Test du casque Met Manta MIPS

Le casque Met Manta MIPS Aero Road a pour but de proposer les meilleures performances aérodynamiques possibles, tout en offrant une ventilation suffisante et en intégrant la protection Mips. Ce casque qui propose ainsi une certaine polyvalence possède de quoi séduire avant tout les coureurs (au sens large du terme) pour qui les watts économisés peuvent finir par peser dans la balance.

Par Olivier Dulaurent – photos @3bikes.fr

L’arrière du casque semble s’être échappé d’un bureau de voitures de course

Lancée pour la première fois en 2015, la famille des Met Manta met en avant le côté aérodynamique. Le nouveau modèle qui nous intéresse ici avait été entrevu en avant-première lors des courses de début de saison sur la tête des coureurs du Team Emirates UAE. Met a conservé la zone frontale reconnaissable et largement fermée – comme le veut tout casque aérodynamique – des deux précédentes moutures, avec seulement de légères modifications des ouvertures.

Aéro, ventilation et automobile

Le principal travail a porté sur l’arrière, avec une esthétique qui semble tout droit sorti de l’univers de la course automobile et des voitures de sport, à la manière d’un véritable diffuseur. Une caractéristique qui surprendra d’autant moins que le directeur du design chez Met, Filippo Perini, possède une longue expérience dans le monde de l’automobile, notamment en tant qu’ancien designer en chef de Lamborghini.

C’est donc à ce niveau que le nouveau Manta a surtout cherché à améliorer à la fois la ventilation et l’aérodynamisme, tout en soignant l’esthétisme.

Le but affiché du casque est clairement la pénétration dans l’air

En se focalisant sur l’aérodynamisme, le but de la marque a été de proposer un Manta au profil plus bas que son prédécesseur, qui se rétrécit en un profil en forme de tube à l’arrière. Probablement du fait de l’expérience passée de Filippo Perrini chez Lamborghini, Met a d’abord esquissé une conception améliorée sur le plan aérodynamique avant de créer des modèles 3D, qui ont ensuite été validés en soufflerie.

Met a testé ses prototypes à différentes allures (33 km/h, 50 km/h et 88 km/h) et pour deux positions de tête : 77° (position normale de la tête) et 65° (position sprint). Selon la marque, le résultat de l’étude est une réduction moyenne de la traînée aérodynamique de 4 watts en position de tête standard et de 3 watts en position de sprint. Cet ordre de grandeur en termes de puissances est également donné par Met pour quantifier son avance vis-à-vis des concurrents, sans pour autant donner de nom.

Si ces chiffres ne semblent pas énormes et ne vont pas vous transformer en futur vainqueur du Tour de France, il faut garder à l’esprit que le test compare le nouveau Manta à son prédécesseur, qui était déjà de conception aérodynamique.

4 watts économisés par rapport à l’ancienne version, selon les concepteurs

De même, pour poursuivre dans le gain en termes de watts gagnés, Canyon avait affirmé que le nouvel Aeroad économise 4,4 watts par rapport à la version précédente, elle-même plus efficace qu’un cadre léger prévu pour la montagne pure. Et pour des économies d’énergie proches (4w contre 4,4w), les budgets mis en jeu sont nettement moins élevés dans le cas d’un casque.

Voici donc les Marginal gains (« gains marginaux » en anglais) chers à l’Equipe Sky de la grande époque, et qui finissent par compter énormément lorsque tout est optimisé : casque et cadre comme évoqué ou encore la tenue du cycliste lui-même, ainsi que sa position sur le vélo. Les 20 à 30 watts et plus d’économie au total finissent par être atteints « facilement », ce qui représente clairement la différence entre un cycliste que vous êtes capable de suivre et un autre que vous serez obligé de laisser partir.

Confort, sécurité et poids

Met explique également qu’en plus des performances aérodynamiques, la ventilation a été améliorée. Cette fois-ci, aucun chiffre précis n’est donné, pour autant l’équation a certainement été difficile à résoudre puisqu’il a fallu tenir compte tenu de l’introduction du système de protection crânienne MIPS. Au total, les 15 ouvertures dont 8 sur l’arrière sont prévues pour laisser un espace suffisant pour que l’air soit canalisé autour de la tête puis transmis vers « l’échappement ».

Les 8 ouvertures à l’arrière

Au niveau des réglages sur l’arrière, ils sont nombreux et le maintien occipital a fait l’objet de toutes les attentions, offrant la possibilité de se faire un vrai réglage personnel : parfaitement maintenu mais sans point de pression.

Sur le plan du confort toujours, la boucle magnétique Fidlock a été particulièrement appréciée à l’usage. D’un simple « clic », la boucle est fermée avec une seule main, et revenir à un système standard laisse penser à un vrai retour en arrière. Met indique par ailleurs que le risque de pincement de la peau est diminué avec cette technologie.

En termes de sécurité, si la technologie MIPS a été bien intégrée, je n’ai pas poussé le test jusqu’à chercher à démontrer son efficacité.

Quant à poids, à 249 g mesurés en taille M, il s’agit d’un beau résultat, en tenant compte du surpoids engendré par cette protection MIPS et au fait qu’un casque aéro pèse forcément plus lourd que son homologue doté de nombreux trous.

Gros plan sur le système d’ouverture/fermeture de la boucle. Un plus appréciable à l’usage

Sur la route

Il est bien sûr impossible de quantifier soi même le gain théorique des 4 watts gagnés. Cette amélioration de la performance est même supposée croitre avec l’augmentation de la vitesse. Que ce soit « vite » sur le plat en étant seul (disons 40-45 km/h) ou même bien au-delà en descente (jusqu’à 80 km/h environ dans le cadre de l’essai), le cycliste ne ressent pas qu’il roule plus vite avec le Met Manta qu’avec un modèle plus classique donc plus ajouré. Pour autant, c’est bien à grande vitesse (au-dessus de 50 km/h) qu’il est possible d’observer une baisse des remous localisés au niveau de la tête. Cette sensation là se concrétise forcément par un flux d’air qui est moins freiné au niveau du crâne.

Par ailleurs, ce même cycliste perçoit nettement qu’en cas de température fraîche, le crâne est moins ventilé. Un constat particulièrement sensible quand la nature ne nous a pas doté d’une chevelure abondante. Et encore une fois, c’est bien le flux d’air « économisé » qui offre de meilleures performances aéro.

À noter que c’est lorsque les conditions météo sont froides à fraîches que l’intérêt du casque est complet quels que soient le terrain (y compris montagneux donc) et l’allure. De plus, une caractéristique souvent oubliée intervient : la tête est mieux protégée des conditions météorologiques changeantes et évidemment en cas de la pluie, d’ailleurs fréquente en cet été maussade qui n’en finit plus de trainer en longueur.

Le Met Manta a été utilisé jusqu’à des températures dépassant les 30 degrés, et en montagne. Il n’y a guère que dans ces conditions extrêmes (chaleur ET vitesse de déplacement faible) que son concept global (peu d’ouvertures sur le devant) avoue ses limites. À l’inverse et même en cas de canicule, dès que l’allure s’accélère, le bémol évoqué, s’oublie et le ressenti est proche de celui obtenu avec un modèle plus traditionnel. D’autant que le confort, l’absorption de la sueur au niveau des mousses et le poids comme évoqués plus haut, se situent dans le haut de gamme des modèles disponibles.

Les lunettes tiennent particulièrement bien en place

Finalement, à l’usage il s’avère que le Met Manta MIPS est le casque à presque tout faire : il se trouve bien sûr dans son élément lorsque l’allure se fait rapide – et ce quelle que soit la température – mais ne donne pas de sensation de « cocotte-minute » en pleine ascension autour de 10-15 km/h, à condition cependant que le mercure ne se situe pas à des valeurs trop élevées, un paramètre en partie subjectif selon l’aptitude du cycliste à lutter contre la chaleur.

Ainsi, avec ses qualités aéro, ce casque sera un avantage partout où la performance sans perte de confort sera recherchée, sauf lorsque le cycliste évolue en haute montagne sous la canicule. Pour autant, cela ne concerne globalement pas la majorité des sorties effectuées sur une année et d’une manière générale, le propriétaire de ce genre de casque, possède aussi un modèle « été » dans son armoire.

Le Met Manta 3 en bref…

Note : *****

Les + : confort, poids, ventilation pour un casque aéro, qualités aérodynamiques supposées
Les – : prix public plutôt élevé

Système d’ajustement : Safe-T Advanced – Construction : In-Mold – Ventilation : 15 ouvertures – Boucle Fidlock – Certifications : CE, AS/NZS, US – Équipements : Dualgel Front Pad, housse de transport, sticker réfléchissant – Poids : 249 g vérifiés (en taille M) – Prix : 250 €

Contact : met-helmets.com

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Olivier Dulaurent

- 48 ans. – Pigiste presse écrite et Internet depuis 2004, auteur de Le Guide du Vélo Ecolo (Editions Leduc, novembre 2020), Moniteur Brevet d’Etat Cyclisme, encadrant de stages cyclistes depuis 2005 et coach cycliste - Pratiques sportives actuelles : cyclisme route et VTT (occasionnelle : course à pied) - Strava : Olivier Dulaurent

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2 commentaires sur “Test du casque Met Manta MIPS

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