Partager la publication "Préparation hivernale : les erreurs à éviter"
Pour beaucoup de pratiquants qui cherchent à progresser en compétition, bien préparer la saison est essentiel. Cependant, certaines erreurs courantes peuvent compromettre vos performances sur le long terme. Voici trois pièges fréquents à éviter, accompagnés de conseils pratiques pour poser des bases solides et maximiser vos chances de succès.
Par Guillaume Judas – Photos : depositphotos.com
Erreur n°1 : s’entrainer trop fort, trop tôt
L’une des erreurs les plus répandues est de reprendre l’entraînement à un rythme trop intense après la pause hivernale. Ou encore de ne pas savoir relâcher l’intensité et la longueur des entrainements suffisamment longtemps pour recharger les batteries.
Un hiver rempli de sorties en groupe intenses et de travail de fractionnés peut vous permettre d’arriver en grande forme dès le mois de mars, mais cet élan risque de s’effondrer rapidement. Dès avril, la fatigue s’installe, et une lassitude sous-jacente peut gâcher toute votre saison. Pour éviter ce piège, résistez à l’envie de suivre les coureurs qui s’épuisent sur des plateformes comme Zwift jour après jour. Ces efforts précoces vous essoufflent souvent avant les moments clés de la saison.
Beaucoup sont trop pressés et profitent d’automnes de plus en plus doux pour borner avec assiduité dès le mois de novembre, avant de se tirer la bourre en décembre, de partir en stage au soleil en janvier et de courir en cuissard court en février. Mais fin juin, il n’y a plus personne.
Adoptez plutôt une approche mesurée : pédalez en souplesse durant les premières semaines après une coupure pas trop longue, mais complète. Combinez avec d’autres sports qui vous laissent plus de souplesse avec la météo (course à pied, natation, musculation) puis construisez progressivement votre forme avec des entraînements de qualité, en évitant la surcharge aléatoire. Cette discipline précoce pose les bases d’une saison réussie.
Erreur n°2 : viser une perte de poids trop rapide
Après la coupure hivernale, il est normal d’avoir pris quelques kilos, mais beaucoup paniquent face à cette prise de poids et cherchent à la perdre trop rapidement. Cette approche entraîne des problèmes : un manque d’énergie qui nuit à la qualité des entraînements, un stress accru sur l’organisme qui devient difficile à soutenir, et souvent un effet rebond où le poids revient, parfois à un niveau plus élevé.
Acceptez plutôt de porter un peu de poids supplémentaire en hiver. Adoptez une approche pragmatique et raisonnable en misant sur une perte de poids très progressive grâce à l’augmentation de la dépense énergétique. Si une perte de poids est nécessaire, elle doit être progressive et reposer sur des changements alimentaires modérés et durables.
Si vous avez pris deux ou trois kilos pendant la pause, évitez toutefois d’en rajouter pendant les fêtes. Soyez raisonnable et fuyez l’effet yo-yo, catastrophique pour l’organisme. Les régimes extrêmes dans un sens ou dans l’autre sont contre-productifs et risquent de saboter vos efforts à long terme.
Erreur n°3 : ne pas travailler ses points faibles dès l’hiver
L’hiver est souvent consacré à renforcer l’endurance, mais c’est aussi le moment idéal pour commencer à travailler, avec parcimonie, vos points faibles. En d’autres termes, ces aspects de votre profil de puissance qui limitent vos performances.
Négliger ces faiblesses peut vous laisser trop peu de temps pour les améliorer avant les compétitions. Intégrez donc de courtes sessions ciblées au fil de l’hiver. Par exemple, si votre VO₂ max est un point faible, ajoutez de temps en temps des intervalles courts, comme des 30/30 ou 40/20, en réduisant le volume par rapport à une séance classique. Si vos sprints sont à travailler, incorporez de brefs efforts neuromusculaires. L’important est de rester modéré pour ne pas compromettre votre base aérobie tout en posant les jalons d’une progression ciblée.
Une saison réussie commence par de la patience
Pour les pratiquants ambitieux, éviter ces erreurs demande de la discipline et une vision à long terme. S’entrainer trop fort et trop tôt ou chercher à perdre du poids rapidement peut donner une illusion de progrès, mais ces approches compromettent souvent la constance nécessaire pour performer en compétition tout au long de la saison. De même, ignorer ses points faibles en hiver limite votre potentiel à l’approche des courses.
En adoptant une progression mesurée, en acceptant une prise de poids modérée en hiver et en travaillant vos faiblesses avec modération, vous construisez une base solide pour une saison réussie. Ces choix, bien que parfois contre-intuitifs, vous permettront d’arriver en forme au bon moment, prêt à attaquer et à rivaliser avec vos adversaires.
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