Assos × Mammut ML Hybrid Vest : le gilet qui dépasse le vélo

Dans le monde du textile cycliste, les gilets sans manches sont souvent traités comme des accessoires secondaires. Un petit coupe-vent d’appoint, enfilé en haut d’un col, retiré à la première montée, et souvent oublié au fond d’une poche. Et pourtant, bien pensé, un gilet peut être bien plus que ça. Il peut devenir une pièce centrale de l’équipement, un lien entre les saisons, les disciplines, et même les modes de vie. C’est précisément ce que propose le ML Hybrid Vest, fruit d’une collaboration entre deux marques suisses qui n’ont rien laissé au hasard : Assos, maître incontesté de la technicité cycliste, et Mammut, pionnier de l’équipement de montagne. Ensemble, ils signent un produit atypique, audacieux même : un gilet hybride à l’ADN outdoor, pensé pour le vélo — mais pas uniquement.

Par Jeff Tatard – Photos : DR

Pensé pour l’action, pas pour la vitrine

Dès les premiers instants, on comprend que ce gilet ne suit pas les standards du vestiaire cycliste classique. Ici, on est loin des coupes Aero ultra-ajustées, compressives, taillées pour la performance pure sur route lisse. Le ML Hybrid Vest adopte au contraire une approche beaucoup plus fonctionnelle, presque montagnarde dans son esprit : une coupe assez droite, qui laisse de la place aux mouvements, à une seconde couche, ou à un sac à dos. C’est un choix affirmé, qui reflète bien la volonté de Mammut de transposer ses codes du vêtement outdoor vers un usage vélo. Et c’est là que le positionnement devient intéressant : on n’est pas dans l’esthétique purement cycliste. On est dans l’usage.

Ce gilet ne conviendra pas à ceux qui cherchent un vêtement collé à la peau, prêt à gratter des watts ou à minimiser la traînée aérodynamique. Il s’adresse à une autre tribu : celle des cyclistes voyageurs, gravelistes engagés, ou simplement des utilisateurs du vélo au quotidien, dans des contextes variés, parfois imprévus. C’est une pièce faite pour les parcours mixtes, les conditions changeantes, les pratiques hybrides.

Une construction textile à plusieurs vitesses

Sous des airs de sobriété, le ML Hybrid Vest dissimule une architecture textile d’une réelle complexité, où chaque matière est sélectionnée pour répondre à une fonction précise :

• Sur le torse, c’est le Pertex® Quantum Air qui joue les boucliers respirants. Ce tissu léger, coupe-vent et déperlant, protège efficacement des courants d’air froids, tout en permettant à l’humidité de s’échapper pendant l’effort.

• À l’intérieur, on retrouve une couche d’isolation active Polartec® Alpha®, conçue pour réguler la chaleur corporelle. Contrairement aux gilets matelassés classiques, cette technologie ne crée pas de surchauffe. Elle isole, mais s’adapte.

• Dans le dos, un panneau stretch ultra-respirant assure une ventilation naturelle. C’est la “cheminée thermique” du gilet, qui évite toute accumulation de chaleur et de transpiration, même lors d’une montée intense ou sous un sac à dos.

• Enfin, le zip YKK double sens permet d’ajuster la ventilation en temps réel : on ouvre par le bas pour laisser circuler l’air sans dénuder la poitrine — un détail qui semble anodin, mais qui fait une vraie différence à l’usage.

Résultat : un gilet extrêmement bien équilibré, qui protège sans enfermer, qui isole sans étouffer. Et qui surtout reste utilisable dans des contextes très variés, du col alpin à la ruelle urbaine en passant par le singletrack forestier.

Une esthétique sobre, presque caméléon

Là où Assos excelle depuis toujours, c’est dans l’art du minimalisme technique. Le ML Hybrid Vest n’échappe pas à cette logique : aucun marquage ostentatoire, aucun effet de style tapageur. Les finitions sont précises, le col montant parfaitement découpé, et les coutures laser confèrent au vêtement une grande finesse.

Mais cette fois, la patte Mammut se fait sentir aussi. Le gilet ne se contente pas de ressembler à un vêtement de cycliste. Il évoque davantage un gilet technique de randonnée rapide, ou un vêtement urbain premium, que l’on pourrait enfiler pour un week-end en montagne ou une virée en ville à vélo.

Et si on devait faire un seul reproche côté design : le choix du rouge proposé actuellement divise. Trop vif pour certains, un peu trop “sport” pour d’autres. Un coloris plus neutre — noir, olive, ardoise — aurait renforcé la polyvalence urbaine du modèle. Mais c’est affaire de goût, et ce genre de collaboration évolue vite : d’autres coloris suivront sûrement.

Un gilet, plusieurs contextes

Ce qui impressionne le plus, à l’usage, c’est la fluidité d’adaptation du ML Hybrid Vest. On le sort tôt le matin, quand l’air est encore piquant. On le garde dans la montée, parce qu’il évacue bien la chaleur. On l’oublie dans la descente, parce qu’il protège sans flotter. Et on finit par le garder une fois descendu de vélo, pour boire un café ou faire ses courses, tant il tombe bien.

Il ne se limite pas à un usage vélo. C’est une pièce de vie active. Un vêtement qu’on glisse dans son sac sans y penser, parce qu’on sait qu’il pourra servir dans mille contextes :

• Trajet boulot à l’aube
• Sortie gravel en montagne
• Rando rapide entre amis
• Escapade en train ou en van
• Terrasse urbaine, sans renier son style

À 200 €, est-ce un bon investissement ?

Le prix, oui, peut faire tiquer. On parle de 200 € pour un gilet sans manches. Mais si on le juge à travers la seule grille “c’est cher pour un coupe-vent”, on passe à côté de sa vraie valeur.

Ce n’est ni un coupe-vent de secours, ni une doudoune light. C’est un produit premium, construit avec des matériaux techniques de pointe, taillé pour durer, optimisé pour une multitude d’usages, et capable de remplacer plusieurs couches moins efficaces. À ce niveau de performance, de durabilité et de polyvalence, le tarif devient vite rationnel. On n’achète pas un accessoire. On investit dans une pièce centrale de son équipement multisaison.

Le gilet du quotidien sportif

Ce ML Hybrid Vest réussit un pari rare dans l’univers très segmenté de l’outdoor et du cyclisme : il relie plusieurs mondes sans jamais trahir aucun. Il conviendra à ceux qui roulent longtemps, tôt, tard, parfois vite, parfois lentement. À ceux qui portent un sac, qui s’aventurent sur les chemins, qui veulent un vêtement aussi utile qu’esthétique.

Ce n’est pas le gilet de ceux qui visent des KOM. C’est celui de ceux qui choisissent de vivre à vélo, de partager le bitume avec la terre, et de tracer leur propre ligne entre route et sentier.

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