En termes d’éthique, l’année 2022 semble situer le cyclisme au même niveau que celui constaté en 2019, avant les deux années de pandémie : 29 cas de dopage présumés, c’est-à-dire dix de plus que l’an passé. Un constat qui interpelle le MPCC.
Depuis de nombreuses années, l’athlétisme demeure le sport le plus touché par les affaires de dopage. Ses multiples disciplines en ont fait le sport-roi des Jeux Olympiques, mais aussi le plus surveillé. Et pour cause ! Le nombre d’affaires révélées en 2022 est le plus élevé des huit années durant lesquelles nous avons tenu à jour ce « baromètre ».
Rappelons que cette comptabilité ne prend en compte que les cas révélés par les fédérations, les agences antidopage, la justice ou la presse. Nous ne retenons que les procédures liées aux athlètes de haut niveau ou professionnels. Depuis 2018, nous avons inclus les cas de fraude et corruption qui concernent l’encadrement souvent proche des sportifs, mais aussi les matchs truqués qui peuvent impliquer des sportifs directement.
Nous distinguons également des contrôles habituels, les ré-analyses des échantillons qui se sont multipliés ces dernières années. À titre d’exemple, la durée légale de retesting des échantillons prélevés lors des Jeux de Londres en 2012 vient de s’achever. Au terme d’une décennie de procédure, 73 nouveaux cas de dopage ont pu être démasqués. 31 médailles olympiques ont été retirées. Sept des huit titres obtenus par la Russie en athlétisme ont été confisqués !
La Russie que l’on retrouve fin 2022 à nouveau sur la plus haute marche de ce podium des pays les plus atteints dans leur crédibilité. Un podium identique à celui de l’an passé. Qu’il nous soit permis d’y voir aussi l’illustration – contrainte ou volontaire – de trois nations : la Russie, les Etat-Unis et l’Italie, beaucoup plus combatives, face au dopage, qu’elles ne l’étaient naguère. Même constat pour le Kenya, dont les instances viennent d’éviter la suspension du pays dans les grands rendez-vous internationaux. Particularité de ce pays, 4e dans notre classement : 100% des 29 cas révélés en 2022 proviennent de l’athlétisme ; essentiellement des spécialistes du marathon et semi-marathon, les épreuves les plus lucratives de l’athlétisme.
Bilan contrasté chez les cyclistes
Le cyclisme aussi déplore 29 cas en 2022, mais répartis sur 15 pays différents. Sexes et disciplines réunis, il s’agit du deuxième plus mauvais score en huit ans (après 2019). Mais une analyse plus fine, laisse observer qu’en se limitant aux hommes professionnels (World teams et Pro teams), il s’agit en réalité du nombre le plus faible (2 cas) jamais enregistré depuis l’affaire Festina !
Le MPCC notera que si l’un des deux cas, concerne Nairo Quintana (pour usage de tramadol, une substance ayant entrainé sa disqualification du Tour de France par l’UCI, mais aucune peine de suspension), son équipe est néanmoins resté en conformité avec les règles de notre mouvement, puisque le coureur a immédiatement été interdit de compétition par sa formation Arkéa-Samsic, qui ne l’a pas conservé dans l’effectif en fin de saison. Dans le respect de des règles éthiques très strictes, ajoutons qu’aucune équipe membre du MPCC n’a ensuite accepté d’engager le coureur colombien, et que cette attitude semble devenir incontournable pour tous.
En 2022, les procédures de dopage dans le cyclisme de haut niveau ont, dans leur grande majorité, concerné des coureurs hommes semi-professionnels, issus d’équipes continentales sur route (12 cas). L’équipe portugaise W52-FC Porto a même été dissoute après les révélations de la police concernant un probable dopage organisé.
Aucun des cas révélés parmi les formations continentales ne concerne une équipe membre du MPCC. En ce début d’année, le mouvement regroupe 30 équipes pros (hommes et femmes) pour seulement 21 équipes continentales. Le MPCC encourage vivement l’adhésion de ces formations semi-professionnelles à la cause du MPCC, afin d’inscrire leur éthique et leur crédibilité au cœur des préoccupations de notre sport.
Source : CP
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