Test des chaussures de tous les records : les Nike Vaporfly 4% Flyknit

Les chaussures Nike Vaporfly 4% Flyknit ont été portées par l’ensemble des coureurs ayant accompli des records (du monde, d’Europe…) ces deux dernières années sur les épreuve de course à pied sur route. Cela voudrait-il dire qu’elles représentent un avantage décisif pour faire tomber des chronos ? Ont-elles leur place dans l’équipement d’un triathlète de courte, moyenne ou longue distance ?

Par Jean-Fran̤ois Tatard РPhotos : DR

Autant par mimétisme que par curiosité, nous avons voulu tester les chaussures qui ont battu la plupart des records du monde sur route ces derniers temps.

Je l’avoue, j’ai succombé. Par mimétisme peut-être, mais je me suis laissé charmer par la technologie supposée des Nike Vaporfly 4% Flyknit. J’ai voulu tester les chaussures qui courent vite pour vérifier si les résultats étaient à la hauteur de leur réputation. Mais de là à parler de technologie concernant des chaussures de course à pied, il y a un pas que certains franchissent difficilement, d’autant plus qu’une marque comme Nike n’est pas la dernière à maîtriser tous les codes de la communication. 

Les Vaporfly 4% Flyknit sont très chères.

Le prix n’est pas le sujet d’aujourd’hui. À 250 € la paire, elles sont chères. Mais dans le running on sait aussi que les gammes sont renouvelées très souvent, et qu’il est facile avec un peu de patience de tomber sur de bonnes promos. On peut déjà les trouver à moins de 200 € sur le site officiel de Nike par exemple (pas dans toutes les tailles c’est vrai…). Alors pourquoi en reparler ? Ici, il s’agit juste d’aller en vérifier les bénéfices. C’est à l’occasion du Black Friday et d’une remise exceptionnelle de 30% chez NIKE, que pour ma part j’ai fini par craquer. 

Une acquisition par étapes

En un mois et demi, c’est la deuxième paire de Nike que j’achète. J’ai procédé malgré moi, par étapes. Il y a quelques semaines, j’ai acheté leurs petites sœurs : les Nike Zoom Fly avec lesquelles j’ai couru un marathon à Lausanne en meneur d’allure.

On retrouve le chaussant traditionnel chez Nike, mais par forcément le confort.

Si je les ai choisies, c’est parce qu’elles partagent quelques caractéristiques communes avec les VaporFly. Assez circonspect, je me suis dit, « on va commencer petit ». Séduit, j’ai passé la seconde, et me suis donc commandé les fameuses stars du running, dans leur anciennes versions : Les Nike VaporFly 4%. Pas de panique. Il ne s’agit pas d’un ancien modèle. Chez Nike comme d’autres en course à pied, ils sont très forts pour les petites évolutions cosmétiques, mais qui ne changent rien sur le fond.

Si l’on compare avec les Zoom Fly, on peut dire que les Nike Vaporfly sont beaucoup plus agressives ! Là, on roule en F1 ! Néanmoins, je les trouve très moelleuses et finalement plus confortables que ce qu’on m’avait dit. C’est indéniable, il s’agit de chaussures axées sur la compétition et la performance…

Les chaussures sont particulièrement adaptées aux coureurs rapides.

Elles forcent même à une foulée médio-pied ! On ne va pas réouvrir le débat de la bonne foulée en termes d’efficacité. Ce que je constate, c’est que pour ceux qui talonnent, « clac-clac-clac», elles claques au sol comme une règle d’écolier en plexiglass. Ce que je veux dire par là, c’est que ces chaussures sont très exigeantes. Pour plier la plaque de carbone qui est censée vous propulser par restitution d’énergie, il faut envoyer du bois.

Les chaussures ultimes pour courir très vite !

Sont-elles appropriées à toutes les foulées ? Conviennent-elles à tous les runners ? Je le répète, ces Vaporfly sont excessivement exigeantes. Tout le monde ne s’appelle pas Kipchoge ! Personnellement, ce que je constate c’est que si je cours à 18 km/h, je les adore mais que si je cours à 15 km/h, je les déteste ! En effet, dès que baisse un peu mon rythme, j’ai de mauvaises sensations…

On m’avait vendu une gomme moelleuse. Ce que je constate, contrairement à ce qu’on pourrait croire c’est que les VaporFly n’ont pas un bon amorti. En effet, ce talon n’est absolument pas fait pour amortir. Pourquoi est-il fait ? Plutôt pour emmagasiner de l’énergie via une mousse très spéciale appelée ZoomX. Quant à la plaque de carbone, elle a pour fonction de restituer cette énergie au moment de la poussée. Si vous ne courez pas suffisamment vite, les VaporFly vont s’avérer particulièrement instables. Et très inconfortables. À vitesse lente, le dynamisme des chaussures est donc pour moi inexistant. Cela donne même l’impression de courir avec des sabots en bois, certes légers.

La mousse du talon est censée accumuler de l’énergie, renvoyée ensuite par la plaque de carbone positionnée dans la semelle.

L’empeigne est néanmoins très respirante et se compose d’un mesh tissé ultra-léger, extrêmement fin mais surtout très respirant. Rien à dire, elle assure une tenue du pied sûre et confortable.

Par contre, autre point faible : le système de laçage n’est vraiment pas terrible. Je trouve la répartition de la pression sur le pied et sur la voûte plantaire inappropriée.

Le système de laçage n’est pas terrible, selon notre point de vue.

Pour l’esthétique, rien à redire ! Elles ont du flow ! Et avec le Swoosh asymétrique, elles bénéficient d’un look très agressif qui reflète une sensation de vitesse et de performance. J’aime bien !

Et encore plus d’exigence

Avec les Vaporfly, il peut y avoir un problème supplémentaire : la synchronisation ! Ce n’est pas simple à expliquer mais Marc Lozano, coach et spécialiste dans le domaine, a lui aussi voulu vérifier l’efficacité de ces chaussures. Il nous éclaire sur un point essentiel, et auquel nous n’avions pas pensé : « Si vous n’êtes pas coordonnés au niveau mécanique entre le moment où la chaussure emmagasine de l’énergie (dans la mousse ZoomX au niveau de la semelle) et le moment où la plaque carbone se déplie pour restituer cette même énergie dans la poussée, il va y avoir une ambivalence qui peut même être très perturbante voir limitante ». Voilà qui nous confirme que ces chaussures sont plutôt adaptées aux très bons coureurs, et pour ce qui nous concerne aux triathlètes rapides, pour les épreuves plutôt de courte distance, tant on sait que sur du long, surtout à la fin d’un Ironman, la foulée se dégrade à cause de la fatigue.

Les semelles extérieures ont du grip. Un bon point pour courir sur des surface mouillées.

Que des défauts les Vaporfly ? Non, bien sûr. Lorsqu’il pleut ou que la route est glissante, on aimerait tous pouvoir garder une bonne accroche sous ses pieds ! Question de sécurité. Mais aussi pour un maintien d’efficacité. Généralement, sur sol mouillé, le pied fuyant, la foulée se dégrade, les muscles fessiers et ischio jambiers sont davantage recrutés et au bout du compte : on perd des secondes. Avec les Vaporfly, il semblerait qu’on agrippe mieux et que l’on puisse continuer à être concentrés sur la performance.

Des chaussures pour qui ?

L’utilisation des VaporFly ne concerne que les coureurs à pied rapides à la foulée solide et dynamique. Pour eux, et seulement pour eux, il y aura une efficacité avérée. Mais de là à gagner 10’ au marathon, il ne faut peut-être pas exagérer. Pour la majorité des lecteurs de 3bikes.fr, je vous conseille de ne pas vous ruiner et si vous aimez autant la marque à la virgule, investissez plutôt dans des Pegasus où des Zoom Fly.

Nike Vaporfly 4% Flyknit
Note : *****

Les + : dynamique, performante, efficace
Les – : exigeante, très ciblée performance, exclusive

Empeigne Flyknit pour une ventilation et un maintien en toute légèreté, mousse ZoomX ultra-légère et réactive, plaque en fibre de carbone sur toute la longueur donnant la sensation de vous propulser vers l’avant, talon interne sécurisant l’arrière de votre pied, semelle extérieure avec caoutchouc optimal pour plus d’efficacité et d’adhérence
Poids : 195 g (pointure 42 )
Drop : 10 mm
Couleurs : Bleu royal profond/Rouge orbite/Noir/Ombre Aquatique

Prix : 250 €

Contact : nike.com

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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