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Vredestein Superpasso Pro TLR 28-622 : un pneu affûté, classe et pas juste là pour décorer vos jantes
Il y a des pneus qui font le job. Et puis il y a ceux qui, en plus, ont ce petit truc. Ce genre d’élégance technique qui ne crie pas, mais qui chuchote à l’oreille des connaisseurs : « Je suis là pour rouler vite, mais sans sacrifier la tenue de route ni ton amour-propre sur les descentes humides. » Et justement, c’est dans cette catégorie qu’on peut ranger le Vredestein Superpasso Pro TLR, dans sa version 28-622. Ce pneu tubeless ready haut de gamme promet de combiner rendement, grip, confort et durabilité. On l’a monté (non sans quelques coups de pompe rageurs), roulé, et surtout analysé. Verdict ci-dessous, sans langue de gomme.
Par Jeff Tatard – Photos : DR
Vredestein, ou l’école néerlandaise de la précision
Avant de parler de ce qui roule, un mot sur ceux qui le fabriquent. Vredestein, c’est un peu l’élégance technique à la hollandaise. Une maison centenaire qui a longtemps fourni pneus autos, agricoles… et cyclistes exigeants. Contrairement à d’autres marques qui mettent leur nom partout sauf là où ça compte, Vredestein est plutôt du genre discret mais rigoureux.
Avec sa gamme Superpasso, la marque s’adresse clairement aux cyclistes orientés performance pure, sans pour autant tomber dans le piège du minimalisme radical. Ici, on cherche l’équilibre : entre rendement et confort, entre grip et longévité, entre ligne tendue et comportement prévisible. Un peu comme un bon vin nature : vif, mais pas imprévisible.

Fiche technique ? Carrément sérieuse
Le Superpasso Pro TLR n’a pas été conçu pour décorer l’étagère du garage. C’est du 120 TPI, avec une carcasse souple, une gomme TriComp à triple densité (adhérence, résistance, longévité), une protection anti-crevaison (PPS) discrète mais présente, et même un TWI — Tread Wear Indicator, soit le petit témoin d’usure qu’on regarde tous les 3 mois en se disant « tiens, il est toujours là, lui ? »
Ce qu’on lit sur la boîte :
- Type : Tubeless Ready
- Dimensions : 28-622 (700x28c)
- Poids annoncé : ~245 g
- Technos : TriComp, PPS, Active Control, TWI
- Montage conseillé : jante moderne, fond de jante bien posé, préventif en quantité maîtrisée
Sur le papier, c’est du solide. Mais comme toujours, c’est à la route de trancher.
Montage : facile… enfin, presque

Si vous aimez les sensations fortes, le montage tubeless est un rite initiatique. Et celui-là ne fait pas exception. Le Superpasso Pro se monte à la main (avec de la poigne), se clipse plutôt bien à la pompe à pied, mais peut faire son timide si vos jantes sont capricieuses.
Sur nos roues Knight Composite 45 mm, moyeux Chris King et son fameux bruit distinctif : “bzzz” du RingDrive™ le montage a nécessité un brin de savon liquide sur les flancs, un fond de jante bien tendu, et un soupçon de persuasion musculaire. Une fois claqué, le pneu a tenu la pression sans fuite, et la sensation de “rigidité initiale” s’est vite estompée après 10-15 km.
(En parallèle, chez 3bikes, nous menons un test complémentaire du Vredestein Superpasso Pro en version Tube Type — en coloris full black et en section 28 mm. Ils seront montés avec chambre à air sur les plus belles roues de Guillaume, notre patron lui-même. Verdict et retour d’expérience à découvrir d’ici quelques semaines.)
Sur route : un vrai caractère, sans drama

Rendement : le bon coup de pédale
Ce pneu, c’est un peu comme une lame affûtée qui ne cherche pas à impressionner, mais qui coupe net. Il ne vous catapulte pas comme un Conti GP5000 neuf gonflé à bloc, mais la sensation de fluidité est bien là. Sur le plat, on sent que la carcasse fait le boulot. En montée, la nervosité est bonne, pas de mollesse, même sur relances. Et surtout : aucune impression de traîner des enclumes malgré les 28 mm (qui deviennent le standard).
Grip : surtout sous la pluie… surprise
Là où le Superpasso étonne, c’est dans les virages mouillés. La technologie “Active Control” (marketing ou réalité ?) fait son effet : aucune dérive, pas de glissement sournois, et une tenue impeccable. On l’a testé sur bitume lustré, routes grasses et pavés humides : il reste prévisible, rassurant, presque trop sage. Mais on préfère ça à une relance acrobatique.
Confort : souplesse maîtrisée
Les 28 mm jouent bien leur rôle d’amortisseur naturel. La carcasse fine filtre les vibrations sans rebondir. Sur les routes granuleuses ou légèrement bosselées, on sent le pneu encaisser, lisser, sans trop de pertes. Le tout entre 5 et 5,5 bars pour un poids de 67 kg : parfait compromis.
Usure, crevaisons et résistance : faut pas exagérer non plus
Après près de 450 km, la bande de roulement commence à perdre un peu de son grain initial, mais rien d’anormal. Le TWI (témoin d’usure) est encore bien visible. Aucun éclat, aucune coupure significative, et pas la moindre crevaison, malgré quelques zones pleines de gravillons pointus notament entre deux champs dans notre belle campagne du Vexin.
Côté solidité, on est donc plutôt confiant. Il faudra voir la longévité au-delà des 1 500 km, mais pour l’instant, la promesse est tenue : ce pneu n’est pas juste un sprinteur du dimanche, il sait durer un peu.
Comparatif : Vredestein Superpasso Pro TLR vs. GP5000, Vittoria Corsa N.EXT Graphene 2.0, Michelin Power Cup TLR (et tous en version tubeless)
Dans la catégorie des pneus route tubeless hautes performances, trois références dominent souvent les débats : le Continental GP5000 S TR, le Vittoria Corsa N.EXT Graphene 2.0, et le Michelin Power Cup TLR. Nous les avons tous déjà testés chez 3bikes cette année en version Tubeless. Voici comment le Vredestein Superpasso Pro TLR se positionne face à ces poids lourds.
- Face au Continental GP5000 S TR
Le GP5000 reste le roi du rendement pur. Il roule vite, très vite, même, avec une sensation de fluidité immédiate. Il est aussi redoutable sur la longévité, et son grip est ultra fiable, notamment en virage rapide.
Cependant, côté confort, il est un peu plus sec que le Vredestein. Et son montage peut rester délicat selon les jantes, même si la version S TR est nettement plus conviviale que l’ancienne.
Le Vredestein, lui, offre un comportement plus équilibré : un peu moins incisif, mais plus souple, plus confortable, et plus facile à vivre au quotidien.
Verdict : Prenez le GP5000 pour la course à bloc, le Vredestein si vous cherchez un pneu rapide mais polyvalent, avec une touche de souplesse bien sentie.
- Face au Vittoria Corsa N.EXT Graphene 2.0
Le Vittoria Corsa N.EXT est très agréable à rouler. Il propose un confort supérieur grâce à sa gomme généreuse et sa carcasse moelleuse, et un grip naturel sur l’angle. En revanche, il est plus lourd (souvent autour des 300 g en 28 mm), et le rendement pur est un peu en retrait par rapport au Vredestein.
Le Vredestein est plus nerveux, plus vif dans les relances, et offre un meilleur équilibre poids/performance. Il est aussi plus orienté “performance sérieuse”, là où le Vittoria vise les longues distances, l’endurance, ou l’entraînement haut de gamme.
Verdict : Choisissez le Vittoria pour la douceur et les longues sorties confortables. Optez pour le Vredestein si vous cherchez un pneu plus sportif, sans sacrifier trop de confort.
- Face au Michelin Power Cup TLR
Le Michelin Power Cup est un vrai pneu de course. Léger, stable, avec un excellent rendement, il est rassurant même à haute vitesse. Il tient très bien la ligne, se montre durable, et son grip est très sécurisant, notamment sur le sec.
Là où le Vredestein prend un petit avantage, c’est dans sa capacité à mieux filtrer les vibrations et à offrir un contact plus souple avec la route. Le Michelin peut paraître plus ferme, plus “racing” dans sa sensation générale.
Côté montage, les deux sont assez faciles, avec un léger avantage pour le Michelin sur certaines jantes. En termes de style, les deux restent sobres et propres, sans flonflons.
Verdict : Le Michelin pour un usage pur compétition ou cycliste nerveux. Le Vredestein pour ceux qui veulent un pneu rapide mais plus tolérant au quotidien.
Notre avis
Le Vredestein Superpasso Pro TLR tient tête aux références du marché avec une approche intelligente. Ce n’est ni le plus extrême, ni le plus tape-à-l’œil, mais il réussit à cocher presque toutes les cases : bon rendement, excellent grip, confort maîtrisé, et durabilité encourageante.
Face à des modèles comme le GP5000 ou le Power Cup, il joue la carte de la polyvalence technique. Face au Vittoria, il ajoute une touche de vivacité bienvenue. Bref, un vrai outsider haut de gamme qui mérite clairement d’être connu.
Et au final : Pour qui, pourquoi ?
Si vous êtes du genre à :
- Chercher un pneu performant sans le monter avec des jurons
- Rouler vite mais sans sacrifier la sécurité
- Aimer que le pneu soit à la fois efficace et beau
- Et que vous n’aimez pas changer vos pneus tous les 400 km
… alors le Superpasso Pro TLR est clairement dans votre cible.
Tarif et disponibilité
Comptez environ 59 € l’unité chez Alternativsport (merci à eux pour l’envoi du produit). À ce prix, on est dans la fourchette haute, mais pas délirante pour un pneu performance tubeless. Surtout si on considère qu’il peut rivaliser avec les mastodontes allemands et suisses, tout en ajoutant une petite touche de classe néerlandaise.
Verdict final
Le Vredestein Superpasso Pro TLR 28-622 est un pneu intelligent. Pas le plus rapide, pas le plus costaud, mais probablement l’un des plus équilibrés qu’on ait testés. Il inspire confiance, se monte (à peu près) sans crise existentielle, et transforme chaque sortie en un exercice de style efficace.
Une excellente alternative aux classiques du genre, surtout si vous aimez l’idée d’un pneu qui ne cherche pas à être à la mode, mais juste à vous emmener loin, vite, et avec panache.
Et puisqu’un bon test en appelle un autre, on a hâte de voir si la version Tube Type, actuellement à l’essai par notre autre équipier 3bikes, confirmera les mêmes qualités. Même section, autre montage… verdict très bientôt !
Les pneus VREDESTEIN SUPERPASSO PRO TLR en bref…Les + : le grip bluffant, même sous la pluie, la carcasse souple mais réactive, le style sobre et propre (pas de logos criards), la qualité de fabrication Les – : le montage tubeless pas toujours plug & play, l’usure à surveiller après 1 500 km selon notre avis, pas de version flanc blanc… pour l’instant (avis aux puristes ! Et après tout flanc marron on s’en approche…) Prix : 59 € environ – Disponible en France sur : www.alternativsport.com |
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