Test du casque KASK Valegro

 

Avec ses 37 aérations, son design compact et son poids plume, le Kask Valegro possède de nombreux atouts pour affronter les chaleurs de l’été. Dessiné pour offrir un maximum de ventilation, il propose également plusieurs systèmes d’ajustement et une finition premium. Le tout pour un prix raisonnable.

Par Pierre-Maxime BRANCHE. Photos : 3bikes.fr et D.R.

 

Le Valegro a été spécialement développé pour le Team Sky, en collaboration étroite avec tous les coureurs de l’équipe britannique. Nous parlons bien ici de l’ex-Team Sky car ce casque n’est pas une nouveauté 2019. Il a été porté pour la première fois par Christopher Froome, Michal Kwiatkowski et consorts lors du Tour de France 2017 et il est disponible pour le grand public depuis janvier 2018. Près de 18 mois plus tard, il accompagne toujours les coureurs du rebaptisé Team Ineos (ex-Sky donc) et participera à sa troisième Grande Boucle dans 29 jours.

 

Hyperventilé

Sa ligne directrice ? L’aération. Le Valegro est fait pour les fortes chaleurs, lorsqu’en plein effort, par exemple dans l’ascension d’un col, il faut offrir à la tête un refroidissement maximal. Bien sûr, il a fait l’objet de tests en soufflerie pour optimiser son aérodynamisme et ne pas constituer un frein à l’avancement. Les ingénieurs de la marque italienne se sont notamment basés sur les données obtenues des modèles Bambino (contre-la-montre / triathlon) et Infinito (route performance) pour concevoir un produit « aérodynamique », mais son cheval de bataille reste prioritairement le confort thermique. Ce passage en tunnel de vent a donc surtout été l’occasion de dessiner un profil qui favorise le passage des flux d’air à l’extérieur et à l’intérieur du casque. Résultat : une coque au design très compact et agrémentée de 37  »petites » aérations disséminées sur la totalité de la structure, la plus grosse se situant au centre de la surface frontale. Quand on le regarde de face, de côté ou de l’arrière, l’impression d’hyperventilation est incontestable.

 

Poids plume

Conséquence directe de ces nombreuses ouvertures : le poids. Disponible en trois tailles (S, M et L pour les tours de tête de 50 à 62 cm) et huit coloris (finition brillante ou mat), le Valegro dans la version S testée (50-56) affiche 186 grammes vérifiés par nos soins au lieu des 180 g annoncés par la marque. Là encore un bon point en termes de légèreté si l’on se projette dans l’intensité de l’effort ou dans la chaleur de l’été. La construction participe elle aussi à ce poids plume avec la technologie In Moulding qui propose une calotte interne en polystyrène collée à une coque en polycarbonate, une technique aujourd’hui très classique qui permet d’alléger la balance et d’offrir une excellente absorption des chocs.

 

Multiples ajustements

Pour le positionnement, le Valegro dispose de plusieurs systèmes d’ajustement. D’une part, une molette de serrage micrométrique pour le maintien occipital (Octo Fit). Ce maintien se règle également en hauteur grâce à une tige de plus de 5 cm qui comporte 26 crans. D’autre part, de chaque côté de la molette, deux supports en forme d’oreille sont présents et ajustables en horizontal via trois autres crans. Ils viennent se positionner sur la base du crâne pour stabiliser le port quelle que soit la forme de la tête. Enfin, on retrouve deux sangles indépendantes qui ne disposent pas de réglage en longueur. En revanche, la jugulaire en cuir écologique hypoallergénique et lavable permet d’ajuster la longueur du serrage sous le menton. On peut y lire l’inscription « Made in Italie », l’occasion de préciser que ce Valegro est entièrement fabriqué de l’autre côté des Alpes.

 

Des mousses en Carbone Resistex

Cette très belle finition cuir de la jugulaire participe au confort général du Valegro. À l’intérieur de la structure, on retrouve des mousses thermoformées en Carbone Resistex (antistatique et bactériostatique) et thermorégulatrices pour le transfert de l’humidité. Ce matériau est un rembourrage respirant à séchage rapide qui dirige la transpiration vers la coque externe afin d’assurer un maximum de régulation thermique durant les longs efforts. Ces mousses sont toutes positionnées dans le sens des flux d’air donc en longueur, très étroites et d’une épaisseur de 5 mm. À noter encore pour le confort, la présence d’une petite mousse sur les deux supports arrière de maintien occipital.

 

Design très compact

Quel joli bleu ! Reçu dans son coloris Light Blue, le Valegro est très estival. Une fois cette première bonne impression passée, on s’attarde forcément sur son poids. Dans les mains, il se révèle très léger, d’autant plus dans cette taille S.

 

Posé simplement sur la tête sans ajustement et avec la mollette Octo Fit ouverte au maximum, sa présence se fait discrète, mais on ressent tout de même le design très compact, très proche de la tête, avec de légers appuis sur les côtés du front. C’est plutôt agréable car cela donne l’impression qu’il n’est qu’une prolongation naturelle de la tête ou à l’inverse qu’il s’adapte aux formes du crâne. Cela s’explique aussi par l’ergonomie des deux supports arrières qui viennent délicatement entourer la zone occipitale.

 

Une jugulaire en cuir

Dans le miroir, et pour un visage étroit comme le mien, l’effet champignon est (malheureusement) toujours un peu présent. Cette impression est renforcée par une structure de coque très large sur les côtés, au-dessus des oreilles, et aussi sur l’avant du front. En revanche, le design arrondi à l’arrière est très esthétique et épouse bien l’arrière de la tête.

 

Manipulé dans tous les sens, on observe des aérations partout. Il n’y a aucune zone avec un trop plein de structure. Même la partie avant juste au-dessus des yeux est pourvue de quatre entrées d’air. À l’intérieur, les mousses sont effectivement toutes positionnées en longueur et paraissent à première vue bien maigres alors qu’elles sont déjà peu épaisses. La jugulaire en cuir est hyper classe et donne au Valegro un effet très qualitatif. Pour l’ajuster, on règle en même temps la tension de la mollette micrométrique et sa hauteur sur les 26 crans disponibles qui influent également sur la position des supports de maintien arrière. Une fois bien positionné, on ajuste la longueur de la jugulaire, les sangles n’ayant, elles, pas de système de réglage.

 

Excellent maintien

À l’effort, le maintien est excellent. Le Valegro fait corps avec la tête, il ne bouge pas malgré les aspérités de la route, les changements de direction et les mouvements de la tête. Les deux sangles sont bien collées à la peau en formant un beau V sous les oreilles. Elles ne frottent pas et ne proposent aucune matière plastique qui pourrait blesser à force de frottements. Sous le menton, le cuir de la jugulaire est des plus agréables. Même après plusieurs heures sous le soleil, ce cuir ne bouge pas et n’irrite pas.

 

Équilibre thermique assuré

Qu’en est-il de son point fort, la ventilation ? Celle-ci est effectivement au niveau attendu. Les 37 aérations présentes jouent parfaitement leur rôle. Sur des petites sorties de 2h, des longues de plus de 6h avec des ascensions, le Valegro n’a pas entraîné de surchauffe. Aucune montée de chaleur à noter dans les températures de mai et juin rencontrées sur la Côte d’Azur. Le front et l’arrière du crâne ne subissent pas d’échauffement. On ne va pas parler de fraîcheur, on ne ressent pas non plus les flux d’air traverser l’intérieur de la structure (quoique un peu sur le haut du crâne avec de la vitesse), mais on se sent évoluer au fil des kilomètres dans un très bon équilibre thermique quelle que soit l’intensité fournie.

 

Points de pression

On peut donc effectivement affirmer que le Valegro se fait oublier… ou presque. Dans notre cas, et dès la première sortie, deux points de pression sont venus atténuer ce tableau parfait. Malgré différents ajustements et essais de tensions de serrage, nous sommes rentrés à chacune de nos sorties avec deux marques sur le côté du front qui correspondent aux deux mousses les plus avancées à l’avant de la structure. Pas de gêne particulière sur les sorties courtes, mais c’est plus sensible sur des efforts longue durée. Le repositionnement des mousses, pourtant en parfait état, n’y a rien fait.

 

Autre particularité, l’avant de la structure repose uniquement sur ces deux points d’appui sur le front. On peut donc glisser le petit doigt derrière la coque sur toute la largeur du front. Ce jour est idéal pour le passage des flux d’air afin de ventiler l’ensemble de cette zone. Mais en raison de l’absence de mousse dans le sens horizontal, c’est aussi une véritable autoroute sans barrière de protection pour les gouttes de transpirations qui, lorsqu’elles s’accumulent, viennent ensuite glisser dans les yeux. Assez gênant dans notre cas lors des premières grosses chaleurs.

Au départ de son 3e Tour de France

Très étroites et d’une épaisseur de 5 mm, ces longues mousses sont finalement confortables, alors qu’elles représentaient l’une de nos craintes. Aucun autre point de pression n’a été ressenti sur l’ensemble de la tête, même après plusieurs heures. Même chose pour la petite couche de mousse située sur les deux supports arrière qui amortissent bien le contact avec la zone occipitale.

 

Designé pour diffuser un maximum de ventilation, le Valegro assure parfaitement sa mission. Avec ses nombreuses aérations, son confort et son ajustement, il sera un compagnon parfait pour vos sorties estivales tout en se faisant oublier grâce à son poids plume et sans vous déplumer avec un prix raisonnable sous la barre des 200 € ou légèrement au-dessus si vous optez pour l’une des finitions mat. Avec tous ces atouts dans son jeu, pas étonnant que deux ans après sa sortie les coureurs du Team Ineos s’apprêtent encore à le mettre dans leurs valises pour le Tour de France afin d’affronter les températures du juillet dans les cols pyrénéens et alpins.

 

KASK VALEGRO
*****

Les + : aération, ajustement, poids, finition
Les – : points de pression sur le front, pas de mousse anti-transpiration sur le front

Construction In Moulding
Structure interne polyester
Coque externe polycarbonate
Design compact
37 aérations
Réglage molette Octo Fit
Mousses 3D Dry antibactériennes et antistatiques
Jugulaire en cuir écologique, hypoallergénique et lavable
Sécurité MIT (Kask)
Coloris : 8
Tailles : S (50-56), M (52-58) et L (59-62)
Poids (S) : 180 g (constructeur), 186 g (vérifié)
Prix : 189 € (finition brillante), 209 € (finition mat)

Contact : www.kask.com/fr/

 

Pierre-Maxime Branche

- 41 ans - Journaliste professionnel depuis 2004 en presse sport spécialisée et information générale. - Pratiques sportives actuelles : triathlon & fitness. - Instagram : pierre_maxime_branche

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Un commentaire sur “Test du casque KASK Valegro

  1. Il existe bien une mousse horizontale pour le front, amovible. Sans doute ne l’avez-vous pas reçue pour le test lais elle est bien présente dans le casque neuf. KASK suggère de la laisser pour le confort ou de l’enlever pour une aération maximale. Il y a d’ailleurs une explication dans le mode d’emploi fourni.

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