Comment choisir ses chaussures de vélo ?

Le marché offre un très grand choix de modèles de chaussures de vélo, pour la route, le triathlon, le tout-terrain, le cyclotourisme et même aujourd’hui pour le Gravel ou le VTT de descente. Les prix s’étendent de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros et entre spécificités, caractéristiques, confort et esthétisme, il peut être compliqué de s’y retrouver. Nous faisons le point sur les éléments à prendre en compte au moment de choisir une paire de chaussures de vélo.

Par Guillaume Judas – Photos : Pixabay.com / Pxhere.com / @3bikes.fr / DR

Les bonnes chaussures sont un élément clé de la performance et du confort.

Les chaussures de vélo ont pour intérêt de créer une bonne connexion entre vous et votre machine, par l’intermédiaire des pédales. L’objectif est de retransmettre l’effort fourni avec si possible le minimum de déperdition, tout en assurant le confort nécessaire pour pédaler plusieurs heures. Le pédalage est un mouvement circulaire qui ne consiste pas seulement à appuyer sur les pédales pendant la phase de poussée. Pour être efficace, il faut également pouvoir tirer sur les pédales pendant la phase de remontée, et effacer au mieux ce qu’on appelle les points morts haut et bas (les phases de transition entre la poussée et la remontée de la pédale). Une bonne chaussure doit donc vous permettre d’appuyer sur les pédales grâce à la rigidité de la semelle (où est fixée la cale elle même enclenchée dans la pédale), mais aussi de tirer sans déperdition d’énergie grâce au maintien de l’empeigne (ou tige, la partie supérieure de la chaussure) et des systèmes de serrage, pour éviter que le pied ne décolle ou ne flotte à l’intérieur de la chaussure. Le talon peut aussi être plus ou moins guidé ou maintenu. Et le tout avec le confort nécessaire pour éviter échauffements ou points de pression à la longue, qui peuvent s’avérer très handicapants.

Pour le tout-terrain ou une pratique plus polyvalente, des modèles de chaussures de vélo permettent de marcher ou courir à côté du vélo sans risque de glisser.

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Des modèles spécifiques à la pratique

Il existe autant de types de chaussures que de manières de faire du vélo. On distingue ainsi plusieurs familles de chaussures de vélo :

  • Les chaussures de route : conçues pour conserver au maximum les cales accrochées sur les pédales.
  • Les chaussures de triathlon : très proches des chaussures route, mais avec un système d’attache qui permet de les enfiler très rapidement à la sortie de la partie natation.
  • Les chaussures de VTT cross-country ou cyclo-cross : conçues pour un système de cales encastrées dans la structure de la semelle (avec crampons), pour pouvoir marcher ou courir à côté du vélo dans certains passages techniques. 
  • Les chaussures de Gravel : très proches des chaussures VTT, mais avec une semelle un peu plus polyvalente.
  • Les chaussures de VTT de descente ou pour les sauts : des chaussures renforcées au niveau du dessus du pied ou de la cheville, avec ou sans placement pour des cales.
  • Les chaussures de cyclotourisme : conçues pour pouvoir être accrochées aux pédales avec des cales encastrées dans la semelle, et pour marcher sans gêne lors des arrêts pour le ravitaillement ou la découverte.
  • Les chaussures de loisir : des chaussures de sport avec une semelle prévue pour rouler sur des pédales plates.

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Les éléments à prendre en compte

Quand vous choisissez une paire de chaussures, il faut vous assurer de leur compatibilité avec votre système de pédales. Le système standard à trois trous en triangle pour les chaussures de route permet de fixer la plupart des cales du marché (et donc des pédales). On peut trouver des modèles spécifiques à Speedplay (quatre trous), ou des modèles conçus sur le modèle des cales VTT avec le type SPD (deux trous), protégés sur les bords afin de faciliter la marche à côté du vélo. Attention à l’emplacement des points de fixation selon les modèles : ils peuvent ne pas convenir à des réglages de cale particuliers, notamment longitudinalement (trop avancés ou trop reculés).

L’emplacement des trous pour les cales sous les chaussures doit vous permettre de respecter à vos réglages habituels.

La cambrure de la semelle peut être plus ou moins prononcée selon les marques et modèles. Question de préférence et de type de pédalage qui n’entre pas vraiment dans la notion de niveau de gamme. Globalement ceux qui pédalent avec le talon vers le bas préfèrent les semelles peu cambrées, quand les pédalages « de la pointe » s’accommodent mieux de semelles cambrées.

Certains modèles sont plus ou moins cambrés.

Reste l’épaisseur de la semelle, là aussi plus ou moins prononcée et qui influe sur le réglage de la hauteur de selle. Attention car nous avons constaté jusqu’à 5 mm de différence d’épaisseur de semelle au niveau de la fixation de la cale entre deux modèles haut de gamme (des Sidi et des Shimano S-Phyre plus basses par exemple, donc avec une distance entre le pied et la pédale plus réduite).

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Ce qui distingue les chaussures d’entrée de gamme des chaussures de haut de gamme

Les prix des chaussures en haut de gamme peuvent sembler être très élevés : il n’est pas rare de trouver aujourd’hui des modèles qui dépassent allègrement les 400 €, aussi bien pour une pratique sur route que pour le tout-terrain, alors que les tout premiers prix dans une grande enseigne de sport se situent autour de 35 à 40 €. Ce serait toutefois une erreur de penser que les différences entre ces deux extrêmes ne sont pas significatives. Les chaussures de cyclisme, c’est un peu comme un composant de votre vélo. Et comme pour ce qui concerne le choix de votre monture et de son équipement, le modèle qui vous convient doit d’abord répondre aux besoins de votre pratique. Les différences de niveaux de gamme s’expliquent à plusieurs niveaux :

  • La rigidité de la semelle extérieure : elle dépend du matériau utilisé (nylon, fibres de verre, carbone)
  • Le ou les matériaux de la tige : pour maintenir et épouser plus ou moins bien le pied (plastique, simili cuir, matière synthétique, cuir véritable, mailles)
  • Le ou les systèmes de serrage : pour un serrage plus ou moins précis (velcros, boucles micrométriques, molettes de réglage, lacets)
  • La durabilité des matériaux : certains sont plus ou moins sensibles aux déformations répétées, aux conditions extérieures (pluie, froid, transpiration, etc.)
  • La finition intérieure : coutures, collages ou thermosoudages des différentes parties de la tige peuvent provoquer ou non des points de pression
  • La semelle intérieure : parfois simple semelle de propreté, elle peut aussi apporter un soutien de la voûte plantaire, là aussi essentielle en termes de transmission de l’énergie et de confort, et répartissant idéalement les points d’appuis.
  • Quelques détails supplémentaires comme embouts ou protections de talon remplaçables, ouvertures sous les semelles pour favoriser la ventilation, logos ou inserts réfléchissants pour la visibilité, poids, coloris, etc.

Le sur mesure total est même possible dans certains cas, que ce soit au niveau des coloris ou des mensurations, pour des tarifs qui s’étendent alors de 500 à 3500 € (3500 € pour deux paires – course et entrainement – par exemple pour les Hanseeno U95 entièrement moulées au pied et extrêmement légères). Une solution extrême qui vise un public hyper exigeant. Tout en revenant à un peu plus de raison, un tarif au-delà de 350 € pour des chaussures de vélo est-il justifié ? Pas toujours. Surtout qu’en matière de rigidité, de maintien et de confort, il n’y a pas de solution universelle : chacun est différent, et ce qui peut convenir à l’un en fonction de la forme et de la largeur des pieds peut ne pas convenir à l’autre. On ne choisit donc pas une paire de chaussures parce qu’elles plaisent, mais d’abord parce qu’elles conviennent. Choix d’autant plus difficile que malgré le nombre important de marques sur le marché, chaque vélociste ne peut disposer en stock, et pour que vous puissiez les essayer, de tous les modèles et de toutes les pointures. Restent quelques évidences au niveau des solutions techniques proposées pour la rigidité ou le confort, qui dépendent des matériaux utilisés et du soin apportés à la réalisation.

En entrée de gamme, l’accent est mis sur le confort, avec des matériaux épais et moelleux.

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Quelles différences réelles ?

Parlons déjà du confort. Un modèle de chaussures qui vous convient parfaitement doit vous paraître confortable sous différentes conditions et après plusieurs heures de selle. Dans ce domaine, différents éléments entrent en compte comme les matériaux de l’empeigne, qui doivent si possible épouser le pied sans former de plis, surtout au serrage, l’emplacement des coutures internes pour ne pas créer de points de friction sur le pied, la superposition des couches entre la languette et la tige, l’emplacement des systèmes de serrage, ou le rembourrage éventuel à certains endroits de la chaussure. Le système d’aération peut aussi être important, mais il est à noter que la plupart des problèmes liés à des sensations de froid extrême l’hiver ou de chaleur insupportable l’été proviennent d’une mauvaise circulation sanguine, liée à de mauvais appuis du pied dans la semelle interne, ou à des points de pression dans la chaussure (avec une couture mal placée par exemple).

Certains modèles d’entrée de gamme, avec un bon rembourrage et de larges bandes velcro par exemple mettent l’accent sur le confort du chaussant, mais sont plus limités en termes de rigidité et de maintien. Ils sont donc a priori plutôt réservés à une pratique moins sportive que compétitive.

En milieu de gamme, on trouve déjà des modèles avec semelles carbone et des systèmes de serrage empruntés au haut de gamme, avec des boucles micro-métriques ou avec une molette crantée. Mais le confort et la finition (en raison du choix des matériaux principalement) ne sont pas encore tout à fait au niveau du haut de gamme, une catégorie où normalement le moindre détail est étudié pour assuré rendement et confort.

En termes de rendement pur, il existe bien une différence de performance entre des chaussures d’entrée de gamme et des chaussures de haut de gamme. Celle-ci provient de la rigidité de la semelle extérieure, de l’ajustement du pied dans la chaussure, de son maintien, de l’absence de déformation des matériaux au cours des phases de torsion ou de tirage sur la pédale. Mais attention, cette différence s’exprime surtout à haute intensité, lors des efforts très violents, des passages en force, ou des sprints. En fonction de votre pratique, il n’est donc pas forcément utile de viser toujours les modèles les plus chers.

Les systèmes de serrage sont plus ou moins élaborés.

Notons enfin que la plupart des chaussures de haut de gamme bénéficient de matériaux durables et qui se déforment très peu malgré les contraintes répétées ou les conditions climatiques changeantes. Les semelles carbone, ou les matières synthétiques utilisées à ce niveau assurent de bonnes performances pour longtemps, ce qui n’est pas forcément le cas des modèles de gamme inférieure.

Comment acheter ses chaussures de vélo ?

Les chaussures de cyclisme sont nombreuses sur le marché. On trouve au moins 25 marques officiellement en France, chacune proposant une dizaine de modèles pour la route (parfois autant pour le VTT, et nous ne parlons pas des couleurs disponibles !), et sans compter les marques que l’on peut trouver sur Internet. Impossible dans ce cas pour le client de tout essayer, et il est en même temps très risqué de commander à l’aveugle par correspondance. Selon les marques, les pointures ne correspondent pas forcément. Il en est de même pour la largeur des chaussures, ou le maintien assuré par différents systèmes (velcro, boucles micrométriques, molettes, lacets…). Chaque pied étant différent, l’emplacement des différents serrages peut ne pas convenir, et créer à la longue gênes ou douleurs insupportables.

La présence des modèles en magasins est donc un élément clé, qui vous permet d’essayer et de choisir chaussure à votre pied. C’est ce qui explique la difficulté de diffusion de certaines marques, qui doivent pour cela bénéficier d’un bon réseau de distribution, de commercialisation et de diffusion. Vous pouvez aussi commander sur le net, mais à la condition de connaître parfaitement le modèle et la pointure qui vous conviennent. La bonne affaire, c’est quand un modèle des années précédentes et que vous connaissez bien est déstocké par un vendeur en ligne. Mais sinon globalement, les enseignes sérieuses ne laissent pas se diffuser auprès des vépécistes des modèles au prix cassé, afin de respecter les vélocistes qui prennent la peine de stocker pointures et modèles différents.

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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