Une leçon de descente par Tom Pidcock sur Youtube

Si vous ne l’avez pas encore vue, stoppez tout.

Ouvrez YouTube, tapez World’s BEST Descender? Tom Pidcock, mettez un casque audio et appuyez sur lecture. Vous allez assister à un moment rare : un athlète en état de grâce. Ou plutôt : un athlète qui a transformé la gravité en terrain de jeu. Mais ce qui est encore plus intéressant que la vidéo elle-même, c’est ce qu’elle dit du cyclisme moderne. Et surtout, de ce que ça peut changer dans votre propre pratique.

Par Jeff Tatard – Photo : capture d’écran Youtube

🎥 5 minutes 28 de pur contrôle

Tom Pidcock dévale la Rossfeld Panoramastraße à un rythme d’un autre monde. Pas juste parce qu’il va vite. Mais parce qu’il va vite sans violence, sans crispation, sans bruit. Il laisse parler le vélo. Il laisse filer la pente.

On voit un coureur penché, ancré, décontracté. On voit des trajectoires tendues comme des arcs, des freinages millimétrés, des relances en fluidité. On ne voit pas un mec qui joue avec sa vie. On voit un coureur qui maîtrise chaque centimètre.

Et à ce niveau de maîtrise, ce n’est plus de la descente : c’est de l’art.

Ce que cette vidéo nous apprend sur le vélo… et sur nous-mêmes

Le vélo de haut niveau, ce n’est pas que les watts, les FTP et les records sur Strava. C’est aussi – et peut-être surtout – la capacité à piloter. Et dans ce domaine, Pidcock est un mutant.

Mais cette vidéo est précieuse pour une autre raison : elle met en lumière ce qu’on oublie souvent d’entraîner.

• Votre ligne de freinage.
• Votre regard dans le virage.
• Votre capacité à laisser le vélo travailler sous vous.
• Votre relâchement, vos appuis, votre position dans le virage.
• Vos trajectoires. Toujours vos trajectoires.

Parce que c’est ça qui vous fera aller plus vite sans prendre plus de risques.

C’est ça qui vous rendra plus sûr, plus fluide, plus économe… et donc plus rapide.

L’erreur qu’on fait tous : négliger les descentes

Beaucoup de cyclistes voient la descente comme une récompense après l’effort. On serre les dents à la montée, on se “laisse couler” à la descente. Et souvent, on s’y met en mode touriste.

Pidcock nous rappelle une vérité simple : si vous voulez vraiment progresser à vélo, vous ne pouvez plus ignorer la descente.

Parce que dans une course, une cyclosportive, un entraînement sérieux :

• Gagner du temps en montée, c’est dur.
• Gagner du temps en descente, c’est gratuit… si vous savez faire.

Et non, ça ne veut pas dire “descendre à fond”.

Ça veut dire descendre propre, rapide, précis. Comme dans cette vidéo.

Ce que vous pouvez apprendre (et appliquer) dès maintenant

1. Travaillez votre regard. Apprenez à anticiper. Le vélo va où vous regardez.
2. Affinez votre position. Baissez le centre de gravité, relâchez le haut du corps, trouvez l’équilibre.
3. Choisissez une route, et répétez. Un col, une descente que vous connaissez. Vous la refaites, encore et encore.
4. Filmez-vous. Oui, même avec une Go Pro. Vous verrez des choses que vous ne sentez pas sur le vélo.
5. Regardez les meilleurs. Cette vidéo de Pidcock, mais aussi celles de Sagan, Nibali, Mohorič. Observez. Imitez. Expérimentez.

En résumé : cette vidéo ne se regarde pas, elle s’étudie

Oui, c’est du spectacle. Oui, c’est esthétique.

Mais c’est surtout une masterclass.

On ne vous demande pas de prendre les mêmes risques (et ce n’en sont même pas tant que ça, quand on a ce niveau).

Mais sur 3bikes, on vous invite à voir la descente non plus comme une phase passive, mais comme un terrain d’expression, d’apprentissage, de progression.

Car à vélo, ce n’est pas juste “monter fort” qui vous rend bon.

C’est être complet. Stable. Fin. Intelligent.

Et là-dessus, Pidcock vient de poser la barre très, très haut.

=> La vidéo

=> Tous nos articles Mag