Les avantages du vélo de route électrique

Parmi les nouveaux vélos proposés sur le marché, les Gravel et les VAE de route étendent l’offre des constructeurs tout en élargissant l’horizon des consommateurs. Parfois décriés mais surtout mal compris, les vélos à assistance électrique suscitent souvent la polémique. Nombreux peuvent être pourtant leurs avantages, que nous énumérons ici, pour vous inciter peut-être à franchir le pas.

Par Jean-Yves Couput – Photos : @3bikes.fr / Cannondale / DR

Les vélos assisté avec une unité motrice dans la roue arrière sont très discrets.

Ma question préférée a toujours été, aussi longtemps que je me souvienne : POURQUOI ? Le pourquoi est magique. Il permet de se poser les bonnes questions et par là même de mieux comprendre. Demandez-le plusieurs fois, et vous pénétrez au coeur des choses, vous trouvez les vraies réponses. Mais là, j’ai décidé d’abandonner le pourquoi au profit du POURQUOI PAS ? Une simple addition, symbole du laissez-aller, du moment présent à vivre, de l’expérience à découvrir. Sans préjugé, sans parti-pris.

Pourtant, dans ce nouveau monde du vélo électrifié, les jugements sont nombreux. Du hautain « Fainéant ! » jeté par l’extrémiste-masochiste-traditionnaliste de la culture cycliste, au sarcastique “Tiens, un vélo nucléaire !”, en passant par le “Tricheur !” lancé par le coureur du dimanche matin, celui qui ne se mesure qu’à moins fort que lui. Chacun y va de son point de vue. Bref retour au sens des mots, décortiquons l’expression point de vue : cette dernière signifie une compréhension, une interprétation, une opinion vue par quelqu’un au sujet de quelque chose. Le point de vue n’est pas une vérité, il est une opinion. Il est donc, par définition, biaisé. 

En matière de vélo à assistance électrique, Il y a deux écoles, deux camps. Ceux qui se rangent dans la tribu des VAE et ceux qui l’appellent VAM. VAE, ou Vélo à Assistance Electrique, ou VAM, Vélomoteur à Assistance Musculaire. Je ne vais personnellement pas faire durer le suspense : je suis pro-VAE. Cela dit j’aime bien la notion de VAM aussi, car après tout, que l’on mette la fibre musculaire au premier ou au second rang, il faut quand même pédaler, non ?

Le port de charge trahit la présence d’une batterie.

L’assistance électrique en question

Il n’est pas de sujet plus polarisant que celui-ci dans le cyclisme d’aujourd’hui. Les détracteurs considèrent ceux qui chevauchent des VAE comme des sous-cyclistes, un qualificatif qui ferait bien plaisir à Thomas Pidcock, tout récent champion du monde de e-VTT, et ne l’oublions pas multiple champion du monde sur route, en contre-la-montre, en cyclo-cross, en VTT traditionnel aussi. Bref, quand on pédale, on pédale…

Si l’assistance électrique est devenue majoritaire sur les singletracks, en montagne, et en sous-bois, et que le concept de VTT ne peut s’imaginer sans une cohabitation entre musculaire et musculaire assisté, nous en sommes loin sur route. Pourtant ce type de vélo en version bitume ou plus aventureux Gravel devient de plus en plus présent dans les catalogues des constructeurs.

Pas esthétiques les VAE ? À voir…

Depuis deux ans déjà j’ai cédé à la curiosité, et j’ai rapidement été conquis par l’éventail des possibilités que ce type d’engin procure. Ses horizons sont larges, que cela soit pour tenir le rythme dans les bosses de vos plus jeunes et fringuants compagnons de sorties dominicales, ou pour rouler à votre allure en total contrôle de votre effort sur de difficiles parcours, faire une sortie de récupération sans vous priver de poser vos roues dans les cols, récupérer d’une blessure, reprendre après une longue période de coupure, voire vous challenger avec quelques défis personnels tels que faire le plus de dénivelé ou de kilomètres possibles avec une seule charge. Mais à la fin, quelle que soit la motivation, tout cela n’a pas d’importance, car le vélo, c’est avant tout se rendre d’un point A à un point B, avec le maximum de plaisir. Et là, le VAE fait l’unanimité, se montrant comme une véritable usine à plaisir.

À la fin, quelle que soit la motivation, le vélo c’est avant tout se rendre d’un point A à un point B, avec le maximum de plaisir. Et là, le VAE fait l’unanimité, se montrant comme une véritable usine à plaisir.

Mais pourquoi donc, alors que l’offre est si abondante, ce dernier est encore si peu courant sur nos rubans asphaltés, et serait-il peu fréquentable ? L’espèce routière du cycliste est ancrée sur la tradition, celle d’une machine svelte, légère, silencieuse. Et le VAE de route a bien quelques inconvénients. Svelte ? Le vélo assisté de route ne l’est pas, ou disons que sur son certificat médical il y aurait inscrit une tendance à l’embonpoint. Léger ? Moins qu’un vélo de route sans moteur. Silencieux ? Hummm… D’accord, il peut mieux faire ! Mais sur chacun de ces trois sujets, les VAE modernes progressent, à un tel point qu’ils se prennent en main aujourd’hui presque comme un vélo de route traditionnel, en gommant progressivement l’écart de poids avec les vélos de course les plus épurés.

Casser les codes

Quant à la pratique cycliste elle-même, plus encore ségrégative, elle est naturellement ancrée sur le fameux No pain no gain, adage anglophone qui promeut la souffrance au rang de valeur première du pratiquant. Le cyclisme est plus spartiate qu’épicurien, plus maso que lubrique. Alors vous imaginez bien que la promesse de fun, de plaisir du vélo à assistance électrique… Vous repasserez, chers amis !

J’ai cependant décidé de vous choquer, de vous pousser dans vos retranchements, de vous faire renier votre religion spartiate, de vous faire avaler votre inquisiteur POURQUOI ? et un instant, un bref instant, de vous mettre dans votre petit cerveau étroit un viral POURQUOI PAS ?

Pourquoi donc, vous, fanatique du carré de tissu accroché sur votre dos avec quatre épingles à nourrice, pourquoi donc vous, adepte du lactate, tireur de bouts droits, MAMIL (Middle aged man in lycra) du dimanche matin, ne seriez-vous pas un instant, un bref instant, prêts à reconnaitre et admettre qu’après tout, ce n’est pas si mal le VAE ? Laissez votre fierté au vestiaire, et explorez les routes et les chemins du plaisir à rouler. J’y ai succombé, et j’ai adoré ! Le VAE est un fantastique outil pour varier les plaisirs. Permissif, il me permet de pédaler plus souvent, plus loin, plus haut, parfois plus vite même. Il m’autorise ces escapades en haute montagne les jours où mon programme d’entrainement indique récupération. Il me permet de relâcher mon effort entre des intervalles d’intensité en montée. Il me permet de faire des séances plus difficiles en n’utilisant pas l’assistance. Samaritain, il permet à ma chère et tendre de m’accompagner sans pester en permanence. 

Avec 12,5 kg pour 5499 €, le Cannondale SuperSix Evo Neo 2 est une machine performante que nous avons pu longuement éprouver sur des sorties de plus de 100 bornes.

Il me permet enfin de suivre les jeunes guerriers de mon club dans certaines ascensions, de leur servir aussi de lièvre lorsqu’ils décident de se tirer la bourre. La première fois qu’ils m’ont vu venir au rendez-vous du dimanche matin, j’ai décelé quelques regards inquisiteurs, voire dédaigneux. Le dimanche suivant, j’étais juste le grand frère, et on m’appelait Coach ! Ouaip, dans la même sortie, je suis cycliste, directeur sportif, coach, attentionné partenaire.

Plus loin aussi vous disais-je. Oui, j’ai trouvé avec le VAE un magnifique moyen de m’entrainer pour ma nouvelle passion, le cyclisme d’ultra-distance. Je n’hésite plus à rallonger mes distances, car je sais que quoi qu’il arrive, je pourrais rentrer avec un peu d’aide si besoin. Grâce au VAE, j’ai franchi de sacrés paliers ! Formidable compagnon de l’adaptation métabolique, mon vélo nucléaire m’a permis de repousser les limites de mes entrainements à jeun, faisant de l’incapacité hypoglycémique une presque rigolade.

Un petit bouton avec une diode matérialise le niveau d’assistance.

Le VAE de route n’est que trop considéré que comme un vélo thérapeutique, soignant la vieillesse, la blessure, le handicap… Et s’il s’avérait être la recette magique du plaisir à vélo ? Pour aller d’un point A à un point B, en profitant du grand air, de la vue et du plaisir de l’effort cycliste contrôlé et naturel. Mon VAE de route n’est pas prêt de quitter mon écurie, parce que je le vaux bien !

=> À SUIVRE : Les critères pour choisir un bon vélo de route à Assistance Electrique

=> VOIR AUSSI : Tous nos articles Matos

Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

Vous aimerez peut-être aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.