Le carnet d’entrainement, ou le journal de bord du cycliste

Beaucoup de cyclistes, et plus généralement les sportifs, utilisent un carnet d’entraînement. Il permet de consigner les performances ou les différentes sensations, et de les comparer. Il aide aussi à rester motivé. À observer les changements. Il est aussi très utile lorsqu’il s’agit de créer de nouvelles habitudes ou simplement lorsqu’il s’agit d’analyser de façon plus globale les différents évolutions. De revenir sur des éléments du passé qui font que ça a fonctionné ou l’inverse, qui font que ça n’a pas amené au résultat souhaité. Quel est le format le mieux adapté ? Qu’est-ce qu’on doit y mettre ? Et comment archiver ou relire les indications consignées ? 

Par Jean-Fran̤ois Tatard РPhotos : Depositphotos.com / JF Tatard

Le suivi efficace de l’entraînement est un élément incontournable de la préparation en vue d’un objectif. Il ne doit pas seulement être quotidien ou hebdomadaire ou encore mensuel. Vous pouvez désormais l’interpréter à l’échelle d’une préparation sur une période bien plus longue. Et pourquoi pas à l’échelle d’une carrière ou d’une vie. Ce suivi concerne les charges externes et internes de l’entraînement ainsi que du niveau de performance. Le carnet d’entraînement permet alors la récolte d’informations importantes et pertinentes pour l’entraînement et sur ses effets. Ces données sont essentielles pour tous ceux qui souhaitent progresser durablement.

Les carnets d’entrainement de plusieurs années peuvent être conservés et consultés. @Depositphotos.com

Le carnet d’entraînement est donc un élément clé de la progression. Le négliger est une erreur ! Il représente en effet le journal de bord de l’athlète. Un recueil précieux de riches informations ultra utiles. Tout peut y être consigné. Il occupe ainsi une place importante du processus d’entraînement car il permet la reproduction future des points positifs de la préparation et d’éviter celle des mêmes erreurs. C’est aussi une sorte de journal intime sur lequel on couche ses impressions, son feeling et ses sensations ou perceptions et parfois d’autres éléments internes et mêmes externes comme la météo.

Les informations essentielles du carnet d’entrainement

Quelles informations doivent figurer dans votre carnet d’entraînement ? Bien sûr, vous pouvez vous contenter d’un nombre de kilomètres par séance, voire du temps associé. C’est le strict minimum. Mais si on fait le parallèle avec un véritable journal de bord de l’activité, mieux vaut aller un peu plus loin. De façon simplifiée et facile à relire, vous pouvez y noter tous les détails de votre entrainement qui vous semblent importants. Certaines informations peuvent être davantage mis en avant en utilisant par exemple un code couleur. Du rouge ou alors, en caractère gras et majuscule pour les sensations par exemple si c’est le plus important. C’est très subjectif, mais par un simple smiley (horrible, mal, moyen, bien, super), vous pouvez par exemple noter votre propre perception de votre propre condition physique.

Noter ses sensations apporte également de nombreuses informations. @Depositphotos.com

Il est également tout aussi pertinent d’inscrire la thématique de la séance (endurance, sprints, côtes, seuil, PMA, etc) que son contenu dans ce carnet qui ressemble d’ailleurs plus à un agenda. Afin de bien structurer les informations et de voir la fréquence à laquelle vous vous êtes entraîné, vous pouvez aussi faire l’effort de mettre l’information toujours au même endroit ou à la même ligne. De manière à vous aider à vous repérer immédiatement. Les pratiquants peuvent également décrire en détail les exercices effectués, sans oublier les durées, les braquets, les pulsations, les watts, le nombre de séries, le temps des récup, les exercices effectués, sur quelle distance, quelle vitesse, quel dénivelé, quel vélo, quel parcours, quelle météo, quels vêtements (longs ou courts), etc. et toutes les autres les variantes qui peuvent s’avérer intéressantes.

Quel format utiliser pour le carnet d’entrainement ?

Chaque sportif a ses préférences personnelles et sa propre manière de tenir son propre carnet. C’est pourquoi il existe de nombreuses formes différentes de carnet d’entraînement…

Tous les formats ont leurs avantages et leurs inconvénients. @Depositphotos.com

L’AGENDA : Celui-ci, c’est celui qu’on réclame à son banquier en cadeau de fin d’année. Vous savez l’agenda qu’utilisent aussi les élèves à l’école. Souvent dans un format A4 ou la moitié de la fameuse feuille qu’on glisse le plus généralement dans l’imprimante. Ce n’est plus trop dans l’air du temps. Et pourtant avec l’essor du numérique, il est toujours autant apprécié. Il est petit, maniable et facile à transporter. Placé dans votre sac de sport avec votre stylo 4 couleurs, vous l’avez ainsi toujours avec vous. Il est facile et accessible. Vous n’avez alors plus qu’à noter ce qu’il vient de se passer.

LE PDF : Le document PDF a l’énorme avantage de pouvoir s’utiliser sans problème sous forme analogique et numérique. Vous pouvez le retrouver sur votre PC ou votre smartphone ou même l’imprimer, et y consigner votre progression.

LE FICHIER EXCEL : Le tableau Excel est très agréable et très clair. Il vous offre une liberté illimitée pour y inscrire toutes les données importantes à vos yeux. Le seul inconvénient, c’est qu’il peut éventuellement être difficile de saisir toutes les informations sur smartphone et de les relire ultérieurement.

L’APPLI : L’appli est désormais la variante la plus moderne. Bien souvent, elle vous affiche déjà votre séance à l’avance, ou vous permet de la saisir ultérieurement, comme dans un DF. Vous pouvez même y associer des données externes telles que l’itinéraire qui directement s’enregistre par le GPS mais aussi la météo ou d’autres indications en lien avec ce pourquoi vous le faites. Et, si vous possédez un dispositif de suivi adapté, vous pouvez même croiser en direct tout un tas d’autres indications : température, altitude, allure, puissance, fréquence cardiaque, cadence, oscillation et rapport de verticalité si c’est de la course à pied et même l’équilibre du temps de contact avec le sol.

Certaines interfaces numériques permettent de quantifier la charge de travail qui caractérise les efforts du sportif. Cette charge est quantifiable de manière objective. Elle concerne le volume de l’entraînement, la fréquence de l’entrainement, et son intensité. Ces interfaces permettent aussi d’évaluer les effets des charges d’entraînement au niveau interne. Et donc ici les différentes réactions physiologiques de l’organisme provoquées par la charge d’entraînement (charge externe). Ces effets peuvent être appréciés par des données subjectives et objectives. D’ailleurs, pour vous amis cyclistes, nous vous préconisons l’achat d’un capteur de puissance et pour les runners l’achat d’un cardio-fréquencemètre ou le GPS qui constituent un excellent investissement pour les informations à faire figurer dans le carnet d’entrainement.

Le format numérique permet un stockage plus facile.

Numérique ou papier pour le carnet d’entrainement ?

Il y a deux écoles : si les appli fleurissent désormais dans le tracking et la programmation des plans d’entrainement, les aficionados du papier sont encore nombreux. Le numérique, c’est bien pour noter ; le papier, c’est mieux pour comprendre, apprendre et s’approprier davantage les choses que nous faisons. Alors peut-être est-ce aussi une question de génération. Il faut probablement essayer les deux. Mais à mon avis, non, le stylo et l’agenda n’ont pas sit leur dernier mot.

Écrire c’est commencer à mémoriser. Alors que le support numérique ne simplifie pas l’appropriation. En ce sens, je me rappelle quasiment de tout ce que j’ai écrit sur papier alors que sur l’appli c’est déjà moins évident.

Avec le numérique, on gagne du temps. C’est plus simple. Plus fluide. Plus rapide. Plus ergonomique. Ça ne prend pas de place. C’est plus simple à superviser, piloter ou à interpréter. À partager. À transmettre. En revanche, vous retenez moins bien que lorsque vous faites vos propres annotations à la main.

Soyons clair, il n’existe pas de carnet d’entraînement type. Mais il faut qu’il y en ait un. Chacun doit le construire en fonction de ses envies et de ses sensibilités. Le carnet d’entraînement, parce qu’il représente le journal ‘’intime’’ du sportif, doit être individualisé. Vous devez vous sentir à l’aise en l’utilisant. D’ailleurs, remplir le carnet d’entraînement, pour être réellement efficace, doit être quotidien. Nombreux sont les sportifs qui le considèrent comme une contrainte et le ressortent’ chaque fin de semaine et notent leur entraînement et sensations selon le bon vouloir de leur mémoire. L’utiliser de cette manière est inefficace et conduit davantage à une perte de temps qu’à un véritable outil de suivi de l’entraînement.

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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