dit-il, le coaching devient simple… et surtout efficace.
Dans le contexte du cyclisme amateur, où beaucoup de pratiquants jonglent entre montres, capteurs, plateformes, mais aussi emploi du temps chargé, fatigue quotidienne et contraintes personnelles, cette vision nous paraît plus précieuse que jamais.
Prendre le virage du digital sans perdre la nuance
Reste un point que nous voulions aborder : sa présence sur les réseaux sociaux. Car il ne s’agit pas seulement d’un coach de terrain ou d’un formateur en salle. C’est aussi une voix écoutée sur Instagram, YouTube, dans les podcasts, les conférences.
Il sourit avec nos (mes) superlatifs légendaires et en l’occurence quand on lui parle de “centaines de milliers d’abonnés” : « Des dizaines de milliers, c’est déjà pas mal ! »
Le digital, loin de le dénaturer, l’a obligé à être encore plus précis.
« Quand tu parles à une salle de 200 coaches, tu as du temps, tu peux développer, nuancer, revenir en arrière. Sur Instagram ou YouTube, tu as parfois dix secondes pour accrocher quelqu’un et l’amener à réfléchir. Ça m’a poussé à clarifier mes messages : aller droit à l’essentiel sans perdre le fond. »
Pour lui, les formats courts ne sont pas une fin, mais des portes d’entrée.
« Sur les réseaux, je fais des portes d’entrée : une idée forte, un principe que tu peux saisir en quelques secondes. C’est la surface. Mais derrière, il y a un écosystème : mes livres, mes formations, mes podcasts, mes conférences… Le format court n’est jamais la fin : c’est le début de la conversation. »
Nous avons été particulièrement sensibles à cette phrase : « La modernité ne doit jamais écraser la vérité. »
Autrement dit : accepter d’être punchy ne signifie pas renoncer à la nuance. La condition, explique-t-il, c’est de pratiquer avant de parler. C’est l’expérience, selon lui, qui empêche la simplification de se transformer en caricature.
Au fond, il aborde les réseaux sociaux exactement comme il aborde une séance :
une intention claire, un contenu utile, une exigence de cohérence entre ce qu’il fait, ce qu’il dit et ce qu’il montre.
Foi, feu sacré et message aux cyclistes amateurs
À plusieurs reprises, Aurélien revient sur une notion qui dépasse la technique et la science : la foi. Pas la croyance vague, mais une conviction profonde dans la trajectoire.
« Ce que je cherche à transmettre en premier, ce n’est pas une méthode, ni une technique. C’est la foi. Pas l’espoir : une conviction profonde. “Je ne pense pas que tu vas réussir… je le sais.” L’athlète le sent. Le coach aussi. La performance commence là. »
Chez 3bikes, nous voyons ici un point de rencontre très fort avec le cyclisme amateur.
Parce que derrière les FTP, les plans d’entraînement et les sorties du dimanche, il y a des personnes qui se demandent : Est-ce que je peux vraiment progresser ? Est-ce que j’ai vraiment du potentiel ? Est-ce que mon corps peut encore changer ?
Sa réponse, à destination des cyclistes amateurs, est d’une clarté désarmante : « Arrêtez de croire que progresser, c’est ajouter des heures. »
Le vélo, rappelle-t-il, est un sport piégeux : plus on roule, plus on pense qu’il faut rouler encore pour progresser. Or, dit-il, on ne progresse pas en s’épuisant, on progresse en devenant plus complet.
C’est peut-être là que se trouve le cœur de son message pour notre communauté :
- la marge de progression n’est pas seulement dans les kilomètres ;
- elle est dans le mouvement, dans la mobilité, dans la force, dans la puissance courte, dans la manière dont on récupère ;
- elle est, surtout, dans la capacité à croire qu’on peut réellement changer de niveau, à condition d’accepter de s’entraîner différemment.
« La plupart des amateurs ne manquent ni de talent, ni de condition, ni de volonté. Ils manquent seulement de méthode… et parfois de foi. »
Ce que nous retenons chez 3bikes
Quand nous quittons la salle, nous avons le sentiment d’avoir mis le doigt sur quelque chose d’essentiel pour le cyclisme amateur d’aujourd’hui.
Ce que nous retenons d’Aurélien Broussal-Derval, ce n’est pas seulement un CV impressionnant, ni un discours brillant. C’est l’articulation de trois dimensions qui, réunies, peuvent transformer notre manière d’envisager la progression…
Une compréhension fine du mouvement
Le cycliste n’est pas qu’un moteur sur un cadre. C’est un corps qui produit, absorbe et transmet des forces. Tant que ce corps reste enfermé dans ses limitations, manque de mobilité, faiblesse de la chaîne postérieure, absence de force fonctionnelle, le moteur ne peut pas s’exprimer pleinement.
Une exigence scientifique… mais jamais désincarnée
Les données ne sont pas le problème. Le problème, c’est de les isoler du reste : l’histoire de l’athlète, sa fatigue, sa psychologie, son contexte. Chez lui, la science donne le cadre, le terrain apporte la réalité, l’intuition fait le lien.
Une pédagogie contagieuse
Il ne se contente pas de former des athlètes ; il forme des coaches, qui eux-mêmes formeront des athlètes. Il donne des recettes, mais aussi la manière de les adapter, de les comprendre, de les transmettre. Il allume des feux, pour reprendre son expression, qui continuent de brûler ailleurs.
Pour nous, chez 3bikes, le message est limpide… Oui, le cyclisme amateur peut, et doit, sortir de son obsession exclusive du volume et des watts.
- Oui, la préparation physique, la mobilité, la force, la puissance courte et une meilleure gestion de la charge peuvent changer la trajectoire d’un cycliste amateur, quel que soit son niveau actuel.
- Et oui, cela demandera de bousculer des habitudes, des mythes, des routines rassurantes.
Mais ce que cette rencontre nous a rappelé, c’est que le potentiel est là.
« Entraînez votre corps, entraînez votre mouvement, entraînez votre esprit. Le vélo vous rendra tout – et même davantage. »
La phrase est d’Aurélien. La responsabilité, désormais, est entre nos mains… et sous nos pédales.
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