La première chute

Beaucoup la craignent et certains en sont même traumatisés par avance. La chute à vélo fait partie des risques de la pratique, mais elle est heureusement la plupart du temps sans gravité. De la petite contusion à la fracture, vous pouvez vous faire plus ou moins mal en tombant en vélo, mais l’important est de repartir. Tous les cyclistes expérimentés sont passés par là et ils peuvent vous en expliquer les causes et les possibles conséquences.

Par Jean-Fran̤ois Tatard et la r̩daction РPhotos : Pixabay.com, Wallpaper.com, Flickr.com, Fr̩d̩ric Poirier

Une chute sur le bitume fait toujours mal.

Je savais que s’écraser un jour la face la première par terre était inévitable… C’était un mardi soir de juin. Ça aurait normalement dû avoir lieu dans une course cycliste. J’imaginais la scène où je me prenais le coude d’un concurrent en plein sprint massif sur les Champs Elysées. Mais au lieu de ça, cela s’est finalement passé dans un magasin Décathlon sur un vélo pour enfant de 5 ans sans les petites roulettes. Et vous ? Vous souvenez-vous de votre première vraie chute de vélo ? La craigniez-vous ? L’aviez-vous anticipée ? Ou la craignez-vous au point que cette perspective vous paralyse ?

Une course de 16 pouces

Aussi risible que cela puisse paraître, ma première vraie chute est le résultat d’une course en vélo de 16 pouces. Quand vous êtes étudiant, vous avez souvent le choix entre Décathlon et Mc Do pour payer votre scolarité. Et comme je n’aime pas avoir les cheveux qui puent la friture, j’avais choisi un univers plus sportif pour me faire de l’argent de poche. Avec les collègues, lorsqu’il s’agissait de travailler la nuit pour agencer les rayons, on avait pris l’habitude de clôturer notre nuit de dur labeur par une course de vélo en slalomant entre les rayons vidés de clients. Plus petit était le vélo, plus amusant était la Race Bike. Sauf que cette fois-là ça s’est transformé en Crash Bike.

Les jambes étaient bonnes. J’avais le coup de pédale léger. Je sentais que j’allais gagner. Je suis resté en deuxième position uniquement pour conserver l’aspiration. Et quand j’ai déboîté juste après le rayon des sports co a l’opposé des 4500 mètres du magasin, je me suis retrouvé nez à nez avec les cannes à pêche. Ensuite, tout ce dont je me souviens, c’est de m’être réveillé avec trois pompiers au-dessus de ma tête !

« Le danger, c’est quand il n’y en a pas ! »

Je ne m’attendais pas à celle-là ! Pourtant, j’ai été complètement secoué. Aussi drôle qu’est l’anecdote, l’accident avait fait des ravages sur mon corps – il a été endolori pendant des semaines – avec une fracture de la clavicule, un traumatisme crânien, des hameçons un peu partout sous la peau, mais j’étais également bouleversé mentalement et émotionnellement. Alors pour que vous puissiez également tirer des leçons de ce que signifie une première chute, nous vous avons préparé un sujet censé dédramatiser la situation.

La chute arrive souvent quand vous ne vous y attendez pas. Ou plus exactement quand baisse la vigilance. Par excès de confiance. Les premiers tours de roue sont souvent très prudents. Vous ne vous lancez pas sur la route ou au milieu d’un peloton sans une appréhension bien légitime. Le danger potentiel est partout quand vous êtes en équilibre sur deux roues.

Après une chute, il est rare que le matériel s’en sorte totalement indemne.

Vous pouvez faire une erreur de trajectoire. Vous pouvez perdre l’adhérence dans un virage, glissant à cause de la pluie ou d’une plaque d’huile laissée par un véhicule. Vous pouvez accrocher la roue d’un autre cycliste et perdre l’équilibre, ou vous entasser sur d’autres vélos qui ont déjà chuté devant vous. Vous pouvez vous faire percuter par un véhicule, ou tout bêtement tomber à l’arrêt en ne réussissant pas à décrocher de vos pédales automatiques. Vous pouvez aussi connaître un problème mécanique. À chacune de ces chutes, vous pouvez abimer votre matériel (rayures), casser votre vélo, et vous faire plus ou moins mal. Du simple bleu à la fracture qui nécessitera une immobilisation plus ou moins longue.

Heureusement, la plupart du temps une chute se solde par une contusion ou une brûlure, à la hanche, au genou ou au coude, dont les conséquences disparaissent en quelques jours.

Dans ce cas-là, ce sont souvent les membres supérieurs qui sont touchés : clavicule, poignet, coude, et beaucoup plus rarement fémur, hanche ou genou. Heureusement, la plupart du temps une chute se solde par une contusion ou une brûlure, à la hanche, au genou ou au coude, dont les conséquences disparaissent en quelques jours. Voilà ce que vous risquez. Cela reste « raisonnable » dès lors qu’un véhicule n’est pas impliqué. Ce qu’il faut retenir, c’est que les chutes sont en général évitées lorsque vous maitrisez la situation, que vous restez concentré et en prise avec votre activité. Vous pouvez descendre vite ou jouer des coudes en peloton, mais en ayant toujours à l’esprit le danger de la situation, en tenant compte des éléments qui vous entourent et en essayant de toujours anticiper les réactions de votre machine ou des autres cyclistes.

Pour se convaincre que le casque protège la tête, il suffit de voir son état après une chute.

Le casque 

Est-il encore nécessaire de revenir sur le sujet du port du casque ? Cela a mis du temps, mais aujourd’hui l’importance de porter un casque est devenue tout à fait claire pour tout le monde, même s’il n’est pas obligatoire pour faire du vélo (sauf pour les enfants de moins de 12 ans). Mais cela ne vous frappe jamais à quel point c’est nécessaire jusqu’à ce que votre crâne rencontre l’asphalte pour la première fois. Pour beaucoup de ceux qui ont goûté la saveur amer du bitume, il est devenu évident que les choses auraient pu être bien pires en ne portant pas de casque. Certes, les choses auraient également pu être bien meilleures en portant correctement le casque. Je fais allusion à l’ajustement de la jugulaire qui doit suffisamment être serrée.

Votre vélo ?

Vérifiez ensuite votre vélo. Si vous avez l’intention de sauter immédiatement dessus, vous devez être sûr à 100 % que vous et lui êtes en état de marche. Certains éléments clés à vérifier sont :

  1. Vos étriers de freins ou vos disques
  2. Vos leviers de vitesses
  3. Vos dérailleurs avant et arrière
  4. L’état de vos roues
  5. L’état de vos pneus

La plupart des autres problèmes seront probablement évidents comme des fissures dans le cadre, une selle, une potence ou un cintre mal serrés. Obtenez de l’aide ! Demandez le soutien et l’expertise d’un mécanicien qualifié dans votre magasin de vélo !

Un matériel en bon état réduit les risques.

N’attendez pas pour y retourner

N’attendez pas pour vous remettre en selle ! Comme on dit : « C’est le métier qui rentre !« . À moins que vous ne soyez gravement blessé ou que votre vélo ne soit pas réparable, essayez de vous remettre en selle dès le lendemain. Assurez-vous que le médecin soit d’accord avec ça aussi. Ceci est particulièrement important surtout quand il s’agit de votre premier crash. Si vous pouvez convaincre un coéquipier ou un ami compréhensif de venir avec vous, faites-le. Cela ne doit pas être un long trajet, même quelques kilomètres autour de la maison suffisent. Ce qui est important, c’est l’objectif, c’est juste de vous rappeler que vous aimez rouler plus que votre peur de vous écraser la tête par terre.

Dès que possible, il faut se remettre en selle.

Pour conclure 

Apprenez de votre chute ! Il ne faut pas qu’elle vous empêche de continuer à reprendre la route. Analysez les raisons de celle-ci et acceptez vos erreur. Reconnaissez votre manque de concentration ou votre prise de risque inutile. Et puisque vous avez franchi la barrière mentale, il est temps de récupérer physiquement. Gardez cette éruption cutanée à l’air libre pendant les premiers jours et soignez les autres blessures que vous pourriez avoir subies. Mangez de la crème glacée ou quelque chose qui vous réconforte. Et que vous le fassiez vous-même ou que vous l’envoyiez chez votre vélociste, faites effectuer les réparations nécessaires sur votre vélo. Prenez soin de vous, prenez soin de votre vélo et reprenez la route, car il n’y a que deux types de cyclistes : ceux qui prennent le risque de tomber et ceux qui ne roulent que sur home-trainer !

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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