Partager la publication "Pauline Ferrand-Prévot : un retour difficile sur la route et l’importance de la gestion énergétique"
Ce dernier samedi de septembre 2024, lors des championnats du monde de cyclisme sur route à Zurich, Pauline Ferrand-Prévot a rencontré une difficulté inattendue : son retour sur la route s’est soldé par un abandon précoce, loin des performances auxquelles elle nous avait habitués en VTT. Si cette déception a surpris beaucoup de ses admirateurs, elle met également en lumière une problématique énergétique plus complexe : la gestion de la lipolyse.
Par Jean-François Tatard – Photos : Instagram Pauline Ferrand-Prévot/Hugh Miller/Creative_Commons
Depuis plusieurs années, Pauline Ferrand-Prévot s’impose comme l’une des athlètes les plus polyvalentes du cyclisme mondial, avec des titres aussi bien en VTT qu’en cyclisme sur route. Mais ce qui est apparu à Zurich est un retour difficile à la route, où les exigences énergétiques diffèrent grandement de celles du VTT. En VTT où la course dure moins d’une heure et demi, le corps puise essentiellement dans les glucides pour soutenir l’intensité des efforts courts et intenses. Mais sur route, le corps fonctionne différemment. Il doit activer la lipolyse, un processus par lequel il utilise les graisses comme source d’énergie de manière plus durable et efficace sur des efforts longs.
Le problème de Pauline et elle en parlait déjà cette semaine avant la course, lors d’une interview sur un autre média, semble être lié à un manque d’adaptation de son métabolisme à cette particularité du cyclisme sur route. D’un point de vue énergétique, elle ne semble pas encore prête à exploiter pleinement la lipolyse. En effet, en raison de son alimentation et de son mode de préparation axé principalement sur le VTT, son corps a tendance à dépendre davantage des glucides que des graisses. Cela limite son endurance sur des épreuves longues, où l’utilisation des graisses comme carburant est essentielle pour tenir sur la distance.
Le corps humain dispose de réserves limitées de glucides : le foie peut stocker environ 2000 calories sous forme de glycogène. Une fois que ces réserves sont épuisées, le corps doit passer à l’utilisation des graisses comme source d’énergie. C’est ici que la lipolyse intervient : c’est le mécanisme par lequel le corps commence à brûler les graisses pour produire de l’énergie. Cependant, certains métabolismes ont du mal à activer ce processus, et au lieu de puiser dans les graisses, ils continuent de compter sur les glucides restants, ce qui ne permet pas de tenir sur des efforts prolongés.
C’est exactement ce qui semble se passer avec Pauline. Son corps, habitué à fonctionner sur les glucides, a du mal à activer la lipolyse. Cela limite son endurance sur des courses longues, où la transition énergétique vers les graisses est cruciale. En conséquence, elle devra ajuster son alimentation et son approche de l’effort pour optimiser cette capacité de son métabolisme à utiliser les graisses comme carburant de manière plus efficace.
Pour Pauline, ce retour difficile sur la route est peut-être le signe qu’elle doit réévaluer ses priorités nutritionnelles et énergétiques. L’adaptation à ce processus de lipolyse pourrait prendre du temps, mais avec sa détermination et son expérience, on peut s’attendre à ce qu’elle trouve rapidement un nouvel équilibre pour exceller sur route.
En fin de compte, l’échec à Zurich n’est qu’une étape dans l’apprentissage de ce son nouveau défi qui est de gagner le Tour de France. Pauline Ferrand-Prévot a les capacités pour surmonter cette phase d’adaptation, nous en sommes absolument certains, et il sera ainsi intéressant de voir comment elle ajustera son approche énergétique pour revenir plus forte sur la route dans les mois à venir. L’évolution de son métabolisme pourrait bien devenir un élément clé pour ses performances futures.
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