Test du gilet Ozio Jaque

Accessoire indispensable de la panoplie du cycliste, le gilet sans manches se décline sous deux formes : la version été, légère et seulement coupe vent, et la version hiver, censée tenir au chaud quand le thermomètre redescend dans une zone où le gilet été ne permet plus de retenir la chaleur. C’est sous cette forme que la marque Ozio propose d’accompagner les cyclistes avec son dénommé Jaque.

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes.fr, www.ozio.eu

La gamme Ozio comporte bien évidemment une version été (modèle Autan, disponible ICI) dont l’usage est prévu, par définition, davantage pour les départs frais à la belle saison ou pour les descentes de col. Dans ces conditions, le cycliste tire un avantage de la fonction coupe vent pour éviter justement de ressentir le refroidissement lié à sa vitesse de déplacement.

Le problème se pose quand le froid remplace la fraicheur, ou tout simplement lorsque l’intensité de la sortie diminue voire est nulle comme lors d’un arrêt prolongé. La fonction coupe vent n’est alors plus suffisante car il manque une fonction thermique. C’est justement ce que proposent les gilets hiver : plus épais, ils tiennent véritablement chaud. Le souci habituellement rencontré est leur mauvaise gestion de l’élévation de la température corporelle et de la sudation, associé au fait qu’ils apportent au final trop de chaleur sur le torse et le dos mais la différence avec le ressenti de froid sur les bras est souvent trop marqué. Enfin, ils sont généralement trop volumineux pour être placés dans une poche arrière d’un maillot. Ainsi, le bilan n’est souvent pas trop flatteur pour ce produit et c’est une raison pour laquelle, la plupart des cyclistes préfèrent adopter une vraie veste d’hiver dès que le froid s’installe.

Des caractéristiques bien pensées

Dans le cas du gilet Ozio, l’utilisateur remarquera immédiatement un aspect intéressant : l’ouverture du zip peut se faire par le haut (de manière traditionnelle) mais aussi par le bas : un gros plus pour l’accès aux poches arrière du maillot situé en dessous mais aussi une bonne opportunité de ventiler dans une zone (le ventre) où la sudation est souvent supérieure du fait de la sur épaisseur du cuissard ou du collant. De plus, tout d’abord pour des raisons de coupe de l’aveu même du créateur de la marque, la partie basse du gilet ne possède pas de membrane : un atout donc pour coïncider avec des morphologies variées de cyclistes car ce tissu est plus élastique que les parties matelassées, mais également une façon supplémentaire de favoriser l’évacuation de la chaleur quand la température et/ou l’intensité tendent à augmenter.

Un autre aspect distingue ce gilet Ozio des autres gilets thermiques : il est compactable, au point de pouvoir le ranger dans une poche arrière. Certes, il prend plus de volume (et de poids) que les gilets été mais il s’agit d’une conséquence inévitable du surcroit de chaleur.

Enfin, dans le cadre du test la couleur orange a été particulièrement appréciée pour des départs matinaux et des retours tardifs, du fait de la meilleure visibilité que cette couleur permet. Pour ceux que cela gêne ou plus simplement pour s’accorder avec une tenue neutre ou de club, il est toujours possible de se tourner vers de plus classiques noir ou bleu marine, disponibles au catalogue. Quoi qu’il en soit, entre la couleur visible, l’aspect thermique et le côté suffisamment compactable, les adeptes de cyclisme d’ultra distance trouveront là un excellent compagnon de route pour répondre à leurs besoins spécifiques. En effet, en plus du besoin d’être vu par toutes les luminosités, le cycliste au long cours doit privilégier les vêtements au bon rapport encombrement/chaleur, notamment parce qu’il doit faire face à d’importantes variations de température.

Des caractéristiques qui prouvent leur efficacité en roulant

A l’usage sur la route, le gilet Ozio Jaque procure un excellent confort, avec une sensation agréable de rentrer dans un cocon. Si la marque annonce qu’il est possible de rouler à partir de 3°C, j’ai personnellement trouvé qu’il était nécessaire d’atteindre 5/6°C environ pour tirer bénéfice des caractéristiques, en l’associant avec un sous vêtement thermique manches longues et un maillot manches longues. Sur la fourchette haute et selon le niveau d’intensité, 12°C environ semble être une certaine limite voire légèrement plus si l’on roule avec un maillot court et des manchettes, pour de longues descentes. Un autre point favorise la lutte contre le froid : au niveau du cou, le tissu remonte très haut, ce qui réduit complètement toute entrée d’air à ce niveau.

Le tissu sur le devant assure parfaitement son rôle coupe vent tandis qu’à l’arrière, il évite les déperditions de chaleur. Quand l’effort devient plus intense, il n’y a pas de sensation de surchauffe mais il est nécessaire de jouer avec les deux curseurs de la fermeture éclair, ce qui permet de laisser passer de l’air jusqu’au niveau du dos, une zone où la respirabilité n’est évidemment pas aussi bonne que celle d’un gilet purement été. Mais c’est le prix à payer pour rester au chaud dès 5/6°C sans l’inconvénient d’une veste thermique qui deviendrait quasi inutilisable au-dessus de 10°C. Ici, le gilet peut se retrouver rapidement dans la poche… pour être éventuellement réutilisé si les conditions le réclament.

Seule l’absence de poches intégrées au gilet (même en supplément) est à regretter. Il s’agit là d’une volonté d’Ozio de garder le tarif du gilet dans des limites très acceptables (109 €), mais étant donné l’utilisation possible sur de longues sorties par conditions changeantes, il n’aurait pas été superflu d’avoir trois poches supplémentaires en tout, pour stocker par exemple une paire de gants plus chaude et un imperméable. C’est justement le genre d’option qui pourrait être proposée au catalogue : avec ou sans poches.

Le bilan du test fait apparaitre que le gilet Ozio Jaque s’est avéré parfaitement à la hauteur de son cahier des charges : chaud, visible (dans ce coloris), compactable et suffisamment respirant, sa polyvalence sera très appréciée pour couvrir une large gamme de températures et d’usages. Mais dites Monsieur Ozio, vous ne voudriez pas nous proposer aussi une version avec poches arrière ?

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