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Il arrive parfois qu’une simple vidéo change notre perception de la performance cycliste. C’est exactement ce qui s’est produit chez 3bikes lorsque Gilles, un ami du mag’ nous a partagé un épisode du podcast « On va se refaire la cerise » intitulé « Gagner des Watts sans pédaler plus fort : la méthode Aeroscale – Manuel Sellier ». Intrigués par cette promesse audacieuse, nous avons décidé d’aller y voir de plus près. Et ce que nous avons découvert dépasse de loin le simple gadget technologique. Il s’agit d’une véritable révolution silencieuse, qui pourrait bien redessiner les contours de l’optimisation cycliste pour les années à venir.
Par Jeff Tatard – Photos : Aeroscale / DR
Une technologie française qui mesure ce que les autres ignorent
À l’origine d’Aeroscale, on retrouve Manuel Sellier, Docteur en microélectronique, passionné de cyclisme. Dans le podcast, il affirme :
« Aujourd’hui, on met beaucoup d’énergie à augmenter la puissance… Mais on néglige encore trop souvent ce qu’il se passe entre cette puissance développée et la vitesse obtenue. »
Autrement dit : ce n’est pas en pédalant plus fort qu’on va forcément plus vite. C’est en diminuant les résistances : aérodynamique, frottements, conditions de vent, angle de pente… C’est précisément là qu’intervient le capteur F-EXPLORER, cœur technologique d’Aeroscale.
Monté sur le vélo, ce petit bijou analyse en conditions réelles l’ensemble des résistances subies par le cycliste. Contrairement aux protocoles en soufflerie, lourds et souvent déconnectés du terrain, ici, tout se fait sur la route, en dynamique. Et avec une précision remarquable.
Cette précision n’est pas le fruit du hasard. D’après les informations que nous avons pu consulter sur le site officiel d’Aeroscale, le capteur F-EXPLORER intègre des capteurs de très haute précision associés à un protocole de test terrain breveté, pensé pour être déployé facilement en conditions réelles, sans avoir recours à un capteur de puissance ni à des installations complexes. Il permet de mesurer avec rigueur non seulement la traînée aérodynamique, mais aussi la résistance au roulement, en tenant compte du vent, de la densité de l’air et des caractéristiques spécifiques de la route. Autrement dit, chaque watt compte, et chaque donnée est traitée avec le souci de restituer une image fidèle de la réalité cycliste.
Gagner des watts, sans transpirer plus
La force d’Aeroscale réside dans sa capacité à faire gagner de la performance, sans demander d’effort supplémentaire. Oui, vous avez bien lu. Plusieurs athlètes de haut niveau en ont déjà bénéficié avec des résultats concrets :
• Paul Seixas, champion du monde Junior de CLM en 2024, qui vient de terminer dans le Top 10 du CLM du Criterium du Dauphiné 2025.
• Florian Jouanny, champion paralympique en handbike, a gagné 100 secondes sur un contre-la-montre de 18 km après une optimisation complète de sa position et de son matériel.
• Marion Borras, membre de l’équipe de France sur piste et vice-championne d’Europe de poursuite, a pu améliorer son rendement sur route grâce à l’analyse de son aérodynamisme. Elle a notamment terminé 6e du championnat de France CLM en 2022 après des ajustements précis de sa combinaison, de ses roues et de son vélo.
• Anthony Cheytion, coureur Elite, a observé un gain mesuré de 3 % de puissance utile en changeant de casque et en ajustant sa position, le tout confirmé par les capteurs Aeroscale.
Ces performances ne sont pas dues à un surplus d’entraînement. Elles sont le fruit de l’intelligence de l’ajustement, à la frontière de la science, de l’ingénierie et de la biomécanique.
Une approche qui s’adresse à tous les cyclistes
L’autre force de la méthode, c’est sa démocratisation. Manuel Sellier insiste dans le podcast :
« Notre but, c’est que cette technologie ne soit pas réservée aux pros. On veut qu’un triathlète amateur, un cyclosportif, ou même un simple passionné puisse y accéder et bénéficier des mêmes gains. »
Aeroscale propose aujourd’hui des sessions de test personnalisées, principalement autour de Grenoble, où les cyclistes peuvent analyser leurs données en conditions réelles. Les résultats permettent d’orienter des choix très concrets : faut-il changer de roues ? Ajuster la hauteur du prolongateur ? Modifier la posture ? Les recommandations sont sur mesure.
Ces sessions sont proposées à différents niveaux de profondeur et de budget. Une évaluation rapide de 30 minutes (formule DIAG, à 190 €) permet d’obtenir un certificat avec un score d’efficacité aérodynamique (CxS) et de roulement (Cr), accompagné de trois recommandations prioritaires. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, la formule PERF à 390 € (1h30) inclut plusieurs tests comparatifs (jusqu’à trois configurations). Enfin, une demi-journée complète d’optimisation (formule PRO, à 890 €) permet jusqu’à douze tests pour affiner sa position ou son matériel. Des options de personnalisation sont possibles (créneau privé, lieu hors Grenoble, etc.), avec des tarifs adaptés.
Et le gain peut être massif : jusqu’à 20 watts récupérés simplement en optimisant la position. Pour rappel, cela peut représenter plusieurs minutes d’avance sur une épreuve de triathlon longue distance semble-t-il d’après ce qu’on a relevé dans nos lectures.
Plus qu’un capteur, une philosophie de la performance
Ce que propose Aeroscale, ce n’est pas qu’un outil. C’est une autre façon de penser la performance. On ne cherche plus seulement à repousser ses limites physiologiques ; on apprend à libérer l’énergie déjà disponible, souvent bridée par de petits détails invisibles à l’œil nu.
L’équipe travaille déjà avec des équipementiers pour tester les gains de nouveaux composants (pneus, casques, cadres), et la start-up envisage à terme de développer une version simplifiée du capteur à destination du grand public. De quoi intégrer ces données dans les plateformes d’entraînement, au même titre que la puissance et la fréquence cardiaque.
La méthode Aeroscale ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire du cyclisme moderne. Gagner sans forcer, en maximisant chaque watt produit, c’est désormais possible — et mesurable. Le tout, grâce à une innovation 100 % française, à la fois accessible, intelligente, et surtout… semble-t-il redoutablement efficace.
Sources :
Podcast « On va se refaire la cerise » – épisode avec Manuel Sellier
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