Test des pédales Look Keo Blade Ceramic Vision

Les pédales Look Keo Vision sont parties d’un équipement connu depuis longtemps – celui des catadioptres sur les pédales plates des vélos « grand public » – pour en augmenter l’efficacité et donc la sécurité. Partant du constat que selon ses concepteurs, ces pédales sont 5,5 fois plus visibles qu’un éclairage monté sur la tige de selle, cela ressemble à l’équipement idéal en cas de visibilité réduite et donc l’hiver. Retour d’utilisation après 2500 km parcourus dans des conditions diverses de luminosité.

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : www.3bikes.fr, Look

Les Look Keo Blade Ceramic Vision sont d’autant plus appréciées en cas de faible luminosité

Les pédales Look de la gamme Vision avaient déjà fait l’objet d’une courte présentation dans la rubrique shopping. Look a ainsi souhaité réinventer la visibilité du cycliste et donc sa sécurité avec le lancement de la famille Vision, des pédales intégrant un système d’éclairage sans toucher au fonctionnement et donc aux performances de la pédale elle-même.

Les Keo Blade Ceramic Vision conservent les couleurs « Mondrian » emblématiques de Look

Visibilité accrue : 5,5x plus efficace et portée jusqu’à 1 km

Selon Look, l’éclairage intégré offre une visibilité 5,5 fois supérieure à celle d’un feu fixe monté sur tige de selle. Ce gain est lié à la perception visuelle humaine, plus sensible aux éléments en mouvement, en l’occurrence à la rotation des pédales. Avec une puissance lumineuse jusqu’à 60 lumens, le dispositif soit assurer une détection jusqu’à 1 km. La diffusion à 180° garantit une visibilité omnidirectionnelle, essentielle en environnement urbain ou rural.

Selon Look, la visibilité est 5,5 fois supérieure à celle d’un éclairage sur la tige de selle

Modes d’éclairage et autonomie optimisée

Les Keo Vision intègrent quatre modes programmables pour s’adapter aux conditions lumineuses et environnementales : Fixe (idéal pour les trajets nocturnes ou en conditions de brouillard), Pulsé (recommandé en milieu urbain faiblement éclairé), Day Flash (conçu pour les sorties rapides en plein soleil, maximisant la perception par contraste), Night Flash (adapté aux routes rurales peu éclairées). L’autonomie grimpe jusqu’à 40 heures selon le mode sélectionné tandis que la recharge s’effectue avec un câble USB-C et un temps de charge limité à 2 heures et piloté par un indicateur de batterie intégré.

Le changement de mode se fait à l’aide du bouton noir
La recharge est très facile mais devra s’effectuer la veille de rouler en raison du temps de charge (2 h)

Intégration et ergonomie

Le montage/démontage instantané se fait sans outil, grâce à un système de fixation rapide alors que la stabilité du système d’éclairage est garantie quel que soit le terrain, même en conditions extrêmes. Le design a été voulu discret, c’est à dire intégré à la pédale pour préserver la performance, donc strictement au même niveau que les pédales Keo Blade de génération 4 (sorties en 2024).

Démonter ou remonter les batteries se fait en une seconde

Résistance et légèreté

Les pédales Vision bénéficient d’une certification IPX7, c’est à dire que l’étanchéité est totale, permettant une utilisation sous une pluie battante voire une immersion temporaire. Le poids reste réduit avec 38 g vérifiés (soit 2 g de moins qu’annoncé par Look), un chiffre particulièrement intéressant par rapport au niveau de sécurité proposé.

Avec 266 g vérifiés sur la balance dont 38 g pour l’éclairage, le poids est largement contenu

Versions disponibles

Les versions disponibles sont au nombre de deux. En « entrée de gamme », les Keo 2 Max Vision, une version à 300 g la paire pour 124,90 € et « au-dessus » les Keo Blade Ceramic Vision à 266 g vérifiés (ici encore, légèrement moins que les 270 g annoncés) pour 249,90 € qui font donc l’objet de l’essai en cours. A noter aussi que parallèlement, Look propose un Kit Keo Vision Upgrade, c’est à dire la possibilité d’équiper les pédales Keo Blade 4 existantes avec le module d’éclairage Vision, pour un coût de 60 €.

Sur la route

Avant la première sortie, il était préférable de partir avec des batteries 100% chargées. Pour cela, rien de plus facile : celles-ci s’enlèvent des pédales très facilement et la recharge s’effectue à l’aide d’un câble fourni en USB-C. Une fois déchargées, les batteries réclament tout de même 2 h de charge et il sera ainsi préférable de charger la veille.

La sélection des différents modes se fait à l’aide du petit bouton noir situé à l’arrière des pédales. Avec un minimum d’adresse et sans utiliser de gants longs trop épais, il est même possible de déclencher l’éclairage tout en roulant ou même de changer de mode, ce qui peut être pratique lorsque les conditions sont changeantes, par exemple à la tombée de la nuit ou en arrivant dans une zone urbaine éclairée – où l’intensité de l’éclairage devient moins cruciale par rapport à l’évolution en campagne. Evidemment, pour être sûr d’avoir sélectionné le « bon » mode, un compagnon de sortie devrait valider la manœuvre.

Il est possible de changer de mode tout en roulant

Sur le plan de la visibilité, étant donné que les jambes et les pieds qui y sont attachés sont la partie du corps qui bouge le plus pendant la sortie, il est très opportun de les utiliser pour des raisons de sécurité. Jusqu’à présent, la visibilité du cycliste en mouvement se traduisait souvent par un détail réfléchissant sur les mollets ou éventuellement par une bande réfléchissante fixée à la cheville. Mais reprenant le principe des catadioptres, Look est allé beaucoup plus loin avec les Keo Vision. A côté de cet éclairage, rien n’empêche un ajout sur la tige de selle, un système ayant déjà démontré son efficacité, que ce soit en lampe « traditionnelle » tout comme avec les radars tels que le Garmin Varia.

Avec le mouvement du pédalage, les yeux des « suiveurs » vont d’autant mieux percevoir la présence de cyclistes
Les pédales sont visibles à 180°, un atout pour les intersections

Quoiqu’il en soit, il est indéniable que les pédales Look Vision se voient de loin. Des tests effectués avec une voiture suiveuse, d’un côté en plein jour avec une bonne visibilité et de l’autre à la nuit tombante puis réellement présente, ont montré que le cycliste est repéré quelques centaines de mètres avant de le rattraper. Dans ces conditions, il est évident que c’est le mouvement de rotation de la lumière rouge qui attire l’œil. On peut même imaginer que ce mouvement pourrait sauver la vie d’un cycliste, dans le cas malheureusement fréquent d’un automobiliste distrait par son téléphone. La présence de ces deux points lumineux en mouvement doit alors ramener son attention sur la route.

En « position éteinte », les batteries prolongent le corps de la pédale, sans proéminence

Par ailleurs, des sorties réalisées avec les pédales se sont déroulées en présence d’autres cyclistes. Ici et contrairement aux éclairages fixés sur les tiges de selle, qui peuvent parfois éblouir ceux qui suivent immédiatement dans un groupe, les Vision n’occasionnent pas ce problème grâce à leur position plus éloignée du champ visuel.

En « position allumée », l’éclairage est parfaitement visible mais il n’éblouit pas, ni les cyclistes ni les automobilistes

Reste le choix du mode d’éclairage le plus judicieux. Une récente disposition (novembre 2024) avait légiféré à propos des éclairages installés sur les vélos, à travers le décret n°2024-1074, notamment la nuit ou le jour lorsque la visibilité est insuffisante, tout engin de déplacement personnel motorisé ou cycle doit être muni d’un feu de position arrière. Ce feu ne doit pas être clignotant et doit être nettement visible de l’arrière. Ceci laisse donc supposer qu’en journée les deux modes clignotants sont autorisés. A l’inverse, la nuit c’est éclairage fixe obligatoire ! Reste le flou, à l’appréciation du cycliste ou de la maréchaussée sur les conditions de « visibilité insuffisante ». Toutefois, précisons que la probabilité de se faire verbaliser de nuit est faible. Cependant, nous ne sommes pas en train d’encourager l’usage d’un mode d’éclairage interdit par la loi et aucune étude n’a démontré la plus grande efficacité d’un éclairage clignotant par rapport à un fixe. En effet, une lumière clignotante attire naturellement davantage l’attention des autres usagers et peut donner l’impression positive d’un cycliste à tenir compte. Toutefois, elle peut aussi risquer de provoquer une distraction accrue et voire de compliquer pour certains automobilistes l’évaluation des distances pour ceux qui suivent.

Quoi qu’il en soit et peut-être plus qu’un long discours pour expliquer l’aspect visible des Keo Vision, la vidéo proposée par Look offre un excellent rendu de ce que les autres usagers voient réellement sur la route :

Enfin en termes de fonctionnement des pédales à proprement parler, le modèle Vision des Keo Blade Ceramic reprennent évidemment les caractéristiques connues du modèle Keo Blade (dans sa quatrième version). Ces pédales se signalent par une importante surface d’appui, une facilité de chaussage et déchaussage importante avec la possibilité de choisir sa tension (entre 12, 16 et 20) et un très bon transfert de l’énergie.

Un équipement pensé pour toutes saisons

Avec une idée de base qui semble presque simple mais au final parfaitement réalisée, les Look Keo Blade Vision apparaissent comme un ajout pertinent à l’équipement hivernal, période où la visibilité est souvent réduite. Si elles peuvent bien évidemment être utilisées toute l’année (voire en enlevant l’éclairage pour participer par exemple à une cyclosportive où la performance est recherchée), elles sauront s’avérer très utiles en été, dans les zones montagneuses où les tunnels non éclairés sont fréquents. Ainsi, en intégrant directement la sécurité dans un élément essentiel du vélo, Look encourage une adoption plus systématique de l’éclairage car sans réelles contraintes.

Les pédales Look Keo Blade Ceramic Vision en bref…

Les + : Visibilité donc sécurité, facilité de montage/démontage/recharge, poids
Le – : RAS

Visibilité 5,5 fois plus importante qu’un éclairage sur la tige de selle – Portée jusqu’à un kilomètre par temps clair – Autonomie 40 h maximum – Rechargement 2 h à l’aide d’un câble USB-C – Etanchéité très élevée (niveau IPX7)  – Garantie trois ans et fabrication en France – Quatre modes d’éclairage disponibles : Day Flash, Night Flash, Pulse et Steady, pour des autonomies annoncées respectives de 10h30, 39h, 5h et 10h – Module d’éclairage facile à utiliser par simple pression sur un bouton – Technologie Stop & Start  présente pour économiser la batterie à l’arrêt – Indicateur de niveau de batterie visible – Upgrade possible sur pédales Keo Blade 4ème génération / Keo Blade Power, sorties en 2024, pour un coût de 60 € – Prix : 249,90 € pour les Keo Blade Ceramic Vision testées et 124,90 € pour les Keo 2 Max Vision.

Contact : Look

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Olivier Dulaurent

- 49 ans. – Pigiste presse écrite et Internet depuis 2004, auteur de Le Guide du Vélo Ecolo (Editions Leduc, novembre 2020), Moniteur Brevet d’Etat Cyclisme, encadrant de stages cyclistes depuis 2005 et coach cycliste - Pratiques sportives actuelles : cyclisme route et VTT (occasionnelle : course à pied) - Strava : Olivier Dulaurent

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