Partager la publication "Apprendre à développer le mental d’un champion"
Comment renforcer votre mental et devenir un champion, au moins dans le sens où vous allez vous fixer des objectifs réalisables et les atteindre ? D’abord en positivant et en reprenant confiance en vous. La méthode ? Suivez le guide.
Par Jean-François Tatard – Photos : Pixabay.com, Frédéric Poirier, Jean-François Tatard, 3bikes.fr
Nous sommes le dernier dimanche de septembre 2015. Cet après-midi dominical marque la fin de l’été mais cette journée marquera surtout l’histoire du cyclisme et des championnats du monde…
Jusqu’alors, le facétieux Peter Sagan nous avait surtout habitués à quelques espiègleries qui le rendaient attachant. Même si sportivement il avait accumulé des places d’honneur (11 Top 5 et 5 places de deuxième sur le Tour cette année-là) ou au mieux gagné des courses de seconde zone, on attendait des preuves plus concrètes de son talent. Ce sera cette fois ! Le jour où le Slovaque a montré qu’il était bien plus qu’un pitre sympathique. Littéralement, il nous a régalés sur l’asphalte de Richmond aux USA. Il a fait le show, comme à son habitude. Peut-être peut-on même parler de One Man Show compte tenu de l’effectif de son équipe nationale qui ne comptait que trois membres. À la pédale, face aux meilleurs coureurs du monde, il a fait la différence dans l’avant-dernière difficulté du parcours, à 2,7 km de l’arrivée. Je ne sais comment… Le coureur de l’équipe Tinkoff-Saxo a ensuite résisté au peloton pour s’imposer en solitaire, avec trois secondes d’avance.
Mais qu’est-ce qui a fait la différence ? Et si au final, c’est le « mental » qui différencia ce champion de tous les autres ? Si finalement, nous partions tous avec les mêmes armes et qu’il s’agissait surtout de semer et cultiver un esprit de winner ? Oui mais comment ? Comment développe-t-on la grinta ?
Une logique d’entrainement
Une logique d’entraînement mais d’entraînement mental. Ainsi la préparation mentale n’est en rien de la magie ou du positivisme. Lorsqu’on prépare un événement, il faut prendre cela comme un véritable entrainement dans lequel vous allez devoir vous investir. Il ne s’agit pas seulement de lire un livre sur le sujet et de se dire que cela suffit. Pas du tout, cela demande motivation et investissement. Votre entraînement mental doit être régulier, car c’est dans la régularité que vous allez renforcer vos qualités et que vous serez capable de les mettre à profit en situation de manière automatique, avec aisance et sérénité. Ce qui fera également la différence, c’est la qualité de votre investissement dans ce travail mental.
Le droit de réussir
Se donner le droit de réussir n’est pas que pour les autres. Vous aussi vous pouvez performer. Vous aussi vous avez le droit d’atteindre des objectifs, d’obtenir un résultat fabuleux. Arrêtez de penser que vous n’avez pas les moyens de réussir et osez vous accorder ce droit, même quelques instants…
Affranchissez-vous du regard des autres. Ne restez pas sur des préjugés qui vous collent à la peau depuis votre enfance (vous aviez peur de passer au tableau et de vous exprimer devant toute la classe) et ne gardez pas une mauvaise image de vous-même (comme de penser que vos collègues de bureau sont meilleurs que vous). Ces autres qui nous évaluent, nous jugent, nous répètent qu’on aurait dû faire ceci ou cela, ainsi que le regard de certains qui nous déstabilisent, nous empêchent de donner le meilleur de nous-même et nous mettent dans le doute. C’est ce doute qui est notre pire ennemi. Il faut essayer de se sortir du diktat et de la peur des autres, et imposer son style avec tact et diplomatie. Mais je vous rassure, et c’est ça qui est fou, les autres aussi ont peur. Ne gardez pas une mauvaise image de vous-même.
Bien s’entourer
Les négatifs sont toxiques. Fuyez-les ! Entourez-vous de gens positifs. Ne vous encombrez pas de paroles extérieures limitantes. Écoutez les paroles qui vous transcendent. Privilégiez des personnes qui eux aussi vous donnent la grinta.
Il ne faut pas avoir peur non plus de se donner du temps. Nous vivons dans une société où on veut tout, tout de suite, et si possible sans faire d’efforts. Erreur ! Il faut se donner le temps. Le temps d’investir sur sa personne et de s’occuper de soi. Sachant que le temps nécessaire à chacun pour parvenir à ses objectifs est différent d’une personne à l’autre.
Se donner le droit d’échouer
Il faut également prendre en compte le fait que vous pouvez ne pas réussir à atteindre vos objectifs. Regardez Mathieu Van der Poel l’année dernière aux championnats du monde sur route, la défaite fait aussi partie du jeu. Si on n’intègre pas l’idée qu’on peut échouer, on ne peut gagner. Intégrer cette éventualité est indispensable pour réussir.
À l’approche de la course, on devrait se poser la question : « comment j’aimerais que cela se déroule ? »
Notre système de pensée nous conduit généralement à anticiper les événements de manière négative. On se dit souvent que ça va mal se passer, jamais le contraire. Alors qu’à l’approche de la course, on devrait se poser la question : comment j’aimerais que cela se déroule ?
Dogme qui paralyse = à la poubelle !
La performance, c’est ce qu’on cherche ! Être fort mentalement est fondamental pour devenir un champion. Et ça passe par l’estime de soi, la confiance en soi, la motivation, la concentration, la détermination et toutes ces qualités importantes. Par ailleurs, on ne peut pas être bon partout !
Aussi, comme Sagan ou Van der Poel dans un autre registre, vous devez distinguer la “confiance en soi spécifique” (“je suis un bon coureur“) et la “confiance en soi globale” (“je suis un bon coureur et, d’une manière générale, meilleur qu’une grande moyenne“). Vous connaissez la loi de Pareto ? 80 % de son temps, il faut le passer avec ses points forts. On les renforce ! Ça renforce aussi le moral et le mental. Et les 20 % qui restent on travaille sur des points d’amélioration. Pas plus ! On fuit la frustration. Et on maintient la confiance en soi.
Débriefing
Le débriefing c’est primordial ! Et je ne parle pas que de mon article. Le débrief ça invite à la prise de recul ! Ainsi, pour être efficace, je vous propose d’écrire ce que vous faites. Soit sur un cahier, soit sur un agenda, soit sur un fichier Excel ! L’écrire permet de rendre les points positifs et les axes d’amélioration évidents. Et de revenir dessus régulièrement permet de visualiser les progrès. Il faut donc être précis. Rendre les choses mesurables. Être positif. Être factuel. Être équilibré entre les points positifs et les axes d’amélioration. Intégrer les moments clés de la situation, ces moments qui ont fait basculer la situation positivement ou négativement. Il doit comporter des solutions et un plan à intégrer dans votre programmation de course ou d’entraînement. Ce feed-back n’a pas besoin d’être obligatoirement long pour être efficace. Si vous ne l’aviez encore jamais fait, un petit retour de la journée ce soir dans un cahier avant d’aller vous coucher sera votre premier pas sur la piste qui a construit tous les champions.
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