Partager la publication "Test de la nouvelle veste Castelli Do.Di.Ci"
Castelli, spécialiste des vêtements techniques pour le cyclisme, a construit sa réputation sur des modèles iconiques comme la veste Gabba, lancée en 2013 et révolutionnaire pour son équilibre entre protection contre les éléments et respirabilité sous les conditions humides. Aujourd’hui, la veste Do.Di.Ci – nom inspiré du mot italien dodici comme douze, en référence à sa respirabilité multipliée par douze par rapport aux modèles antérieurs – s’inscrit comme une évolution logique au sein de la gamme Automne/Hiver 2025/2026. Positionnée comme un modèle qui dérive de la Gabba, elle cible spécifiquement les sorties intenses en conditions sèches et fraîches, libérée des contraintes d’imperméabilité qui alourdissent les modèles comme la Perfetto RoS 3 ou l’Alpha. Nous l’avons déjà testée.
Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr
Au sein d’un catalogue déjà dense, la Castelli Do.Di.Ci se distingue par sa focalisation sur les entrainements engagés sous les conditions fraîches et venteuses de ce début d’automne. Développée en partenariat avec Ittai, innovateur dans le domaine des membranes laminées, elle répond à une demande croissante de pratiquants qui exploitent la Gabba hors de son domaine initial : des efforts soutenus sans pluie, typiques des conditions que l’on rencontre en octobre et novembre ou en mars et avril. Disponible en versions homme et femme, avec une variante manches courtes, elle s’adresse aux adeptes de la route et du gravel qui refusent le compromis entre chaleur et évacuation de la transpiration. Lancée fin septembre 2025, elle incarne la philosophie Castelli : prioriser l’ingénierie pour économiser des watts, sans sacrifier l’esthétisme épuré à l’italienne.
Ristretto, la technologie qui respire
Au cœur de la Do.Di.Ci se trouve la technologie Ristretto, un tissu laminé sans PFAS conçu pour une perméabilité à l’air contrôlée : 3 pieds cubes par minute (environ 85 litres), soit le plus élevé de la gamme Castelli pour 2025. Contrairement aux membranes Gore-Tex ou Polartec, qui plafonnent souvent à 0,7 pied cube/min, le Ristretto agit comme un filtre intelligent : il bloque 99 % du vent tout en autorisant un flux d’air minimal qui aspire la sueur au niveau de la surface cutanée, favorisant l’évaporation sans refroidissement excessif. Cette ingénierie, fruit d’une collaboration avec Ittai, repose sur une structure multicouche très étirable (élasthanne et polyester recyclé) qui offre une élasticité dans les quatre directions pour offrir une coupe anatomique sans contrainte.

Côté construction, la veste adopte une coupe très ajustée : des coutures réduites au strict nécessaire pour minimiser les frottements et le poids (213 g seulement en taille S, contre 80 à 100 g de plus pour un maillot thermique à manches longues). Le col asymétrique remonte assez haut pour empêcher les intrusions d’air. Pour la même raison, la fermeture éclair est doublée sur son côté intérieur.
Les poches arrière sont bien plaquées sur le dos, pour maintenir l’accès à leur contenu sans compromettre l’aérodynamisme. On remarque également une longue bande réfléchissante au bas des poches, pour la visibilité. La déperlance DWR (durable water repellent) est légère, priorisant la respirabilité sur l’étanchéité – un choix assumé pour des températures optimales d’utilisation de 8 à 15°C. En somme, la Do.Di.Ci n’est pas une protection absolue contre les rigueurs hivernales, mais un catalyseur : elle transforme la transpiration en avantage thermodynamique, et s’avère idéale pour les sorties à allure soutenue.
Côté coloris, la Do.Di.Ci reste sobre avec quatre versions : noire, rouge, violet et mocha, ces trois dernières étant largement plus gaies lorsque les jours s’assombrissent. Notons que comme souvent chez Castelli, la finition est de très belle facture, ce qui est tout de même le minimum compte tenu du prix élevé du produit, à près de 230 €.
Un cocon bien ajusté pour un automne dynamique
Testée sur plusieurs sorties sous des conditions automnales typiques (10 à 15°C avec un vent moyen mais toujours présent), la Do.Di.Ci a révélé une cohérence exemplaire avec sa fiche technique. L’ajustement près du corps est impitoyable : sans un pli en position aérodynamique, elle épouse le torse comme une seconde peau, éliminant tout battement parasite qui pourrait dissiper des watts précieux. Mais attention aux petits excès de l’intersaison : la veste est bien plus serrée que la dernière Perfetto RoS 3, et pourrait laisser dépasser quelques bourrelets. Si vous avez un doute quant à la proéminence de vos abdos Kronenbourg, vous pouvez sans problème opter par une taille au-dessus de la taille habituelle. Reste qu’au-delà de l’aspect esthétique, la Do.Di.Ci offre une liberté de mouvement fluide pour les changements de position sur le vélo, sans compression thoracique excessive lorsque le rythme s’accélère vraiment et la respiration avec.
Le confort thermique brille dans sa fenêtre cible : entre 10 et 15°C avec un refroidissement éolien modéré, la Do.Di.Ci maintient une température corporelle stable, évacuant l’humidité sans frissons. Avec un sous-vêtement à manches courtes (type mérinos), elle procure une sensation de maillot long léger. C’est donc tout juste suffisant sauf si vous pensez finir votre sortie sous le soleil de midi ; avec un sous-vêtement thermique à manches longues, la veste est moins confortable au niveau des bras, mais se révèle totalement adaptable aux efforts prolongés sans surchauffe. Le séchage rapide – moins de 20 minutes après une averse fine – renforce cette polyvalence, la rendant idéale pour les microclimats changeants.
Cependant, l’absence d’imperméabilité se confirme : la déperlance DWR repousse les gouttes isolées, mais une pluie soutenue (testée 10 min sous une belle averse) imprègne le tissu en surface, sans pénétration profonde mais avec un inconfort croissant. Le col haut excelle contre les vents frontaux, limitant les infiltrations – un détail salvateur sur les grandes roues plates exposées. Globalement, la Do.Di.Ci excelle sous des conditions fraîches mais sèches, transformant les sorties intenses en expériences respirantes et dynamiques.
Brillante pour l’intersaison, perfectible pour l’hiver
La Castelli Do.Di.Ci Jacket séduit par sa précision chirurgicale : une respirabilité de très bon niveau qui libère les intensités automnales, une coupe très ajustée et une adaptabilité progressive en fonction du sous-vêtement choisi qui en font un pilier de l’équipement pour l’automne ou le milieu du printemps. On apprécie son rôle pour ces fenêtres météo où le froid pince sans mordre, permettant de rouler fort sans vestiaire pléthorique. À 230 €, elle justifie son tarif haut de gamme par sa coupe course et son poids imbattable, mais pèche par sa limite de protection : en deçà de 10°C, elle manque de profondeur isolante, et son absence d’étanchéité la rend vulnérable aux caprices pluvieux. Pour les cyclistes passionnés en quête d’une veste « spirituelle » pour les jours secs et vifs, c’est un coup de maître ; pour l’hiver ou les risques de pluie, mieux vaut choisir la Perfetto.
La veste CASTELLI DO.DI.CI en bref…Les + : tissu respirant, protection contre le vent, coupe très ajustée et aérodynamique, finition Technologie : Ristretto pour une respirabilité 12 fois supérieure aux vestes Perfetto précédentes – Tissu : exclusif ITTAI® avec stretch avancé et respirabilité – Coupe : ajustée et étirable – Construction : minimaliste – Zip : YKK® Vislon® – Rangements : trois poches arrière – Visibilité : passepoils réfléchissants au bas des poches arrière – Coupe : course – Poids : 213 g en taille S – Couleurs : 4 – Prix : 229,95 € – Contact : castelli-cycling.com |
Partager la publication "Test de la nouvelle veste Castelli Do.Di.Ci"