Conseils : comment maîtriser votre égo sur la route

Pour être bon en cyclisme, il faut bien plus que de simplement rouler à vélo : il s’agit d’un équilibre entre effort, stratégie et maîtrise de soi. Pourtant, il arrive à tous les cyclistes, de loisir, amateurs ou professionnels, de se laisser emporter par un défi impromptu sur la route. C’est quand l’égo refuse de rester en retrait. Et c’est la plupart du temps totalement contreproductif. Voici pourquoi.

Par Guillaume Judas – Photos : depositphotos.com

Vous roulez normalement, vous doublez un autre cycliste, et soudain, il s’accroche à votre roue. Vous restez zen, mais voilà qu’une bosse se profile. Lui, en danseuse, donne tout… et le combat de coqs est lancé ! Vous sentez l’envie de lui prouver que vous n’êtes pas là pour rigoler. Ça vous parle ?

À l’inverse, vous roulez tranquillement avec le petit plateau en regardant le paysage, un cycliste vous double, parfois sans un bonjour. C’est plus fort que vous, vous prenez son sillage, suivez son rythme et vous passez même devant lui quand il semble butter face au vent, en faisant mine de ne pas forcer alors que vous vous mettez dans le rouge pour l’impressionner. Ça vous parle toujours ?

Ou encore, vous avez une sortie à un rythme défini de prévue. Vous partez en groupe pour ne pas vous ennuyer, mais au milieu du parcours, vos camarades commencent à se tirer la bourre dans les bosses et dans chaque faux plat, et la séance se termine à allure course. Vous y êtes ?

Conseils : comment maîtriser votre égo sur la route
Sur la route à l’entrainement, il est souvent plus intelligent de conserver son rythme plutôt que de vouloir suivre un autre cycliste.

L’égo en embuscade

Ce sont des situations fréquentes que l’on rencontre tous sur nos parcours d’entrainement habituels. Se laisser défier à la moindre occasion n’apporte pourtant pas grand chose quand on suit un plan d’entrainement construit.

Beaucoup de coureurs avouent après coup qu’ils ont peut-être un peu trop appuyé par rapport à ce qui était prévu dans le plan d’entrainement. « Il y avait un collègue devant« , ou « un gars m’a dépassé, j’ai voulu suivre…”. L’égo, ce moteur invisible, peut transformer une sortie tranquille en duel improvisé. Et si rester calme face à cette provocation est parfois difficile, c’est pourtant là que réside la clé de votre progression.

Pourquoi rester dans votre zone ?

L’erreur classique est de se laisser distraire de son objectif principal. Vous vous entraînez pour vous, pour progresser, pour construire une base solide sur le long terme. Chaque sortie doit servir votre plan d’entraînement, pas votre fierté du moment. Sortir de vos zones cibles (fréquence cardiaque, puissance ou rythme) pour “remettre quelqu’un à sa place” risque de compromettre vos efforts et vos résultats.

Des conseils pratiques pour garder le cap

Vous avez du mal à réfréner vos ardeurs une fois que vous êtes sur le vélo ? Avant de prendre la route, prenez un moment pour définir clairement votre intention, en vous rappelant pourquoi vous enfourchez votre vélo : s’agit-il d’une sortie de récupération pour laisser vos jambes se reposer, d’un entraînement d’endurance pour construire votre fond, ou peut-être d’une séance de fractionné pour booster votre puissance ? Garder cet objectif fermement ancré dans votre esprit vous aidera à rester aligné sur votre but principal.

Lorsque quelqu’un se colle à votre roue ou accélère soudainement pour vous défier, résistez à l’impulsion de réagir et laissez-le filer à son rythme, car votre progression dépend exclusivement de votre propre constance et non des actions de quelqu’un d’autre. Une montre ou un capteur de puissance peut devenir votre allié précieux pour maintenir vos zones cibles, vous alertant dès que vous déviez du plan et vous invitant à retrouver votre focus avec sagesse.

Enfin, si l’envie de rivaliser vous titille, transformez cette énergie en une motivation intérieure en notant mentalement ce défi pour une sortie dédiée où vous pourrez vous lâcher pleinement, tout en respectant la structure de votre programme d’entraînement.

Conseils : comment maîtriser votre égo sur la route
Votre énergie doit d’abord être réservée pour la compétition, ou pour les entrainement spécifiques qui s’inscrivent dans la globalité de votre plan d’entrainement.

Bien entendu, le suivi du plan initial en dépit des tentations sert aussi à vous permettre de capitaliser le maximum d’énergie pour les séances qui réclament d’être capable de produire de très hautes intensités. Ou pour la ou les compétitions à venir. Si vous suivez les conseils d’un coach, lui a déjà anticipé tout cela. C’est son boulot. Le vôtre est de l’écouter et de suivre le plan.

Le vrai vainqueur

Celui qui progresse n’est pas celui qui gagne un duel impromptu sur une bosse, mais celui qui suit son plan avec discipline. La prochaine fois qu’un combat de coq” se présente, souriez intérieurement, restez focus sur vos zones, et sachez que la vraie victoire, c’est votre évolution personnelle. Alors, prêt à dompter votre égo pour aller plus loin ?

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Guillaume Judas

  - 54 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

2 commentaires sur “Conseils : comment maîtriser votre égo sur la route

  1. Excellent, j’aimerai que certains de mes collègues de vélo lisent cela, persuadés qu’ils sont de progresser en se tirant la bourre en permanence !! :-)))))))))))

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