Test de la montre GPS multisport Suunto 9 Peak

Du triathlète au traileur, la montre GPS Suunto 9 Peak s’adresse à tous les sportifs ou presque, quelle que soit la discipline. Ce modèle est une évolution de la Suunto 9 Baro, une montre plébiscitée pour ses qualités et ses fonctions très complètes, mais la 9 Peak ajoute de la polyvalence et de la discrétion en plus en étant plus fine, plus légère et plus compacte. S’agit-il de la montre GPS ultime, et est-elle un outil intéressant pour la pratique du vélo ?

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr/DR

La Suunto 9 Peak est une montre GPS haut de gamme. L’heure peut être affichée de plusieurs façons.

Dans sa version titane comme testée ici, la Suunto 9 Peak ne pèse que 53 g, pour 10,6 mm d’épaisseur, avec un boîtier de 43 mm de diamètre. C’est donc une montre GPS aux fonctions très complètes avec un écran tactile qui adopte un style très épuré, et qui conviendra parfaitement aux petits poignets aussi bien à la ville qu’en plein effort, que ce soit à vélo, en course à pied ou en nageant en eau vive. Elle reprend la plupart des fonctions de la Suunto 9 Baro, mais avec un écran un peu plus petit et une définition un peu moins performante. Dommage d’ailleurs que l’affichage ne prenne pas la totalité de l’écran, comme certains produits concurrents. Le bracelet de 22 mm de large en silicone est très confortable, notamment avec une pointe en métal qui vient sécuriser la fermeture. Notons également qu’il est remplaçable. La navigation entre les différents menus s’effectue par trois boutons sur le côté droit du boîtier, puis par l’écran tactile. Si, comme tous les produits de ce type, espérer en comprendre toutes les subtilités et les différents accès avec seulement trois boutons en quelques minutes est une illusion, parcourir l’ensemble des fonctions du produit reste assez intuitif.

La Suunto 9 Peak reprend les même dimensions qu’une Garmin Fenix S, mais elle est plus fine, et plus légère.
Les trois boutons sont faciles d’accès, tout comme l’écran tactile.

Des fonctions très complètes

Outre bien sûr toutes les fonctions de base qu’on peut attendre d’une montre multisport et qu’il est inutile de détailler ici (comme les données d’heure, de chronomètre, 80 modes sportifs, baromètre, étanchéité 100 m, estimation de la VO2max, évaluation de la récupération, programmation d’entraînements, fonctions montre connectée avec notifications, contrôle de la musique, etc…), la Suunto 9 Peak se distingue par quelques spécificités intéressantes :

  • Un capteur cardiaque au poignet de nouvelle génération. La marque finlandaise l’annonce comme plus précis que pour les modèles précédents, mais dans les faits il ne pourra jamais remplacer totalement une ceinture cardiaque, notamment si l’on doit suivre un plan d’entrainement avec des intensités précises. La fiabilité de ce type de capteur dépend de plusieurs facteurs, et notamment le serrage de la montre. Pour notre part, nous avons constaté plus de précision et de réactivité en changeant de bras, et en plaçant la montre à l’envers (avec le boîtier à l’intérieur du poignet). Cette fonction reste tout de même intéressante pour vérifier la fréquence cardiaque au repos.
La partie arrière de la montre regroupe le capteur de fréquence cardiaque et l’oxymètre de pouls.
  • Un oxymètre de pouls. Il s’agit ici de mesurer la saturation d’oxygène dans le sang, ce qui est utile pour apprécier l’adaptation à l’altitude et gérer les efforts en conséquence, ou en cas de suspicion de maladie (comme une pneumopathie par exemple). Le chiffre est avant tout indicatif, et la précision parfois aléatoire avec quelques points de pourcentage de différence avec un vrai appareil de mesure qui se place au bout du doigt.
La précision de l’oxymètre de pouls n’est pas assurée.
  • Une autonomie de 25h en mode GPS avec un relevé de position toutes les secondes. Et jusqu’à 170h en mode Tour avec un relevé toutes les heures. La montre bénéficie également d’une autonomie de 14 jours en mode montre et de 7 jours en mode montre connectée.
  • Une recharge ultra rapide en une heure. Une caractéristique vraiment appréciable quand on porte la montre au quotidien.
  • Un GPS fiable et rapide. Faciles à acquérir en sortant de chez soi, les signaux GPS, Glonass, Galileo, QZSS, et Beidou offrent une localisation précise. Si la Suunto 9 Peak ne dispose pas de cartographie, elle permet de suivre un itinéraire préalablement chargé, en suivant une trace virage après virage. Elle permet aussi de revenir sur ses pas en sens inverse, ou de revenir au point de départ, ou encore de naviguer vers des points d’intérêt déjà enregistrés. Avec la fonction Snap to route, la montre offre également plus de précision dans les endroits où l’on peut perdre le signal GPS (en ville, ou dans des endroits encaissés), au niveau du suivi de la trace et donc du calcul de la distance et de la vitesse, mais à la condition de suivre un parcours préalablement téléchargé dans la montre.
La Suunto 9 Peak vous localise très rapidement.
  • Des fonctions météo. Pour des prévisions sur plusieurs jours ou pour prévenir des risques d’orage lors des sorties en montagne.
  • Une fonction Ghost runner. Pour se mesurer à soi-même ou à un autre coureur en course à pied.
La fermeture est confortable et bien sécurisée.

La Suunto 9 Peak peut être connectée à différents capteurs externes, pour le vélo par exemple, avec la possibilité de relier une ceinture de fréquence cardiaque, un capteur de puissance ou un capteur de cadence. Ou un capteur de foulée en course à pied. Mais attention, elle ne prend pas en charge la norme ANT+, et il est nécessaire d’utiliser un capteur qui utilise la norme de communication Bluetooth.

La Suunto 9 Peak sur le vélo

Le support de cintre n’est pas compatible avec les cintres aérodynamiques.

Avec toutes ses fonctions, la Suunto 9 Peak peut être le produit idéal pour le sportif qui pratique plusieurs activités, et notamment le triathlète, qui passe régulièrement d’une discipline à l’autre que ce soit à l’entrainement ou en compétition. La Suunto est également adaptée à tous les sports outdoor, dont les randonnées en montagne, avec des fonctions spécifiques à l’altitude. Une utilisation régulière de la montre permet en plus d’en maitriser tous les paramètres sans trop avoir à chercher dans les menus. Qu’en est-il cependant pour une utilisation spécifique vélo par exemple ? En termes de nombre de données, de précision et de lisibilité, une montre est par essence moins pratique qu’un vrai compteur GPS pour le vélo.

Pour y remédier, Suunto propose en option un support de cintre, pour conserver la montre sous les yeux sur le poste de pilotage. Mais celui-ci n’est compatible qu’avec les cintres ronds, alors que de nombreux vélos modernes sont équipés désormais de postes de pilotage aérodynamiques. Ce montage implique également le port d’une ceinture de fréquence cardiaque compatible (qui communique en Bluetooth avec la montre), et ne permet pas de bénéficier du capteur au poignet. D’ailleurs, comme nous avons pu le vérifier, celui-ci offre une précision incertaine en plein effort, et qui ne sert en réalité que d’indication par rapport à une ceinture connectée à un compteur Garmin, à un compteur Hammerhead, ou à la montre Suunto. Même réflexion concernant l’oxymètre de pouls, suffisant pour détecter un problème physique grave, mais pas suffisamment précis pour mesurer les capacités d’adaptation à l’altitude.

Reste que pour ce qui est des fonctions classiques qu’on attend d’un compteur GPS, nous ne sommes pas déçus. Sur la route, la vitesse et la distance sont précises et la trace GPS reprend fidèlement le parcours effectué. Concernant le calcul de la distance, nous avons constaté une différence de 60 mètres sur environ 47 km avec le Garmin Edge 820 connecté à Strava, ou encore 31 mètres sur 76 km sur une autre sortie. Dans le détail, en zoomant sur une partie de route où nous sommes passés deux fois (à l’aller et au retour d’une sortie), avec un arrêt à la station de lavage au retour, les deux traces sont très proches, et restent très performantes pour qui souhaite utiliser le GPS pour calculer une distance. Pour le dénivelé, c’est là encore une trentaine de mètres à chaque fois par rapport aux données Strava avec le Garmin, mais pour le coup le baromètre intégré de la Suunto semble plus réaliste dans le détail que celui du Garmin, dont on connait les faiblesses. Pour preuve, on note les mêmes dénivelés positifs et négatifs avec la Suunto, pour des points de départ et d’arrivée identiques. Enfin, pour ce qui est de l’affichage de la fréquence cardiaque (avec la même ceinture connectée aux deux appareils), on peut constater parfois un très léger décalage d’affichage à une ou deux pulsations près, mais sans que cela puisse perturber la qualité de l’entrainement.

Ici, la trace d’une sortie sur Strava avec le Garmin.
La même sortie avec la 9 Peak sur l’application Suunto.
Deux passages sur une même route, à l’aller et au retour, avec le Garmin sur Strava, avec un arrêt à la station de lavage.
Même passage avec la Suunto sur l’application.

Pour ce qui concerne le suivi d’une trace GPS, on peut s’en sortir, mais il ne faut pas en attendre la même facilité qu’avec un compteur dédié, en raison de l’absence de cartographie. Au niveau d’un carrefour sur une partie bien dégagée, il n’y a pas de problème : la montre indique la direction à suivre, et réagit rapidement. Mais dans le cas d’un rond point serré avec de nombreuses sorties, il peut être plus compliqué de trouver la bonne voie. Il en est de même en sous-bois dans le cas d’une sortie en Gravel ou en VTT, où on peut facilement hésiter entre plusieurs chemins. Le système est dans ce cas plus adapté à une vitesse de déplacement en course à pied ou en randonnée.

L’application offre aussi une vision du parcours en 3D.

La Suunto 9 Peak n’a de toute façon pas pour vocation de remplacer un compteur GPS pour vélo, au niveau de la lisibilité, de l’aspect pratique, ou des options d’affichage. Il s’agit plutôt d’un outil multisport, destiné aux aventuriers, qui offre la précision de calcul qu’on attend d’une montre sportive haut de gamme. L’autonomie, la rapidité de chargement, la légèreté et la discrétion sur le poignet sont parmi les autres avantages de la Suunto 9 Peak. Le prix est en conséquence, mais reste semblable à celui de la concurrence.

=> VOIR AUSSI : Acheter la Suunto 9 Peak, en promo à partir de 469 €

La montre GPS SUUNTO 9 PEAK en bref…

Note : *****

Les + : poids, dimensions, nombre de fonctions, précision du mode GPS, autonomie
Les – : cardio au poignet encore perfectible, lisibilité de l’écran sur le vélo, suivi d’une trace pas toujours évident en roulant

Modes batterie intelligents – Plus de 80 modes sportifs – Boîtier titane Grade 5 – Verre Cristal de Saphir (anti-rayures) – Navigation GPS – Fonctions météo – Oxygène Sanguin – Capteur de fréquence cardiaque au poignet – Compatible avec capteurs Bluetooth – Écran tactile – Étanchéité à 100 m – Poids : 53 g – Existe avec boîtier Inox – Prix : 699 € (569 € avec boîtier Inox)

Contact : suunto.com

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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