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Dans l’univers du vélo, il y a des marques qui brillent par leur audace, d’autres par leur efficacité. Mais derrière chaque produit qui arrive jusqu’à nos cintres et nos roues, il y a des hommes et des femmes, souvent invisibles, qui travaillent à les faire connaître, à les défendre, à les porter jusqu’aux cyclistes passionnés que nous sommes. C’est dans cette dimension humaine que réside la véritable richesse du cyclisme moderne. Et c’est exactement là qu’entre en scène Frédéric Torres, fondateur d’Alternativsport, distributeur pas comme les autres…
Par Jeff Tatard – Photos : DR
Alors oui, nous pourrions nous contenter de parler d’un ruban de cintre Supacaz en édition limitée, rose et bleue, flashy et assumée. Nous pourrions dérouler un test technique, comparer grip, durabilité, confort. Mais cette fois, l’objet n’est pas seulement dans la matière qui recouvre notre cintre. L’objet est ailleurs : dans la philosophie qui fait que ce produit, et des dizaines d’autres, arrivent jusqu’aux magasins français.
Parce qu’avant d’être une question de mousse EVA et de ruban adhésif, ce ruban de cintre est l’histoire d’un parcours. Celui de Frédéric Torres, qui a accepté de nous ouvrir les portes de son entreprise, mais surtout de partager ce qui anime son quotidien depuis plus de vingt ans.
Du garage à la distribution : l’histoire d’un virage inattendu
« À l’origine, Alternativsport, ce n’était pas de la distribution. C’était du coaching en préparation physique via velotraining.net. » Voilà comment tout commence en 2003. Frédéric sort d’un bac+5 en STAPS, spécialisé en préparation physique. Rien, absolument rien, ne le prédestinait à devenir l’un des distributeurs les plus dynamiques de l’Hexagone. Mais dans la vie, les rencontres valent parfois tous les diplômes.
La sienne, ce sont les fondateurs de Rotor. Une conversation, une opportunité, et un virage s’opère : l’ancien préparateur devient commerçant. Pas par calcul, mais par passion. Parce que, finalement, entre bâtir un plan d’entraînement et construire une stratégie de distribution, il y a un fil conducteur : le goût du détail, la rigueur et la recherche constante de performance.
De son garage au siège actuel d’Alternativsport, c’est une trajectoire qui impressionne. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’absence de nostalgie. « Déjà 24 ans ? » s’amuse-t-il. Pas de bilan figé, mais une aventure toujours en mouvement, nourrie par une curiosité intacte.
Le vélo comme plan d’entraînement permanent
Quand on l’écoute, on comprend vite que Frédéric Torres n’a jamais cessé d’être préparateur. Sauf que l’athlète, désormais, c’est l’entreprise. « Exactement comme un plan d’entraînement, explique-t-il. On essaye, on ajuste, on progresse. »
Le parallèle est frappant :
- une charge de travail à équilibrer,
- des phases d’intensité et de récupération,
- des objectifs à court et long terme.
Cette vision sportive appliquée au commerce fait toute la différence. Car là où beaucoup de distributeurs se contentent d’empiler des cartons et de signer des factures, Alternativsport applique une logique de progression continue. Une équipe de dix personnes, mais une équipe soudée, agile, réactive.
Et cette réactivité est devenue une signature. « Le secret ? Simplement le plaisir de faire ce que je fais. Ce n’est pas une contrainte. »
Plus qu’un distributeur, un partenaire
Le mot qui revient dans chaque réponse de Frédéric Torres, c’est service. Service aux magasins, aux marques, aux cyclistes. Service logistique, technique, mais aussi humain.
Disponibilité des stocks, SAV irréprochable, suivi administratif, support marketing : chez Alternativsport, rien n’est laissé au hasard. Parce qu’au bout de la chaîne, il y a toujours quelqu’un qui va monter sur un vélo et qui doit avoir confiance dans ce qu’il tient entre ses mains.
Et c’est là que l’on comprend : Alternativsport n’est pas simplement un distributeur. C’est un accélérateur de confiance. Une entreprise qui relie des univers : les marques internationales, les vélocistes de quartier, les cyclistes du dimanche et les champions du monde.
Supacaz : la couleur comme manifeste
Alors pourquoi ce fameux ruban de cintre Supacaz rose et bleu ? Parce que, comme souvent, un produit est un révélateur.
Supacaz, ce sont des rubans de cintre chers, oui, mais aussi d’une qualité indéniable. Surtout, ce sont des couleurs, des designs, des audaces. Là où d’autres se contentent du noir ou du blanc, Supacaz ose le flashy, le décalé, le joyeux. Et ça marche. Parce qu’un vélo, c’est aussi une affaire d’identité, de style, de personnalité. « Chez Supacaz, chacun peut trouver la touche qui fera la différence, explique Fred. Pour ton test, peu importe laquelle tu prends, ton avis sera intéressant. »
Derrière cette phrase, une conviction : le produit n’est pas une fin en soi, mais une porte ouverte sur l’expression personnelle.
La philosophie Alternativsport en une phrase
Quand on lui demande de résumer en une phrase sa vision, Frédéric Torres répond : « Sérieux, agilité, disponibilité et réactivité. » Tout est dit. Ce n’est pas un slogan marketing, c’est une manière d’être. Une posture au quotidien.
C’est aussi ce qui explique la longévité d’Alternativsport. Car dans un marché mouvant, où les modes passent et où les modèles de diffusion se transforment, la seule constante reste la qualité de la relation humaine.
Anecdotes, souvenirs et fiertés
On pourrait parler chiffres, parts de marché, croissance. Mais Frédéric préfère évoquer des histoires. Comme ce stage avec l’équipe SAUR SOJASUN, terminé en pleine forêt boueuse, des billes de peinture partout. Rien de prévu, tout d’improvisé, mais au final un souvenir inoubliable. Ou encore la marque TIME, qu’il adorait mais qui n’a pas trouvé son public. Parce que dans ce métier, même la passion et la qualité ne suffisent pas toujours. Une leçon d’humilité.
Et puis il y a les réussites : Profile Design, Rotor, Supacaz… Chaque marque a son histoire. Chaque succès est le fruit d’un travail patient, d’un accompagnement humain. Rien de magique, rien de facile. Juste du travail et de la confiance.
Le futur du vélo vu par Fred
Comment sera le marché dans cinq ans ? Pour lui, il sera pluriel. Direct, agents, distributeurs, online, retail… tout coexistera. Les marques choisiront leur modèle selon leur stratégie, mais une chose restera : la valeur de la proximité.
Car si Internet peut livrer un cintre en 24 h, il ne remplacera jamais la main d’un vélociste qui ajuste une potence, ni le regard d’un passionné qui conseille un client hésitant.
Leçon pour les jeunes générations
Quand on demande à Frédéric quel conseil il donnerait à un jeune qui veut se lancer, sa réponse claque comme une évidence : « D’abord l’envie. Ne pas avoir peur de rater, d’ajuster, de recommencer. »
C’est peut-être ça, la véritable clé. Derrière Alternativsport, il n’y a pas de business plan gravé dans le marbre. Il y a une intuition, du travail, de l’agilité, et surtout une passion inépuisable pour le sport et les gens qui le font vivre.
Au-delà du ruban de cintre : un symbole
Et nous, que faisons-nous de ce fameux ruban rose et bleue ? Nous la posons sur notre cintre, bien sûr. Nous roulons avec, nous la testons, nous la critiquons si besoin. Mais surtout, nous la regardons comme un symbole. Un symbole de ce que peut être le vélo aujourd’hui : une aventure collective, un mélange de rigueur et de plaisir, de science et de couleurs. Un symbole de ce que peut être un distributeur : pas seulement un logisticien, mais un passeur de passion. Un symbole, enfin, de ce que peut être une vie professionnelle réussie : un chemin où l’on avance sans cesse, sans jamais perdre de vue la joie de pédaler.
La puissance du détail
Au fond, cette histoire de ruban de cintre est une métaphore. Parce qu’un ruban de cintre, c’est un détail. Mais c’est un détail qui change tout. Comme un geste technique affiné à l’entraînement, comme une parole de confiance donnée à un partenaire, comme un éclat de couleur sur un vélo noir.
Frédéric Torres et Alternativsport nous rappellent que la performance se niche dans ces détails-là. Dans la réactivité, dans le service, dans l’attention portée à chacun.
Alors oui, nous avons testé une Supacaz en édition limitée. Mais surtout, nous avons découvert – ou redécouvert – qu’au-delà du produit, il y a une vision. Une vision faite d’humanité, de passion et de rigueur. Et c’est peut-être ça, la plus belle leçon : dans le vélo comme dans la vie, ce sont les détails qui font la différence.
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