Le retour des écarteurs de narine

Popularisés à la fin des années 90 sur le Tour de France et les Jeux olympiques, les écarteurs de narine reviennent à la mode chez les pros, comme on a pu le voir tout au long de cette Vuelta 2025. Que sait-on de leur efficacité ?

Par Guillaume Judas – Photos : Instagram Joao Almeida, Instagram Jonas Vingegaard

Les écarteurs de narine, aussi appelés dilatateurs nasaux ou bandelettes nasales, sont des dispositifs conçus pour améliorer la respiration nasale en écartant légèrement les narines. Ils sont particulièrement populaires chez les sportifs, surtout dans les disciplines d’endurance comme le cyclisme, la course à pied, le tennis ou le triathlon, où une meilleure oxygénation peut faire la différence pendant l’effort. Ces accessoires existent depuis les années 1990 et ont été popularisés lors des Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 aux États-Unis. Ils reviennent régulièrement à la mode, comme en témoigne leur utilisation récente par des athlètes de haut niveau lors du Tour de France ou de la Vuelta 2025.

Comment ça marche ?

Le principe est simple et mécanique : les écarteurs agissent comme des ressorts qui soulèvent les parois des narines, élargissant les voies aériennes supérieures. Cela permet une meilleure circulation d’air de 20 % en moyenne, favorisant une respiration plus fluide par le nez plutôt que par la bouche.

Il existe deux types d’écarteurs de narine :

  • Externes : des bandelettes adhésives collées sur l’arête du nez, juste au-dessus des narines. C’est la méthode choisie par les coureurs pros. Elles sont faciles à appliquer sur une peau propre et sèche, avant l’échauffement pour une meilleure adhésion. Elles durent une session et sont jetables.
  • Internes : ce sont des petits clips ou anneaux en plastique souple insérés dans les narines. Ils sont réutilisables et plus discrets, mais demandent un peu d’habitude pour l’insertion.

Certains modèles, comme l’anneau Turbine utilisé par Chris Froome en 2014-2015, promettent une amélioration de 38 % du flux d’air par rapport aux bandelettes classiques.

Avantages pour les sportifs

Ces écarteurs sont vantés pour améliorer les performances pendant l’effort. Ils permettent une meilleure oxygénation en augmentant l’apport en oxygène au cerveau, aux muscles et au sang, ce qui réduit la fatigue et améliore l’endurance. Ils optimisent la respiration nasale, avec moins de congestion (utile en cas de rhinite ou d’allergies), ainsi qu’une diminution de la respiration buccale qui peut causer une bouche sèche ou une déshydratation.

Les écarteurs de narine sont aussi utiles contre les ronflements ou pour les nuits post-entraînement, ce qui favorise la récupération.

Efficacité : ce que disent les experts

Les preuves scientifiques de leur efficacité sont mitigées. Des études montrent une amélioration modérée du débit respiratoire, mais pas toujours un impact significatif sur la performance globale (VO2 max ou endurance). Souvent, l’effet est plus psychologique : les sportifs se sentent mieux respirer, ce qui améliore la confiance.

Les médecins du sport, comme ceux des équipes Arkéa-B&B Hotels ou Groupama-FDJ, notent qu’il n’y a pas de recommandation médicale formelle, mais que cela ne peut pas faire de mal. Ils sont particulièrement utiles pour ceux souffrant de congestions nasales dues à l’effort, aux allergies ou au froid.

À noter que la colle des bandelettes peut irriter les peaux sensibles. Et les inserts internes peuvent causer une gêne initiale ou des irritations à la cloison nasale après plusieurs usages. Enfin, si votre nez est déjà bien ouvert ou si le problème respiratoire est plus profond (gorge ou mâchoire), ils sont moins efficaces.

Reste que les écarteurs de narine sont un outil simple et accessible pour ceux qui cherchent à optimiser leur respiration, même si leur impact varie d’une personne à l’autre. Ça peut valoir le coup d’essayer !

Où les trouver ?

Disponibles en pharmacie, en ligne (Amazon, Newpharma, Decathlon) ou en magasins de sport, ils coûtent entre 5 et 20 € pour un kit (30-50 bandelettes ou 1-2 inserts).

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Guillaume Judas

  - 54 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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