Hassan Chahdi, marathonien d’élite, se trouve à un carrefour crucial de sa carrière. Ayant couru aux côtés des meilleurs athlètes de la planète et s’étant qualifié pour les compétitions les plus prestigieuses, il fait face aujourd’hui à une incertitude écrasante quant à sa participation aux Jeux olympiques de Paris 2024. Ce qui distingue particulièrement Hassan, c’est l’intégration du vélo dans son entraînement, une stratégie vitale pour son endurance et sa performance. Hassan nous a ouvert sa porte, et nous vous partageons ici quelques mots échangés avec ce champion exceptionnel…
Par Jean-François Tatard – Photos : DR
Pour se maintenir en forme et récupérer, Hassan a intégré le vélo dans son entraînement, une approche qui s’avère indispensable pour un athlète de son calibre. « Le vélo est bien car avec l’âge, je dois adapter et faire des choses moins traumatisantes« , explique-t-il. Depuis trois ans, Hassan roule sur un S-Works SL5, gracieusement mis à sa disposition par le magasin S-Bike de Montélimar. Ce partenariat lui permet de bénéficier d’un équipement de pointe, crucial pour optimiser ses performances.
Le vélo est devenu un outil essentiel pour son endurance musculaire et la gestion de son effort. « Le cyclisme m’aide à maintenir une bonne condition physique tout en réduisant l’impact sur mes articulations« , précise Hassan. Cette pratique variée lui permet non seulement de diversifier ses entraînements, mais également de renforcer des groupes musculaires spécifiques, notamment les quadriceps, ce qui contribue à améliorer son économie de course. En effectuant des sorties régulières de plus de 120 km, Hassan développe une endurance de force qui se traduit par une meilleure performance lors de ses marathons.
Le vélo joue également un rôle crucial dans la récupération et la prévention des blessures. En réduisant la charge sur ses articulations, Hassan peut augmenter son volume d’entraînement sans risquer de se surmener. « Le vélo est parfait pour la récupération active« , dit-il. « Il me permet de travailler mon endurance musculaire sans l’usure excessive que pourrait provoquer la course à pied. » Cette approche multifacette lui permet de rester en forme tout au long de l’année, même pendant les périodes où la course à pied serait trop contraignante.
Hassan utilise aussi le vélo pour créer de la pré-fatigue avant ses séances de course à pied. En effectuant une sortie à vélo avant un entraînement de course, il simule la fatigue d’une course longue, ce qui l’aide à mieux gérer son effort pendant les marathons. « Cette technique me permet de miser plus sur la consommation des graisses que des sucres« , explique-t-il. En optimisant l’utilisation des réserves de graisse, Hassan améliore sa capacité à durer plus longtemps sans épuiser rapidement ses réserves de glycogène.
Le vélo n’est pas seulement un complément à l’entraînement de Hassan, mais une composante essentielle de sa préparation. « Chaque sortie à vélo m’apporte des bénéfices musculaires que je ne pourrais pas obtenir uniquement par la course à pied« , affirme-t-il. La stimulation des quadriceps et l’endurance de force développée grâce au cyclisme se traduisent directement par une meilleure efficacité de course. Hassan souligne que cette pratique lui permet de comprendre et d’optimiser les filières énergétiques utilisées durant ses courses, améliorant ainsi ses performances globales.
En intégrant le vélo dans son entraînement, Hassan Chahdi a trouvé un équilibre parfait entre performance et récupération, lui permettant de rester compétitif au plus haut niveau. Cette approche innovante et bien pensée pourrait bien faire la différence dans sa quête d’une place aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Le premier coup de massue
« Pour l’instant, il n’y a pas de sélection dévoilée mais j’ai un sentiment d’injustice« , confie Hassan avec une voix empreinte de désillusion. « J’ai été finaliste aux championnats du monde et, au classement, je suis le meilleur français. » La frustration perle dans chacun de ses mots. Les règles actuelles de qualification ignorent la spécificité du marathon, une discipline d’une rigueur extrême où chaque occasion de se qualifier est précieuse et rare. « Tu ne peux pas multiplier les occasions de te qualifier« , explique-t-il, ses yeux reflétant la complexité de jongler entre récupération et préparation pour les courses à venir.
Hassan savait depuis août dernier que les règles seraient strictes. « Sauf que je ne pouvais plus courir après car j’avais les championnats du monde et qu’il fallait réussir à récupérer« , dit-il, sa voix se brisant légèrement sous le poids de la déception. Le timing imposé par les régulations l’a empêché de se qualifier, malgré ses performances remarquables. Chaque marathon exige une longue période de récupération, rendant impossible la réalisation de plusieurs performances optimales en peu de temps. Pour Hassan, cette réalité est une pilule amère à avaler, alors qu’il voit ses rêves olympiques suspendus à un fil.
La qualification de Hassan dépend maintenant du sort de Mehdi Frère, dont l’éventuelle suspension pourrait libérer une place pour Hassan. « C’est dur de se mettre à 200 % dans l’entraînement avec tous les sacrifices que cela génère sans savoir si je suis qualifié ou pas« , confie-t-il. Cette situation d’incertitude pèse lourdement sur son moral et sa préparation.
Des règles discutables
Les règles de sélection suscitent la colère de Hassan, notamment en comparaison avec d’autres disciplines de l’athlétisme. « Je suis le premier français au ranking mondial, finaliste mondial et j’ai réalisé les minimas plusieurs fois« , déclare-t-il. Pourtant, il se voit limité par des dates arbitraires. Il cite l’exemple de Kevin Mayer, dont les règles de qualification ont été plus flexibles, permettant une invitation pour les championnats d’Europe de Rome. « Pour lui, tout a été plus facilité. »
Le vélo, en tant qu’outil d’entraînement, symbolise également cette injustice ressentie. En exploitant pleinement les avantages du cyclisme, Hassan montre que la performance athlétique ne se limite pas à une seule discipline et que les régulations devraient refléter cette réalité. « L’intégration du vélo dans mon entraînement prouve que l’adaptation et la diversité sont essentielles pour atteindre le sommet« , dit-il.
Un espoir de rebondir
Malgré cette situation difficile, Hassan garde l’espoir de rebondir. En utilisant le vélo comme un outil stratégique dans son entraînement, il se prépare à participer à un autre marathon en fin d’année, en plan B. « Le vélo me permet de maintenir un haut niveau de forme physique tout en préservant mes forces pour les courses importantes« , explique-t-il. Avec cette méthode, il envisage de viser le podium à New York ou de réaliser un bon chrono à Berlin. « Je sens que j’ai de la marge de progression« , affirme-t-il, confiant dans le potentiel que lui offre cette approche diversifiée de l’entraînement.
Son rêve à long terme est de courir tous les majors et de refaire un jour Boston. Grâce à l’endurance et à la force acquises par ses entraînements à vélo, Hassan est mieux équipé pour gérer la fatigue accumulée lors de ces courses prestigieuses. Chaque sortie à vélo, qu’elle soit une session intense ou une longue balade, contribue à affiner ses capacités physiques et mentales pour affronter les défis du marathon.
Un message d’espoir et de soutien
Malgré les difficultés, Hassan reste reconnaissant envers ses supporters. « Je ne me rends pas compte de ma popularité mais je sais que je suis apprécié et je sens que ceux qui me soutiennent comprennent mes valeurs. » L’utilisation du vélo dans son parcours inspire non seulement les coureurs, mais aussi les cyclistes et tous ceux qui cherchent à maximiser leur potentiel en combinant différentes disciplines. Il espère que son histoire servira de leçon pour l’avenir et que les régulations seront revues pour traiter équitablement tous les athlètes, quelle que soit leur discipline.
En partageant son expérience, Hassan Chahdi envoie un message puissant sur la résilience et l’innovation. En utilisant le vélo comme un pilier de son entraînement, il démontre qu’avec adaptabilité et détermination, on peut surmonter les obstacles les plus ardus et continuer à viser l’excellence.
Le combat continue
Le parcours de Hassan Chahdi est un témoignage de résilience, de persévérance et de passion pour le marathon. Son histoire met en lumière les défis uniques auxquels les marathoniens sont confrontés et la nécessité de revoir les règles de sélection pour les grandes compétitions. En attendant la décision finale sur la qualification de Mehdi Frère, Hassan continue de s’entraîner avec détermination, prêt à saisir chaque opportunité qui se présentera.
Pour Hassan, chaque course est une leçon, chaque défi une chance de grandir. Son parcours inspire non seulement les coureurs mais aussi tous ceux qui affrontent des obstacles dans la poursuite de leurs rêves. Quoi qu’il arrive, Hassan Chahdi reste un champion dans le cœur de ses supporters et un modèle de dévouement et d’excellence. Grâce à l’intégration du vélo dans son entraînement, il prouve que la diversité des approches peut être la clé du succès, même dans les moments les plus incertains.
L’entrainement de haut niveau selon Hassan Chahdi La préparation et les entraînements Hassan préfère les entraînements qualitatifs et les fractionnés à haute intensité, qu’il considère comme les plus bénéfiques. « Les fractionnés à haute intensité, c’est ce que je préfère« , dit-il. Pour se maintenir en forme et récupérer efficacement, Hassan intègre également le vélo dans son programme. « Le vélo est bien car avec l’âge, je dois adapter et faire des choses moins traumatisantes. » En roulant sur son S-Works SL5, mis à disposition par le magasin S-Bike de Montélimar, il a trouvé une manière de renforcer son endurance et de diversifier ses entraînements sans mettre ses articulations à rude épreuve. Le vélo contribue à son endurance et à sa résistance, renforçant des groupes musculaires spécifiques et favorisant une meilleure économie de course. « Le vélo me permet de garder une grande capacité aérobie sans les impacts répétés de la course à pied. » L’importance de l’entourage L’entraîneur de Hassan, Alain Calandreau, joue un rôle crucial dans son parcours. Malgré la distance, ils maintiennent une communication régulière, permettant à Hassan de bénéficier de conseils précieux tout en gérant une grande partie de son entraînement lui-même. « Je me connais quand même de mieux en mieux donc je gère bien aussi mon entraînement« , explique-t-il. Cette indépendance, combinée à l’utilisation du vélo, lui permet de peaufiner ses préparations avec une précision chirurgicale. La philosophie de la course Pour Hassan, la course à pied doit rester une source de plaisir et de découverte. Il conseille aux jeunes athlètes de garder un esprit ludique et de faire de la course une expérience personnelle. « Ce qui m’a toujours motivé, c’est le plaisir et le ludique », dit-il. Le vélo, pour lui, représente une extension de cette philosophie, une manière de redécouvrir son corps et ses capacités tout en restant fidèle à ses valeurs de respect et de persévérance. En combinant course à pied et cyclisme, Hassan illustre parfaitement comment la polyvalence et l’innovation peuvent mener à l’excellence. Les valeurs et les objectifs Hassan aspire à courir tous les marathons majeurs et à améliorer ses chronos. Il reste ouvert aux nouvelles technologies et méthodes d’entraînement pour continuer à progresser. Ses valeurs en tant qu’athlète et personne incluent le respect, la persévérance et l’humilité. |
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